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Dans plusieurs grandes villes françaises, une nouvelle pratique fait débat : des automobilistes masquent délibérément leurs plaques d’immatriculation. Entre vide juridique apparent et risques d’amendes conséquentes, enquête sur un phénomène qui prend de l’ampleur.

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C’est quoi cette nouvelle tendance de cacher ses plaques d’immatriculation et pourquoi il ne faut pas le faire

© Alphacit Newim Reporter / Shutterstock 𝕏

La scène se répète dans les rues de Paris, Toulouse, Bordeaux ou encore Marseille. Des voitures stationnées arborent désormais un accessoire inattendu : cartons, torchons, ou même masques chirurgicaux recouvrant leurs plaques d’immatriculation.

Cette tendance, qui peut prêter à sourire, cache une réalité plus complexe : la volonté d’échapper au système LAPI (Lecture Automatisée des Plaques d’Immatriculation) déployé par les municipalités pour contrôler le stationnement payant.

Une astuce qui se répand sur les réseaux sociaux

Le phénomène a pris une nouvelle ampleur depuis qu’un avocat parisien spécialisé dans la défense des automobilistes a publié une vidéo virale sur TikTok. Vue plus de 2,8 millions de fois, celle-ci présente cette technique comme une parade efficace face aux « sulfateuses à PV ». Le principe est simple : en dissimulant sa plaque, on empêche le véhicule de contrôle équipé du système LAPI de scanner l’immatriculation et donc de vérifier si le stationnement a été payé.

Cette pratique touche particulièrement les zones urbaines où le stationnement est devenu un véritable casse-tête financier pour les habitants. Les employés de chantiers parisiens, notamment, utilisent régulièrement cette astuce pour éviter les amendes lors de leurs interventions. D’autres variantes créatives ont également fait leur apparition : stationnement en épi contre les façades, utilisation de bâches antipluie pour les deux-roues, ou encore placement stratégique collé à d’autres véhicules.

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Un cadre juridique flou qui interroge

Les défenseurs de cette pratique s’appuient sur ce qu’ils considèrent comme un vide juridique. L’article R317-8 du Code de la route stipule que les plaques doivent être « fixées en évidence » et maintenues dans un état permettant la lecture des inscriptions. Mais ce texte, rédigé bien avant l’avènement des contrôles automatisés, laisse place à différentes interprétations.

La question de la responsabilité pose également problème. Comment prouver qui a dissimulé la plaque ? Un voisin malveillant pourrait théoriquement masquer les plaques de tout un quartier. Cette zone grise juridique alimente les débats entre automobilistes et autorités, chacun défendant sa propre lecture des textes.

Des risques qui peuvent dépasser les économies espérées

Les municipalités ne restent pas les bras croisés face à ces pratiques. À Toulouse, par exemple, les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) ont adapté leur réponse. Lorsqu’ils repèrent un véhicule aux plaques masquées, ils passent en mode manuel et peuvent infliger une double peine : 35 euros pour défaut de paiement du stationnement, auxquels peuvent s’ajouter 135 euros pour plaque illisible.

La jurisprudence penche également du côté des autorités. Un arrêt de la Cour de cassation de 2015 précise que l’infraction concernant la lisibilité des plaques « concerne l’équipement du véhicule et non sa conduite » et peut donc être relevée même sur un véhicule à l’arrêt. Cette décision donne un fondement juridique solide aux verbalisations.

Il est également important de noter que si le débat se concentre actuellement sur le stationnement, la manipulation des plaques d’immatriculation sur route (graissage, modification des caractères) constitue une infraction beaucoup plus grave pouvant entraîner des poursuites pénales.

  • Le masquage des plaques d’immatriculation expose à une double amende pouvant atteindre 170 euros
  • Cette pratique de plus en plus courante est bien sûr illégale
  • Si les économies réalisées sur le stationnement sont substantielles, attention aux risques juridiques encourus
Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116