Creuser pour aller à l’autre bout du monde ? Il serait plus sage d’attendre que l’on invente la téléportation.
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© Francesco Ungaro / Pexels 𝕏
La traversée complète de notre planète est un fantasme qui nourrit l’imaginaire depuis le roman de Jules Verne, Voyage au centre de la Terre, paru en 1864. Dans cette fiction, le professeur Lidenbrock, un scientifique excentrique spécialiste des volcans et son neveu Axel, entreprennent ce fabuleux voyage à travers les entrailles de la Terre.
Ce rêve se heurte pourtant aujourd’hui à des obstacles physiques et technologiques insurmontables, même si certains projets sont allés très loin, voire trop dans certains cas.
Les défis titanesques de l’exploration souterraine
Pour comprendre pourquoi une telle entreprise est impossible, il faut d’abord comprendre la structure interne de notre planète. Celle-ci s’organise en trois couches principales. La croûte terrestre, fine pellicule comparable à la peau d’une pomme, constitue la partie la plus superficielle dont les plaques tectoniques font partie. Sous elle s’étend le manteau, épais de plusieurs milliers de kilomètres, composé de roches lourdes en perpétuel mouvement. Au centre, le noyau métallique atteint des températures vertigineuses, entre 2 500 et 5 200° C.
Le projet le plus ambitieux d’exploration des profondeurs terrestres demeure sans aucun doute le forage de Kola, en Russie, qui s’est étalé de 1970 à 1989. Cette prouesse technique de l’URSS a permis d’atteindre 12,2 km de profondeur avant que les équipes ne doivent cesser : températures excessives endommageant le matériel, défaillances techniques et coûts astronomiques. Impressionnant, mais le noyau de la Terre se situe à plus de 2 900 km de profondeur.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Aller plus loin serait tout simplement impossible. En effet, à de telles profondeurs, la pression exercée par les couches supérieures sur les parois des forages augmente inexorablement avec la profondeur, comme le ressent un plongeur dans ses oreilles en descendant sous l’eau. Plus on creuse loin, plus la chaleur augmente elle aussi. Bien que les données exactes ne soient pas toujours publiées de manière détaillée, on estime que la température au fond du forage de Kola atteignait plus de 180° C.
Un autre cas illustre aussi parfaitement cette impossibilité : celui de la mine à ciel ouvert de Bingham Canyon, dans l’Utah. Malgré des parois soigneusement calculées pour être trois fois plus larges que profondes, un glissement de terrain en 2013 a provoqué l’effondrement de 145 millions de tonnes de roches. Cette mine de cuivre n’est pourtant profonde que de 1,2 km pour 4 km de large.
Le forage présenterait théoriquement l’avantage de déplacer moins de matière qu’une excavation traditionnelle. Cependant, même avec les technologies actuelles permettant de forer quelques centimètres par minute dans les roches les plus dures, la traversée théorique complète de la Terre nécessiterait plusieurs siècles. Sans compter que le poids des tiges de forage deviendrait rapidement ingérable et que les mouvements du manteau terrestre finiraient par déformer et collapser tout puits creusé.
Les températures extrêmes, la pression colossale et la présence de magma, de gaz et de métaux liquides en profondeur rendent ainsi définitivement impossible la réalisation du rêve vernien. Ce voyage est donc à faire rentrer ad vitam æternam dans la catégorie science-fiction ; s’il y a bien une chose que l’on ne pourra changer, ce sont les lois de la physique, qui constitueront à jamais un cadre inviolable qui régit notre Univers.
- Creuser à travers la Terre est impossible en raison de la pression écrasante, des températures extrêmes et des matériaux instables en profondeur.
- Les projets de forage les plus ambitieux, comme celui de Kola, n’ont atteint que 12 km.
- Les lois de la physique rendent ce fantasme irréalisable, malgré les avancées scientifiques et techniques.
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