Félix Auger-Aliassime : “Si je suis si fort en indoor, c’est peut-être parce que je viens d’un pays où il fait moins 20 degrés la moitié de l’année”

Auger-Aliassime a été très costaud, dimanche en finale. Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

Vainqueur de son sixième titre en indoor, le septième dans toute sa carrière, Félix Auger-Aliassime a expliqué les raisons d’une telle force lors de la conférence de presse, après son succès en finale de l’Open Occitanie contre Aleksandar Kovacevic (6-2, 7-6 [7], 7-6 [2]), dimanche 2 février.

Ce match, c’était un peu les montagnes russes… Que pouvez-vous nous en dire ?

Ce sport est fou des fois… Et ça a été la preuve encore ce soir. J’ai fait un début de match rêvé pour une finale avec un 6-2 dans mon sens, deux breaks, je me sens au-dessus. Malgré tout, je sais de ce qu’il est capable, donc je me méfie. Mais je n’ai pas de regrets après, puisqu’il servait très bien, je ne trouvais pas de solution, j’ai essayé des choses. Je me disais à un moment qu’il jouait tellement bien, amorti, revers long ligne, de la variation qu’il mettait, sans faire de fautes.

A lire aussi : Open Occitanie : Félix Auger-Aliassime s’impose après une magnifique finale contre Aleksandar Kovacevic

À un moment, ça a presque passé au tie-break. C’est comme ça. Comme joueur, tu te dis que c’est un défi, c’est le challenge. Mentalement, tu essaies de te dire que s’il fait ça tout le match, peut-être qu’il sera le vainqueur. Et je pourrai dire bravo, parce que je n’ai rien à me reprocher. Je pense que c’était le cas pour les deux joueurs aujourd’hui, mais malheureusement, dans ce sport, il n’y a qu’un vainqueur. Aujourd’hui, je suis content que ce soit moi.

Vous êtes le joueur ayant le plus gagné de matches en indoor depuis 2022, comment l’expliquez-vous ?

Si je suis si fort c’est peut-être parce que je viens d’un pays où il fait moins 20 degrés la moitié de l’année (rires). C’est une hypothèse, mais c’est vrai que j’ai grandi en jouant en salle la moitié de l’année. C’est drôle, puisqu’au début de ma carrière, on a fait des choix de jouer plutôt sur terre battue parce que c’est là où j’ai fait mes premières finales, sur terre battue à Rio, puis à Lyon. C’est là où j’ai gagné mon premier titre. Et après en 2022 j’ai gagné trois tournois d’affilée en indoor. Je sers bien parce que les conditions sont stables, j’arrive à avoir les mêmes repères de jour en jour, construire quelque chose au fil de la semaine. Mais j’ai aussi eu du succès sur d’autres surfaces, mais pas jusqu’à gagner des tournois. J’espère que ça viendra aussi sur les autres surfaces. Mais tant que ça ne viendra pas, je continuerai à essayer de gagner en salle aussi.

Vous avez fait un travail sur l’aspect mental pendant l’avant-saison, pouvez-vous nous en dire plus et est-ce que sans ce travail-là, vous auriez pu perdre cette finale ?

Peut-être, oui, certainement. Je n’ai jamais eu de gros écarts de comportement dans ma carrière. Mais le discours intérieur n’était pas toujours très positif. Je pouvais être affecté par un certain niveau de frustration. J’essaie de continuer à apprendre que, des fois, on ne contrôle pas tous les éléments. J’essaye de me reconcentrer sur ce que je fais bien, me reconcentrer sur ma respiration, c’est la première chose que je peux contrôler avant de contrôler la balle. J’essaie de me concentrer sur des choses simples, qui sont sous mon contrôle.

C’est vrai qu’aujourd’hui, par rapport à l’année dernière, j’ai eu une situation similaire à l’année dernière à Wimbledon. J’étais très frustré d’avoir perdu un tie-break, où j’avais eu balle de match. J’avais fait un mauvais début de set après, tout le momentum du match change. Je perds le match alors que j’étais meilleur au début. J’essaie de ne pas reproduire la même erreur dans un match comme aujourd’hui. C’est ce qu’on dit, on essaye d’apprendre de nos erreurs.