VIDÉO. Carole Bouquet, Catherine Deneuve… les révélations de l’ancienne ministre de la Culture au sujet de l’affaire Gérard Depardieu

L’ex-ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak, s’est exprimée lors d’une audience commission sur les violences dans le monde du cinéma et est revenue sur l’affaire Gérard Depardieu.

Après les accusations de Judith Godrèche visant les deux réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, une commission sur les “violences dans le cinéma et le spectacle vivant” a été mise en place et présidée par la députée écologiste Sandrine Rousseau. À l’occasion d’une audience qui s’est tenue le 27 janvier dernier, la prédécesseure de Rachida Dati, Rima Abdul-Malak s’est exprimée à l’Assemblée.

“Il est juste grivois, il est juste lourdingue”

L’ancienne ministre de la Culture sous Élisabeth Borne a apporté des réponses sur l’affaire Gérard Depardieu et l’émission Complément d’enquête : Gérard Depardieu : la chute de l’ogre ; mais aussi la demande de retrait de la Légion d’honneur de l’acteur.

En ce qui concerne le documentaire de France TV, elle dénonce le comportement de l’acteur : ses remarques sur la petite fille dans un haras, mais aussi ses explications à un homme qui indiquent qu’il “faut prendre les femmes par surprise”, chose qu’il répétera deux fois. “Si ce n’est pas de l’apologie du viol, je ne sais pas ce que c’est”, réagit l’ex-ministre.

Rima Abdul-Malak rappelle qu’une “ procédure disciplinaire” était en cours pour retirer sa Légion d’honneur, que cela ne relevait pas de ses fonctions et que la grande chancellerie prendra certainement les mesures adéquates s’il est condamné.

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Celle qui a succédé à Roselyne Bachelot, également présente à la commission ce 27 janvier, a expliqué avoir été contactée par plusieurs femmes pour défendre Gérard Depardieu. “J’avais été appelée comme ministre, par Carole Bouquet, par Catherine Deneuve, par un certain nombre de femmes actrices qui voulaient défendre Gérard Depardieu”, assure-t-elle dans la salle.

“Elles me disaient : ‘Il ne ferait pas de mal à une mouche, il est juste grivois, il est juste lourdingue, mais il ne peut pas faire de mal à une mouche'”, ajoute Rima Abdul-Malak. Pour autant, elle défend le patrimoine cinématographique français, et réitère qu’il faut continuer à visionner les films de Gérard Depardieu.

L’ancienne ministre rappelle l’importance de la lutte “contre ces violences pour que ça ne se reproduise pas, contre ce harcèlement banalisé sur les tournages”. Elle y voit déjà un changement, notamment pour ce qui est des “blagues lourdes” qui doivent être appelées “harcèlement”. “Ces mots de harcèlement sexuel, personne ne les mettait sur ses gestes, ses faits, ses mots. C’est ça le débat. J’espère que cette polémique aura permis d’éclairer ces questions-là.”

Rappel des accusations

Figure connue dans le monde entier, fort de plus de 200 films, Gérard Depardieu a été accusé ces six dernières années de violences sexuelles par plusieurs femmes. Des plaintes pour agressions sexuelles visant l’acteur ont été classées pour prescription.

Gérard Depardieu est sous la menace d’un autre procès : en août, le parquet de Paris a requis son renvoi devant la cour criminelle pour qu’il soit jugé pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne Charlotte Arnould, la première à porter plainte contre l’acteur, en 2018.

Il lui aurait également tenu des “propos obscènes” tels que “Viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte”. “Ma cliente attend que la justice acte que Gérard Depardieu est un agresseur sexuel en série”, a ajouté Me Carine Durrieu-Diebolt.

L’acteur sera aussi jugé pour des violences sexuelles dénoncées dans une plainte par une autre femme, assistante réalisatrice sur le même film.