Le Cybercab, véhicule 100% autonome de Tesla destiné à assurer son service de robotaxi, est exposé à Paris pendant quelques jours. Forcément, nous avons voulu monter à bord. L’occasion d’analyser ce projet fou.
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Elon Musk le promettait depuis plusieurs années, il a enfin rassuré les fans et investisseurs. Bien que le Cybercab (et le service robotaxi) n’en soit qu’à ses prémices, sa présentation au dernier trimestre 2024 nous a fait voyager dans un monde futuriste où la voiture serait 100% autonome.
En associant sa voiture autonome au service robotaxi, Elon Musk promet de révolutionner le transport, rien de moins. Les porte-paroles de l’entreprise sont conscients que cette mission sera semée d’embuches. D’abord législatives, puisqu’aucun cadre n’existe en dehors de quelques villes américaines. Ensuite, il faudra convaincre le grand public que posséder une voiture n’est plus vraiment nécessaire, les déplacements pouvant être assurés par une combinaison de capteurs et d’intelligence artificielle.
Quoi qu’il en soit, jamais le projet de voiture 100% autonome n’aura été aussi avancé chez Tesla. L’entreprise y croit tellement qu’elle a même déployé quelques-uns de ses 19 modèles (pas encore des versions définitives) partout dans le monde, un mois à peine après sa présentation. Une première. Le seizième est exposé à la concession Tesla de La Madeleine, à Paris. À défaut de pouvoir circuler dans les rues parisiennes, nous sommes montés à bord. Visite guidée.
Un design épuré et futuriste
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« Wahoo » ! Voilà ce qui sort de notre bouche lorsque nous découvrons le Cybercab pour la première fois. Bien qu’il soit amené à changer un tout petit peu, le design du véhicule autonome de Tesla se veut futuriste et compact. Ses dimensions (encore inconnues) en font une voiture un peu plus petite qu’un Model 3. Certains observateurs imaginent même y voir une version sans volant ni pédale du futur Model 2.
À l’instar du Cybertruck, le Cybercab exposé à Paris porte une robe de métal brut recouvert d’une peinture dorée mate du plus bel effet. Un look futuriste qui colle parfaitement avec les ambitions de la marque.
Très compact vu de l’extérieur, le Cybercab jouit d’un habitacle très spacieux composé de deux sièges seulement. Pourquoi pas davantage ? Parce que les études menées par Tesla sur le marché du transport de personne révèlent que 82% des trajets effectués ne comptent pas plus de deux passagers. Et pour les 18% restant ? Tesla prévoit de proposer aux propriétaires de véhicules Tesla de les partager directement dans l’application robotaxi, en les rémunérant pour le service rendu.
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Le choix de deux sièges ainsi que l’absence de volant et de pédale laissent donc toute la place aux passagers. Votre humble serviteur, du haut de ses 1,85 m, aurait pu piquer un petit somme avec un confort certain.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Au centre de l’habitacle, Tesla a intégré un immense écran de 21’’, « le plus grand jamais créé par la marque, plus grand que celui du Cybertruck ». Comme sur les autres véhicules de la marque, c’est ici que tout se passe.
Les passagers pourront suivre le trajet en cours, l’heure d’arrivée, le trafic et tout un tas d’autres paramètres. Ils pourront même y ajouter des étapes imprévues dans leur trajet comme un arrêt à la pharmacie, par exemple.
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Tesla prévoit aussi d’intégrer un lot d’applications de divertissement et de productivité. Pour le premier, on retrouvera des jeux, des services de SVOD comme Netflix, Youtube ou encore Disney+. Pour le second, l’application Zoom permettra d’assurer une réunion tout en se déplaçant.
L’absence de siège arrière permet aussi à Tesla d’intégrer un coffre très spacieux. La marque ne communique pas encore sur le litrage précis mais assure que l’on pourra y loger deux grandes valises de voyage ainsi que deux valises cabine.
Robotaxi et Cybercab, comment ça marche ?
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Le Cybercab n’est qu’un outil permettant de mettre en oeuvre le projet bien plus ambitieux de robotaxi. L’idée d’Elon Musk est de proposer ce Cybercab au grand public pour un prix inférieur à 30 000 dollars, puis de déployer une plateforme de transport façon « Uber », mais sans conducteur.
Depuis une application, un utilisateur peut réserver un trajet. Un Cybercab le récupère et le ramène à son point d’arrivée en toute autonomie. Pour cela, les véhicules s’adaptent à leur environnement en temps réel grâce aux 8 caméras du Cybercab, aux différents autres capteurs ainsi qu’aux données récoltées depuis des années chez les conducteurs de véhicules Tesla.
Quid de l’autonomie ? Grâce à un système de recharge par induction, le Cybercab sera capable de se recharger en tout seul comme un grand sur des points stratégiques. Les porte-parole de Tesla donnent l’exemple de points à forte affluence comme les aéroports, gares ou parking publics. La flotte devra donc être suffisamment importante pour assurer la disponibilité des véhicules. Voilà pour la promesse.
Derrière ce projet fou, Tesla souhaite poursuivre sa transformation de l’industrie des transports. Robotaxi et Cybercab ne sont pas là pour remplacer les moyens de transport existants, mais pour les compléter. Les porte-parole expliquent que le coût d’un trajet sera plus économique qu’un ticket de bus ou de métro.
Ce projet promet aussi une baisse des accidents de la circulation. D’après les chiffres de la marque, le taux d’accidents est 10 fois inférieur à celui d’une voiture conduite par un être humain. Oui, mais s’il y a quand même un accident, comment fait-on ? Tesla n’a pas de réponse mais promet que des solutions seront trouvées d’ici là.
Robotaxi promet aussi une réduction de la pollution, jusqu’à 6 fois moins qu’un véhicule thermique de même gamme et gabarit.
Premiers déploiements d’ici 2027 ?
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Trop ambitieux Elon Musk ? Oui et non. Sur le papier, le projet tient la route mais de nombreuses limites risquent de ralentir son déploiement. Tesla assure qu’aux Etats-Unis, la conduite complètement autonome devrait arriver dans sa forme complète d’ici 2027. Le Cybercab et Robotaxi seront prêts dès 2026, promet-elle.
Reste la dure question de la législation. Bien que certaines zones géographiques (principalement aux Etats-Unis) voient le cadre réglementaire évoluer rapidement, l’Europe peine encore à s’y mettre. Tesla se montre pourtant optimiste : elle explique discuter avec les autorités pour démontrer la fiabilité de cette technologie. D’autres grands groupes automobile prêchent pour la même paroisse. Mercedes par exemple développe des technologies de conduite autonome très performantes afin de se préparer à cette grande transformation.
Peut-on imaginer la voiture autonome rouler dans nos rues d’ici deux ou trois ans ? Dans quelques états des Etats-Unis sans doute (surtout depuis l’arrivée d’Elon Musk au gouvernement), mais pour l’Europe il faudra certainement attendre plus longtemps. Les Etats membres peinent déjà à se mettre d’accord sur la normalisation de la voiture électrique d’ici 2035. Alors pour la voiture autonome…