Le géant de l’automobile Stellantis traverse une zone de turbulences. Carlos Tavares, architecte de la fusion PSA-Fiat Chrysler et PDG depuis 2021, quitte ses fonctions avec effet immédiat. Un départ précipité pour le groupe aux multiples polémiques.
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Le couperet est tombé dimanche 1er décembre à 20 h 40. Dans un communiqué qui ne s’embarrasse pas de sentiments, Stellantis annonce le départ immédiat de Carlos Tavares. Une éviction en douceur transformée en coup de théâtre. Le conseil d’administration, réuni en urgence à Amsterdam, a acté la fin du règne du PDG.
La fin brutale d’une histoire qui semblait bien rodée
L’histoire avait pourtant bien démarré. En 2021, Carlos Tavares réussit l’impensable : fusionner PSA et Fiat-Chrysler pour créer Stellantis, un mastodonte aux 14 marques. Sous sa direction, les records de bénéfices s’enchaînent. Le patron portugais impose sa méthode : réduction drastique des coûts, pression sur les fournisseurs, et délocalisation vers des pays moins chers. Une stratégie qui paye, mais qui fait grincer des dents.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000La générosité envers les actionnaires ne fait pas défaut. En 2023, 4 milliards d’euros leur sont versés, tandis que les salariés reçoivent 2 milliards en primes. Mais derrière ces chiffres mirobolants, les nuages s’accumulent. Les ventes dégringolent de 27 % au troisième trimestre 2024, notamment en Amérique du Nord où la qualité des véhicules est critiquée.
Désaccords stratégiques et ambitions contrariées
Les raisons de ce divorce brutal ? Des « points de vue différents » selon Henri de Castries, administrateur du groupe. En coulisses, la tension monte entre Carlos Tavares et John Elkann, héritier de la famille Agnelli. Le premier rêve d’un nouveau rapprochement avec un autre constructeur, le second s’y oppose fermement.
La transition vers l’électrique cristallise aussi les tensions. Après avoir longtemps critiqué une électrification « dogmatique », Tavares change son fusil d’épaule en septembre 2024. Trop tard peut-être pour convaincre un conseil d’administration qui cherche à redéfinir sa stratégie face à une concurrence chinoise agressive.
Un héritage contrasté et un avenir incertain
Carlos Tavares laisse derrière lui un groupe puissant, mais fragilisé. La fermeture annoncée de l’usine Vauxhall à Luton au Royaume-Uni et les inquiétudes des salariés italiens témoignent des défis à venir. John Elkann prend temporairement les commandes, en attendant un nouveau pilote.
Deux candidats internes se détachent : Maxime Picat, l’actuel directeur des achats, et Antonio Filosa, le patron de Jeep fraîchement nommé à la tête des activités nord-américaines. Le choix du successeur, prévu pour le premier semestre 2025, sera crucial pour l’avenir du groupe.
- Carlos Tavares quitte Stellantis avec effet immédiat après des désaccords stratégiques majeurs
- John Elkann assure l’intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau PDG prévue au premier semestre 2025
- Le groupe confirme ses objectifs financiers malgré des ventes en baisse et des défis majeurs à relever
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