Nîmes Olympique : cherche buteur(s) désespérément

À l’image de Vincent Marcel, qui tente d’échapper au capitaine du Mans Samuel Yohou, les Crocos savent bien jouer mais manquent de flair et de détermination dans la zone de vérité. Midi Libre – Mikaël Anisset

Face au Mans (0-0), vendredi soir, pour le compte de la 14e journée de National, les Crocos ont été une fois de plus incapables de concrétiser leurs temps forts.

Adil Hermach, qui ne sait plus trop à quel saint se vouer, en est venu, vendredi 6 décembre en conférence de presse, à dire à un journaliste : “Je ne sais pas si tu as d’autres idées mais je suis preneur.”

Le coach croco venait d’évoquer les solutions à même de permettre enfin aux Crocos de marquer des buts, “continuer à travailler, à croire en nous, à se dire que les choses finiront par tourner, (espérer) qu’un petit jeune explose devant ou ailleurs…”

Ce qui est sûr, et Hermach a déjà prévenu : “Je n’aurai pas un nom ronflant au mercato.” Nîmes, plus mauvaise attaque du championnat, resté muet six fois en treize rencontres, devra s’en sortir avec les éléments qu’il a sous la main.

Les résultats de la 14e journée et le classement du National

Dominer n’est pas gagner

Semaine après semaine, les Crocos suscitent les mêmes constats, les mêmes débats, les mêmes interrogations, les mêmes incompréhensions, les mêmes doutes. Ils tiennent le choc – heureusement ! – en défense (4e meilleur bilan à égalité avec Nancy) où ils en sont à six clean sheet, mais ils sont infoutus de faire trembler les filets adverses.

Pourtant, s’est encore répété l’entraîneur nîmois après le nul 0-0 face au Mans, son équipe a fait ce qu’il fallait pour y parvenir. “Tu domines dans le jeu, car le (système en) losange nous a permis de prendre clairement et nettement le dessus en milieu de terrain, tu t’installes dans le camp de l’adversaire, tu fais des décalages criants, tu as la balle et tu l’amènes dans les trente derniers mètres. Il y a des départs d’actions où je me dis : “Ah ouais, si on marque là, ça va être beau”. Tu arrives jusqu’au dernier centre, jusqu’au dernier geste et puis…”

La construction OK, la finition KO

Et puis, rien ! Le coach manceau Patrick Videira l’a assuré. Malgré la domination croco, qui a surtout prévalu en première période, il n’a “pas été inquiet. La véritable occasion que les Nîmois ont eue, c’est nous qui la leur donnons”.

“Il y a souvent des situations qu’on ne transforme pas en occasions, concède Adil Hermach. Dans la construction, il n’y a pas grand-chose à dire, c’était diversifié. Dans le déséquilibre et la finition, on n’a pas été performants.”

Un manque de “sensibilité foot”

Pour marquer, il faudrait “sentir les coups, avoir du flair, de l’anticipation, une sensibilité foot et il nous en manque clairement”, a envoyé le technicien gardois, qui a beau changer de système et les hommes qui l’animent (douze compositions offensives différentes comptabilisées !), rien n’y fait.

Plutôt bien léché, le jeu nîmois est souvent trop propre, trop récité, trop prévisible. “On manque de spontanéité, on réfléchit peut-être un peu trop”, relève ainsi le capitaine Formose Mendy, qui reconnaît aussi : “Il faudrait être beaucoup plus méchants et déterminés.”

Un rythme de relégable

Incapable de gagner, Nîmes, qui avance au rythme d’un point par match, donc au rythme d’un relégable en puissance, se retrouve aujourd’hui, sans surprise, avec juste une longueur d’avance sur la zone rouge.

“On est dans le dur, on fait attention mais je ne peux pas vous dire que je suis très inquiet”, assure pourtant Adil Hermach, qui veut positiver : “Quand on fait les matches que l’on fait, on est plus proche de basculer du bon que du mauvais côté.” Peut-être, mais on en revient toujours au même point : qui pour faire la différence ? Cherche buteur(s), désespérément.

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