Entre la Chine et les États-Unis, la concurrence s’intensifie dans le secteur de la conduite autonome.
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Pony AI, startup chinoise spécialisée dans les technologies de conduite autonome, est entrée en Bourse fin novembre. Une étape majeure pour la jeune pousse, qui concurrence directement des géants américains comme Tesla et Waymo. Désormais, elle
Une entreprise chinoise basée… en Californie
Pony AI a été fondée en 2016 par James Peng et Lou Tiancheng, respectivement PDG et directeur technique de la société. Ils possédaient déjà une solide expérience dans le secteur de la conduite autonome, chacun étant passé chez Google et Baidu, son équivalent chinois.
L’entreprise se concentre sur le développement de systèmes de conduite autonome complets, dédiés à divers types de véhicules. Point notable, son siège est situé à Fremont en Californie, mais elle est considérée comme chinoise car ses fondateurs sont originaires de l’Empire du Milieu. De même, elle mène la majorité de ses opérations dans le pays, où elle a également réalisé de nombreux partenariats stratégiques.
250 robotaxis
La firme exploite une flotte de 250 robotaxis dans plusieurs métropoles chinoises, notamment Pékin, Guangzhou, Shanghai et Shenzhen. Dotés du niveau 4 d’autonomie, ils ne nécessitent pas de conducteurs de sécurité derrière le volant, faisant de Pony AI une très sérieuse concurrente de Waymo, filiale d’Alphabet, ainsi que de Tesla. Pour rappel, le constructeur a récemment dévoilé son Cybercab.
À ce jour, cette flotte a parcouru plus de 33,5 millions de kilomètres, dont environ 3,9 millions de kilomètres sans conducteur humain. La startup ambitionne de l’agrandir considérablement, pour lui faire atteindre les 1 000 véhicules dans les zones urbaines d’ici à la fin de 2025.
190 robocamions
Pony AI détient aussi une flotte de 190 camions autonomes, appelés PonyTron et dédiés au transport de fret. Principalement déployés à Pékin et Guangzhou pour des trajets longue distance, ils ont pour but d’améliorer l’efficacité logistique dans ces grandes villes. Ils comptent 5 millions de kilomètres à leur actif.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’utilisation de cette technologie a permis de diminuer les coûts de main-d’œuvre d’au moins 40 %, d’améliorer l’efficacité énergétique de plus de 10 %, et de réduire les primes d’assurance grâce à des taux d’accidents plus bas, assure l’entreprise.
Recherche & développement aux États-Unis
La présence de Pony AI aux États-Unis est surtout axée sur la recherche et le développement. Ainsi, elle y totalise plus de 100 employés, basés à San Francisco en Californie et à Tucson en Arizona. La startup mène des essais sur les routes américaines, notamment pour ses services de robotaxis, afin de collecter des données et améliorer ses systèmes.
Perte de sa licence
Le parcours de Pony AI aux États-Unis a été semé d’embûches. En 2022, les autorités californiennes ont révoqué sa licence pour tester ses véhicules autonomes avec un conducteur de sécurité.
L’enquête du Department of Motor Vehicles (DMV) a en effet révélé que la firme ne procédait pas à des vérifications régulières des dossiers de conduite de ses conducteurs de sécurité. Une négligence jugée comme inacceptable compte tenu de leur importance.
Coentreprise avec Toyota
Une déconvenue, certes, mais qui n’a pas empêché Pony AI de convaincre les investisseurs. La jeune pousse a levé un total d’1,3 milliard de dollars, répartis en dix tours de table auprès de géants comme NIO et surtout, Toyota.
Les deux entreprises collaborent depuis 2019 sur le développement de véhicules autonomes. En août 2023, leur partenariat s’est concrétisé par la création d’une coentreprise visant à produire des taxis entièrement autonomes. Objectif : combiner l’expertise de Toyota dans la fabrication de véhicules avec la technologie avancée de conduite autonome de Pony AI.
Introduction en Bourse à New York
Si l’on aurait pu croire que Pony AI choisirait Hong Kong pour sa cotation, c’est bel et bien au Nasdaq, à Wall Street, que la startup est entrée. L’entreprise a été valorisée à 5,25 milliards de dollars.
Uber intéressée
Uber envisage d’investir plus de 10 millions de dollars dans la startup lors de l’opération. Cette initiative pourrait d’ailleurs s’étendre à un partenariat entre les deux parties en dehors des États-Unis.
Car Uber a établi une stratégie bien définie en renforçant ses collaborations avec des entreprises de conduite autonome. La société, qui a déjà des accords avec Waymo et WeRide, cherche à diversifier ses partenariats, notamment en exploitant des robotaxis dans plusieurs régions. Pony AI pourrait ainsi lui permettre d’élargir sa portée technologique.
Possibles freins aux États-Unis
Le choix des États-Unis par la société pour son introduction en Bourse inquiète certains investisseurs, alors que Donald Trump sera investi en tant que président en janvier prochain. Le républicain s’est engagé à drastiquement restreindre les produits venus de Chine dans le pays ; s’il pourrait permettre aux entreprises américaines de conduite autonome de rapidement évoluer, rien n’est sûr pour Pony AI.
De même, de potentielles restrictions liées à la cybersécurité risquent d’affecter la startup dans le pays de l’Oncle Sam.
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