Après le Neo, DJI lance le Flip, son premier drone pliant. Nous l’avons testé pendant quelques semaines.
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Leader incontesté du marché des drones, DJI tente depuis quelques mois de toucher un public plus large avec des appareils plus simples d’utilisation. Après le Neo, drone ultra-compact qui se contrôle à la main, DJI lance le Flip, un modèle pliant taillé pour la mobilité.
Proposé à partir de 439 euros, le Flip constitue théoriquement un excellent point d’entrée pour les novices souhaitant acquérir un premier drone sans trop se tracasser avec la technique. Qu’en est-il à l’utilisation ? Réponse après quelques semaines de test.
Prix et disponibilité du DJI Flip
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Le DJI Flip est commercialisé depuis le 14 janvier 2025 en trois configurations. La version de base, incluant la radiocommande RC-N3 sans écran, est proposée à 439 euros. Pour ceux qui souhaitent plus de confort d’utilisation, le pack intermédiaire avec télécommande RC-2 à écran intégré est disponible à 639 euros. Enfin, le pack Fly More Combo (notre modèle de test), comprenant la RC-2, deux batteries supplémentaires, une station de charge et divers accessoires, est proposé à 779 euros.
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Ce qu’on a aimé du DJI Flip
Son design pliant
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Le Flip marque une rupture esthétique dans la gamme du constructeur chinois. Premier drone pliant de DJI, son design unique intègre des protections circulaires autour des hélices, rappelant vaguement l’Avata, une touche d’élégance en plus. Ces protections ne sont pas qu’esthétiques : leurs rayons ont été spécifiquement étudiés pour assurer une sécurité maximale lors des manipulations, notamment pour les décollages et atterrissages depuis la main.
Le système de pliage, une première pour DJI dans cette catégorie, permet de réduire considérablement l’encombrement : le drone passe de 233 × 280 × 79 mm en position dépliée à seulement 136 x 62 x 165 mm une fois replié. Pas le recordman de la compacité (il reste plus volumineux une fois replié qu’un Mini 4 Pro par exemple), mais suffisant pour envisager de le transporter plus souvent en voyage dans une valise ou un sac à dos. D’autant qu’il ne dépasse pas les 250 grammes requis pour voler sans certification de pilotage.
Fragile le Flip ? Pas vraiment. DJI utilise en effet des matériaux composites de haute qualité, alliant légèreté et robustesse. Les finitions sont exemplaires, avec des ajustements précis et des mécanismes de pliage qui inspirent confiance même après de nombreuses manipulations. La batterie s’intègre parfaitement au design et son système de verrouillage est à la fois sûr et pratique.
Ses performances photo/vidéo impressionnantes
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Le Flip hérite du capteur CMOS 1/1.3″ de 48 MP du Mini 4 Pro, associé à une optique ouvrant à f/1,7. Cette combinaison permet d’obtenir des images d’une netteté remarquable, avec une excellente gestion des couleurs et une plage dynamique étendue. En photo, le mode 48 MP permet de capturer des clichés très détaillés, tandis que le pixel binning en 12 MP améliore significativement les performances en basse lumière.
Côté vidéo, le drone filme en 4K jusqu’à 60 fps avec un débit atteignant 150 Mbps. Le support du format D-Log M offre une grande latitude en post-production, de quoi ravir les utilisateurs en recherche d’images plus professionnelles. La stabilisation sur 3 axes assure des séquences parfaitement fluides, même dans des conditions venteuses modérées. Les modes créatifs comme l’hyperlapse et le slow-motion (jusqu’à 4x en 1080p) enrichissent les possibilités créatives. Impressionnant pour un drone vendu moins de 500 euros.
Sa grande polyvalence et sa simplicité d’utilisation
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DJI a eu la bonne idée de reprendre les modes de fonctionnement du Neo, réputé pour sa grande simplicité d’utilisation. Il peut ainsi être piloté via télécommande, smartphone ou même par commandes vocales. L’interface DJI Fly a été repensée pour offrir une expérience utilisateur plus intuitive, avec des menus contextuels et des raccourcis personnalisables.
Les modes de vol automatiques (ActiveTrack 4.0, Spotlight 2.0, Point of Interest 3.0) ont été améliorés avec une reconnaissance des sujets plus précise grâce à l’intelligence artificielle.
Enfin, l’application Lightcut permet d’éditer les vidéos en quelques clics grâce, notamment, à des templates créatifs et des effets automatisés qui subliment les séquences capturées. Un jeu d’enfant.
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Ce qu’on a moins aimé du DJI Flip
Sa stabilité face au vent
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Malgré une résistance au vent annoncée de niveau 5 (10,7 m/s), le Flip montre ses limites dans des conditions venteuses. Bien que rassurantes, les protections circulaires augmentent significativement la prise au vent, ce qui impacte sa stabilité et ses performances en vol.
En mode Sport, le drone peine à dépasser les 30 km/h face au vent, loin des 57,6 km/h théoriques annoncés par DJI. Cette limitation s’avère particulièrement contraignante pour les plans de travelling ou les hyperlapses qui nécessitent une trajectoire parfaitement stable.
La dérive en vol stationnaire devient également problématique dès que le vent dépasse les 25 km/h : le pilote se voit obligé de corriger constamment la position du drone. Cette sensibilité au vent affecte également l’autonomie (nous y reviendrons).
Son système de détection d’obstacles perfectible
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Le système de détection tridimensionnelle par infrarouge révèle aussi quelques limites limites dans certaines conditions. Nous imputons cette faiblesse à l’absence de capteurs latéraux et arrière qui rendent la détection d’obstacles difficile en environnements complexes. Les modes automatiques comme le suivi de sujet ou les orbites deviennent risqués en présence d’obstacles, le drone n’étant pas capable d’anticiper les collisions sur ses flancs.
Par temps brumeux ou en contre-jour, le système peut également générer des faux positifs : le drone s’arrête alors subitement ce qui oblige à recommencer la prise de vue. Plutôt gênant. La portée de détection, limitée à environ 10 mètres, nous contraint à nous montrer plus vigilants qu’à l’accoutumée si l’on souhaite éviter le fameux crash dans une vilaine branche d’arbre.
Peu endurant et bruyant
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Sur son site officiel, DJI annonce une autonomie de 31 minutes. C’est sans compter sur les difficultés suscitées que peut rencontrer le drone en vol. En moyenne, nous avons pu enchaîner une vingtaine de minutes de vol avant de passer par la case recharge. Une performance assez moyenne en 2025, d’autant que cette durée peut chuter à 15 minutes en cas d’utilisation intensive des modes Sport ou face au vent.
Cela est d’autant plus regrettable qu’il faut 70 minutes au Flip pour recharger complètement sa batterie, à condition de posséder le chargeur, non fourni sur le modèle de base. Avec notre kit Fly Combo incluant d’autres batteries ainsi que le chargeur, ce problème n’en est plus un. Mais cela implique d’investir nettement plus.
Enfin, le niveau sonore du Flip se révèle élevé (environ 75 dB à 2 mètres) ce qui peut gêner lors des décollages depuis la main ou des prises de vue rapprochées.
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Notre avis sur le DJI Flip
Le DJI Flip représente une évolution très intéressante dans la gamme DJI. Son design innovant et ses protections intégrées en font un choix particulièrement pertinent pour les débutants et les créateurs de contenu social media. La qualité photo/vidéo, héritée du Mini 4 Pro, impressionne pour un drone de cette catégorie de prix. L’intégration poussée avec l’écosystème DJI, notamment via l’application Lightcut, facilite grandement la création de contenu. Les modes automatiques, bien que limités par l’absence de détection d’obstacles omnidirectionnelle, fonctionnent efficacement dans des conditions optimales.
Toutefois, ses limitations en conditions venteuses et son système de détection d’obstacles perfectible peuvent freiner les utilisateurs plus exigeants. Pour eux, le Mini 4 Pro reste probablement un choix plus judicieux, malgré son prix plus élevé. Le Flip s’impose quant à lui comme un excellent drone pour débutants ou comme drone secondaire pour les créateurs de contenu cherchant un appareil compact et fiable.