René Tourte chez lui à Montpellier, heureux de la sortie de son livre.
Le centenaire, qui a marqué de son empreinte un développement à visage humain, avait reçu la médaille de la ville en octobre dernier. "Au Cirad, nous sommes tous un peu les enfants de René Tourte", témoigne l'un de ses successeurs au sein du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
Avec le décès de René Tourte, ce jeudi 23 janvier à Montpellier, c’est une grande figure de la recherche agronomique tropicale qui disparaît. Il avait fêté ses cent ans en juillet 2024.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Le 11 octobre dernier, la médaille de citoyen d’honneur de la ville de Montpellier lui avait été décernée par le maire, Michaël Delafosse. Déjà trop faible pour se rendre à la cérémonie, le chercheur était représenté par Jacques Chantereau, président de l’Adac (Amicale des anciens du Cirad). Lequel avait lu le message du centenaire : “Je crois, en particulier, avoir contribué à améliorer, resserrer les liens entre la recherche à ce qui était la “vulgarisation”. La recherche transmettait ses messages techniques à appliquer aux paysannats sans leur propre intervention. Donc aucun dialogue n’était prévu entre chercheur et utilisateur.”
“Avec humanisme, René Tourte a révolutionné le champ de l’agronomie tropicale, en particulier, sur le continent africain et ainsi il a donné des armes aux générations futures pour affronter des temps qui s’annoncent difficiles“, peut-on lire dans la brochure qui avait été éditée après la remise de la médaille de la ville.
“Faire progresser les pratiques”
Lui qui avait reçu la Légion d’honneur à Montpellier en 1991 était issu d’une famille d’agriculteurs de la Creuse. Il s’était rallié “à la grande idée gaullienne d’une Union française fraternelle, en s’engageant résolument vers l’Afrique, Dakar, qu’il rejoint en 1947“, rappelle Philippe Petithuguenin, directeur général délégué à la recherche et à la stratégie du Cirad. “Son empreinte a marqué des générations de chercheurs, français et africains, qui savent ce qu’ils lui doivent“.
A Montpellier, il insufflera ensuite “dans l’ADN du Cirad cette manière d’approcher, comprendre, faire progresser les pratiques de recherche agronomique, et son héritage perdure (…). Au Cirad, nous sommes tous un peu des enfants de René Tourte.”
S’il a pris sa retraite en 1990, il n’a pas abandonné sa passion pour autant, publiant en 2019 avec l’aide de Christiane, son épouse, une magnifique somme, “Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone” (éditions de L’ Harmattan).
C’est à son épouse que nous pensons.