Les plateformes SVOD négocient actuellement la chronologie des médias en France. MAXPPP – imageBROKER/rafapress
Les plateformes de SVOD (VOD par abonnement) négocient actuellement avec les acteurs du cinéma la chronologie des médias pour les trois années à venir. Et c’est Disney + qui a frappé un premier, réduisant sa fenêtre de diffusion, de la sortie en cinéma vers sa plateforme, passant de 17 à 9 mois. Un accord qui illustre les futures évolutions de l’industrie cinématographique en France et ses conséquences.
Les organisations du cinéma français ont conclu un accord avec Disney + ce mercredi 29 janvier, réduisant notamment la diffusion des films sur la plateforme neuf mois après leurs sorties en salles, au lieu de 17 actuellement. Une évolution majeure sur la chronologie des médias, définie par le délai d’exploitation d’un film du cinéma vers une plateforme ou une chaîne de télévision. Netflix, Canal +, Amazon Prime ainsi que les chaînes de la TNT sont notamment concernées.
Du mouvement dans la VOD ! Disney+ pourra diffuser
ses films 9 mois après leur sortie en salle contre 17 mois actuellement.
Si on pouvait continuer petit à petit à détricoter la chronologie des médias, ce ne serait pas une mauvaise chose. pic.twitter.com/BFKhG4hjn3— La Planète CinéFilms (@PlanetCineFilms) January 29, 2025
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Le gros coup de Disney +
Après cet accord, la plateforme Disney + pourra diffuser ses films neuf mois après leurs sorties au cinéma, dépassant ainsi Netflix (actuellement à 15 mois) et se rapprochant plus que jamais de Canal + (6 mois actuellement). Cette évolution de la chronologie des médias intervient tous les trois ans afin de réduire les délais de diffusion pour les plateformes de visionnage, pour faire face aux évolutions de consommation des œuvres cinématographiques et audiovisuelles.
Mais pas seulement. Les plateformes SVOD doivent également entrer en accord concernant la création culturelle. Ce à quoi Disney + a dû notamment consentir. Durant les trois prochaines années, la société s’engage à investir le quart de son chiffre d’affaires net annuel généré en France pour financer des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, à hauteur d’au moins 70 films. Un consensus qui se place entre une diversification de l’offre de films étoffée ainsi qu’un accès raccourci.
Dernière chance pour profiter de Disney+ à 1,99€ par mois pendant 12 mois sans engagement. Désormais, les blockbusters des studios Disney, Pixar, Marvel, Star Wars, 20th Century Studios et Searchlight Pictures, arrivent 9 mois après leur sortie au cinéma sur #DisneyPlus ! pic.twitter.com/YDKGOCkDmj
— Disney+ FR (@DisneyPlusFR) January 30, 2025
La soupe à la grimace pour Canal +
La chronologie des médias est donc un facteur très concurrentiel entre les différentes plateformes SVOD. Plus la fenêtre de diffusion est courte, plus les œuvres sont accessibles. Une accessibilité qui, en parallèle, verrait une offre légale pouvant restreindre le recours au piratage.
Et alors que Canal + voit son monopole chronologique réduit, la sanction est double, depuis la sortie de Disney + de la chaîne cryptée depuis le 1er janvier. Car la chaîne appartenant au groupe Vivendi jouit toujours du délai le plus court entre les salles de cinéma, seulement dépassée par les services de ventes et de location (DVD, Blu-ray et VOD) dont la chronologie est de quatre mois. Bien devant Netflix, Prime Vidéo (17 mois) et les chaînes de la TNT (22 mois).
De nouvelles évolutions peuvent survenir d’ici le 4 février prochain, date du nouvel accord prévue entre les différents acteurs du cinéma ainsi que les plateformes SVOD. Où chacun voudra montrer les muscles pour satisfaire une demande toujours plus accrue et plus rapide de contenus cinématographiques.