Me Julie Peladan assure la défense de ce dealer domicilié dans le quartier des Cévennes. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC
Le prévenu, domicilié dans le quartier des Cévennes, est en état de récidive légale parce qu’il a précédemment été condamné pour viol, devant une cour d’assises.
“L’affaire vient suite à une vague d’interpellations le 16 décembre, sur commission rogatoire, dans le quartier des Cévennes”, explique d’emblée Vincent Edel, qui préside l’audience de comparution immédiate de ce jeudi 19 décembre, au tribunal correctionnel d’Alès, dans le Gard. En cette matinée d’opération antistups majeure, lorsque les policiers étaient en train de quitter les lieux, une source anonyme leur a indiqué qu’un habitant d’un immeuble de l’impasse des Crêtes détenait de la drogue. Ils ont alors investi un appartement situé au 4e étage, interpellé l’homme qui y vit et mis la main sur, principalement, un demi-kilo de cannabis, conditionné sous différentes formes et conservé en divers endroits.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Juste le temps de se retourner”, se défend le dealer
Devant ses juges, cet Alésien de 43 ans, en état de récidive légale car parmi les 14 mentions que compte son casier judiciaire figure une peine de huit ans de prison décernée par la cour d’assises des Deux-Sèvres en 2011, reconnaît les faits. Il explique même opérer depuis mai, se fournir à Marseille et compter de “15 à 20 acheteurs” sur Alès. “Juste le temps de se retourner pour monter une auto-entreprise multiservices”, poursuit cet homme aujourd’hui allocataire du RSA et père d’un enfant âgé de 5 ans. Lorsque le mis en cause est questionné sur les dommages qu’il occasionne aux consommateurs de drogue, il répond à Quentin Larroque, le substitut du procureur de la République, qu’il “ne les force pas”. “Du moment qu’il y a une demande, vous vous en lavez les mains…”, rétorque derechef le représentant du parquet.
Un business “fructueux”, “prolifique”
Le ministère public enchaîne. Cet habitant des Cévennes est considéré comme “un petit entrepreneur du cannabis”, dont le business est “fructueux”, “prolifique”. En gardant un œil sur le casier judiciaire du dealer, il relève “un parcours emprunt de fatalité qui le conduit dans la délinquance”, en soulignant que la peine prononcée aux assises, “ce n’est pas rien”. Il requiert, à l’encontre de cette personne qui “n’entend pas avoir la vie d’un honnête homme”, trois ans d’emprisonnement et un maintien en détention.
“Il a fait un mauvais choix pour s’en sortir”, déclare la défense
L’avocate de la défense voit, là, des “réquisitions bien sévères”. Mais selon Me Julie Peladan, “on est sur un trafic artisanal” pour financer une consommation quotidienne de dix joints. Son client serait “un électron libre qui était au mauvais moment au mauvais endroit. Un dommage collatéral.” Et de rappeler que le prévenu, lors de la procédure, “a été honnête du début à la fin. Il a avoué. Il est droit dans ses bottes.” Elle espère ainsi obtenir pour ce Cévenol, qui “a fait un mauvais choix pour s’en sortir”, une peine ferme avec “un gros sursis probatoire” en plaidant qu’“une détention sèche n’a aucun intérêt pour lui, ni la société”.
Le siège est plus sévère que le parquet
Le tribunal va au-delà du réquisitoire du ministère public et condamne ce quadragénaire à quatre ans de prison, en décernant un maintien en détention. Selon le président Edel, le tribunal vient de tenir compte de deux éléments : “les faits sont extrêmement graves” et le dealer est en état de récidive.
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