La Coordination rurale arrache la chambre d’agriculture de la Lozère : pour Jean-Luc Boulet “les agriculteurs ont voulu dire stop au copinage”

Jean-Luc Boulet, éleveur de brebis laitières. Midi Libre – Célian Guignard

Coprésident et tête de liste de la Coordination rurale en Lozère, l’éleveur de brebis analyse la victoire de son syndicat et répond aux critiques.

Quelle est votre réaction à chaud ?

C’est le fruit d’un travail entamé il y a plusieurs mois. Je crois que les agricultrices et les agriculteurs lozériens ont voulu dire stop à la congestion, stop au copinage. C’est une victoire pour notre liste, évidemment, mais c’est surtout une victoire pour les agriculteurs lozériens. À partir de maintenant, la chambre d’agriculture sera ouverte de manière identique pour tous les agriculteurs. Avec nous, les élus d’opposition auront toute leur place. La presse sera invitée aux sessions de la chambre. Ce n’était pas forcément le cas avant. C’est – je pense – ce qui a causé la perte du syndicat dit majoritaire qui, aujourd’hui, ne l’est plus.

Quelle a été la recette de cette victoire ?

On a été une équipe mobilisée. On avait choisi de faire une ouverture. Visiblement, ça a payé.

Vous avez mené une campagne très médiatique. Pensez-vous que ce sont vos actions coup de poing qui ont porté leurs fruits ?

On n’a pas fait d’action coup de poing. Il faut arrêter avec ça. On a fait des actions ciblées. On a été présents. Il suffit de voir ce qu’il s’est passé tout l’été au sujet de la prédation. Personnellement – et je ne suis pas le seul – j’ai fait huit constats de tir, huit constats avec l’Office français biodiversité (OFB) sur des attaques. Je pense que tout ça, au bout d’un moment, ça pèse. Les gens se sont rendu compte qu’on était sur le terrain. Comme toujours, on nous a accusés d’être sortis les six derniers mois. Il faut dire qu’avant, on n’avait rien à faire puisqu’on n’avait aucune commission…

Serez-vous le nouveau président de la chambre ?

Permettez-moi de réserver l’exclusivité de cette annonce à nos membres. Je peux vous dire simplement que le président ou la présidente se trouve parmi les cinq premiers de la liste.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la Coordination rurale un syndicat d’extrême droite voire une organisation extrémiste ?

Je suis heureux que vous me posiez cette question. La coordination rurale est un syndicat apolitique. Avec mon coprésident, au moment de la dissolution de l’Assemblée nationale (en juin 2024, NDLR), on a contacté tous les candidats à la députation. Trois nous ont répondu : Dja Zidoun, Sophie Pantel, Pierre Morel-À-L’Huissier. On n’a pas rencontré le candidat de Résistons (Michel Guiral). On n’a pas rencontré le candidat du Rassemblement national (Luc-Étienne Gousseau). On n’a pas rencontré la candidate de Lutte ouvrière (Annie Souchon). En revanche, d’autres syndicats les ont rencontrés. Alors, c’est un peu facile de venir nous taper dessus à ce sujet. Je suis droit dans mes votes. Je n’ai pas de problème là-dessus.

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