Mardi, la justice argentine avait annoncé abandonner les poursuites contre Jegou et Aradou. maxppp – montage ML
L’avocate de la femme de 39 ans, qui accuse les deux rugbymen français de viol aggravé, a décidé de faire appel, a-t-elle annoncé mardi 10 décembre, quelques heures après le non-lieu décidé par la justice argentine.
Oscar Jegou et Hugo Auradou croyaient entrevoir la fin du tunnel judiciaire avec la décision mardi de la justice argentine d’abandonner les poursuites pour viol aggravé dont ils sont accusés par une plaignante rencontrée en boîte de nuit. Mais son avocate a annoncé à l’AFP son intention de faire appel.
La juge Eleonora Arenas, du pôle judiciaire de Mendoza (ouest) où est instruite l’affaire, a rendu mardi matin son délibéré de non-lieu, estimant que “l’acte enquêté ne constitue pas un délit”, donc qu’il n’y avait pas eu de viol. “La juge a dit qu’il n’y avait pas d’infraction parce que l’acte était consenti”, a précisé l’avocat principal des joueurs en Argentine, Me Rafael Libarona. “La réhabilitation judiciaire est acquise”, s’est félicité l’avocat parisien des joueurs Me Antoine Vey, “les deux joueurs ont été victimes de fausses accusations”.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Violence terrible” et “rejet total” du non-lieu
Mais la défense de la plaignante, qui s’était d’abord retirée du pôle judiciaire de Mendoza sans faire de déclaration, a annoncé sa décision de faire appel, renvoyant de facto le dossier vers une autre instance. L’avocate principale de l’accusation, Me Natacha Romano, qui a toujours soutenu que sa cliente avait été victime d’une “violence terrible” et plaidé un “rejet total” du non-lieu, a indiqué sobrement à l’AFP par message sans plus de commentaires qu’elle allait faire “appel”.
Me Romero s’est tout au long de l’instruction plainte d’une enquête passée à “accuser une victime de mentir”, au lieu “d’évaluer ce qui s’est passé entre (les) quatre murs” de la chambre d’hôtel. Elle a, à plusieurs reprises, accusé la justice provinciale de Mendoza de “partialité”, et avait tenté de faire récuser les deux procureurs chargés de l’enquête, puis la juge Arenas.
“Contradictions notoires, incohérences”
Auradou et Jegou, 21 ans, sont poursuivis pour viol aggravé, car commis en réunion dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza où le XV de France venait contre l’Argentine. Les deux joueurs affirment depuis le début que les relations sexuelles avec la plaignante, une Argentine de 39 ans, étaient consenties, et sans violence, dans une affaire qui a vu s’opposer deux versions radicalement opposées des faits, hormis une convergence sur la réalité d’actes sexuels dans la chambre, et un contexte alcoolisé.
Mais tôt dans le dossier, notamment mi-août en décidant la remise en liberté des deux joueurs placés jusqu’alors une semaine en détention préventive puis près d’un mois assignés à résidence, le parquet avait relevé “des contradictions notoires, incohérences, zones grises” dans le récit de la plaignante. Ce pourquoi le Ministère public avait plaidé pour l’abandon des poursuites début octobre à l’issue de l’instruction. Selon Me Libarona, frère du ministre de la Justice argentin, “la juge a été catégorique lorsqu’elle a évoqué les contradictions et incohérences de la plaignante”.