En deux expériences au MHSC (avril 2007-2009 et décembre 2013-décembre 2015), Courbis a dirigé 187 rencontres et décroché l’accession à la Ligue 1 en 2009. Midi Libre – JEAN MICHEL MART
Sauveur inespéré, architecte de la remontée, encore pompier : “Coach Courbis” a tracé un drôle de chemin au MHSC. À son image.
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Il était écrit. Entre Rolland Courbis, natif de Marseille à la faconde légendaire, et la Paillade, club d’un Loulou Nicollin encore plus truculent, le mariage finirait tôt ou tard par être scellé. Les noces auront été célébrées deux fois entre ces deux partis faits pour s’entendre mais aussi pour se séparer. L’histoire d’un va-et-vient un peu couru d’avance et d’un roman qui sied comme un gant à Rolland, parti de lui-même, “fatigué”, la veille de Noël 2015.
Son rebond à Rennes, trois semaines plus tard, avait alors mis en lumière un divorce mâtiné d’usure réciproque. À 71 ans, “Coach Courbis” ne se souvient que des belles choses dans un club où il aurait “aimé jouer. Travailler avec des garçons comme Loulou, Michel Mézy, je me sentais comme chez moi.”
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Ça, c’est des couilles !”
Défenseur rugueux des années 1970-80, déjà filou et prêt à s’inventer un aïeul grec pour rejoindre l’Olympiakos en 1973, Courbis a longtemps tourné autour de Montpellier. Et de son président qui lui ressemblait dans un jeu de miroirs pagnolesques. “On se connaissait sans se connaître. Mais on avait une affection réciproque. Il me faisait marrer, sourit-il. Et je voyais que je lui étais sympathique.” L’union s’est peut-être dessinée ce 22 août 1998, lors de ce retour des vestiaires au Vélodrome, quand Courbis, entraîneur d’un OM mené 4-0, prophétise une folle remontée à Nicollin et Mézy, dirigeants d’en face. “Ça, c’est des couilles !”, répond Loulou, dans son plus pur style. Il se serait passé de la suite (5-4 au coup de sifflet final). Mais l’histoire venait d’ébaucher un semblant de premier chapitre.
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“C’est sans doute une coïncidence”, croit l’intéressé. Qui préfère se référer au destin pour évoquer son arrivée, enfin, à Montpellier, dernier de Ligue 2 en avril 2007. Au soir de la 34e journée et d’un revers contre Châteauroux (1-3), le consultant de la radio RMC croise Michel Mézy à La Mosson. Quelques heures plus tard, le conseiller du président parvient à faire flancher Loulou, qui a limogé Jean-François Domergue une dizaine de jours plus tôt. En quatre matches, et malgré une défaite d’emblée à Créteil (1-0), la magie opère. Et le National, avec ses dommages collatéraux, est évité.
Sauvetage(s), accession et pacte
“Le plus important pour moi, c’est d’avoir vu Loulou content comme pas possible lors de ce sauvetage. Pour lui, licencier des employés du club était la hantise, raconte le technicien. Je crois qu’il en avait un ulcère à l’estomac rien que d’y penser.” La chute balayée, reste les ressorts atypiques de la méthode Courbis. Vitorino Hilton, son défenseur entre 2013 et 2015, les résumera ainsi : “Il était différent des autres. Déjà dans sa façon d’entraîner. Il se mettait souvent à l’écart pour regarder les séances ou… téléphoner. On l’entendait parfois faire ses émissions à la radio. Mais c’était un motivateur hors pair, se souvenait le Brésilien pour L’Équipe. Il nous faisait des causeries dont on sortait toujours plus forts que les adversaires.”
L’accession à la Ligue 1, validée dans la nuit fauve du 29 mai 2009 et d’une Mosson blindée par 30 000 spectateurs, contient aussi la patte de ce joueur invétéré. Pour une apothéose lors de l’ultime journée face à Strasbourg (2-1). “Le gardien (Johann Carasso) qui se pète le genou, Jourdren qui rentre. Puis à deux minutes de la fin, Strasbourg a une occasion. S’il égalise…”.
La liesse n’y changera rien. Courbis et Montpellier se quittent après ce match. Et avant le sacre de 2012 en L1, décroché par son successeur, René Girard. “Je pars en construisant ou en aidant à construire à 80 % l’équipe championne trois années après. Mais on ne pourra jamais savoir, si j’étais resté et que je n’avais pas eu des problèmes avec la justice, peut-être qu’on n’aurait pas été champion.”
Comme s’il manquait une page à ce roman de Paillade, le technicien finira par y revenir, en décembre 2013. “Dès qu’on s’est revu avec Loulou, on s’est mis à sourire”, souffle Courbis. Sous ses ordres, M’Baye Niang crashe son bolide, mais l’entraîneur évite à nouveau la sortie de route et maintient le MHSC, honorant ce pacte qu’il assure avoir noué avec le fondateur du club : que celui-ci ne retrouve jamais la L2 de leur vivant. Le second départ en 2015 et les fâcheries avaient terni l’idylle, pas les souvenirs qui, avec Courbis, ne sont jamais normaux. “J’ai l’habitude d’être un peu original”, synthétise-t-il. Comme Montpellier, en somme.
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