En plus de la maman Tracy, toute la famille du petit Ridann a appris à signer pour communiquer avec lui. Midi Libre – W. N.
Des vidéos dans lesquelles Tracy Izoird, la maman du petit Ridann, apprend par exemple à signer des mots de la vie courante.
Formules de politesse, jours de la semaine, verbes ou encore mots en lien avec Noël. Sous forme de vidéos thématiques, Tracy Izoird partage sur le réseau social Snapchat des bases pour apprendre la langue des signes française (LSF). Son compte, dénommé La Famille Signes, compte aujourd’hui plus de 90 000 abonnés, des parents d’enfants sourds comme des personnes désirant simplement apprendre à signer. “Je ne m’y attendais pas, ça me touche beaucoup”, sourit la Sétoise.
Laquelle souhaite, par ce biais, toucher le plus de monde possible dans un souci d’inclusion des personnes sourdes ou malentendantes. “Il faut qu’on s’adapte à ces personnes car elles ne vont pas devenir entendantes du jour au lendemain”, souligne-t-elle. Et d’évoquer le témoignage de cette abonnée, vendeuse, qui a pu échanger quelques mots avec un client sourd après avoir visionné certaines de ses “stories”.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“Au début, c’était décourageant”
Des vidéos que Tracy a d’abord partagées aux membres de sa famille afin que ces derniers puissent communiquer avec son fils Ridann. “Ils m’ont encouragée à les rendre publiques et cela a intéressé les gens qui ont aussi compris notre histoire”, indique Tracy Izoird. Une histoire qui a en effet tout à voir avec le petit Ridann. Né grand prématuré, il développe de nombreux problèmes de santé qui font dire aux médecins que le côté gauche de son corps pourrait être paralysé.
Aujourd’hui âgé de 7 ans, le garçonnet gambade dans l’appartement de l’Île de Thau où sa mère nous reçoit, joue avec un lutin de Noël et s’amuse avec sa grande sœur. “Même le pneumologue me dit que c’est un miracle”, lance Tracy, les yeux mouillés. Les professionnels de santé avaient toutefois prévenu qu’un des sens du petit garçon pourrait être touché. À l’âge de deux ans, on lui diagnostique en effet une surdité bilatérale. “On avait l’impression qu’il entendait quand une porte claquait par exemple, mais c’étaient des coïncidences, la réaction à des vibrations”, raconte la jeune maman.
Tracy Izoird décide alors d’apprendre la langue des signes pour pouvoir communiquer avec son fils. D’autant plus qu’elle a été “frustrée”, de ne pas pouvoir comprendre, au début, les envies ou besoins de Ridann : “Il criait constamment, il se mettait dans des états… Je ne savais pas quoi faire”. La Sétoise se débrouille alors pour apprendre les rudiments de la LSF, les formations pour les parents “n’existant pas”. Des vidéos Youtube ainsi que des livres – qu’elle a ensuite prêtés à son entourage – l’accompagnent dans cette initiation. Il lui faut entre six à neuf mois pour assimiler les bases : “Au début c’était décourageant”.
Concerner tout le monde
Au fur et à mesure des mots et expressions qu’elle découvre, Tracy les enseigne à Ridann. Toujours dans le contexte : “Pour le vélo, je lui montrais un garçon sur un vélo et je lui faisais le signe”. Scolarisé à Anatole-France en classe de CP, Ridann est aussi suivi tous les jeudis par l’institut Saint-Pierre de Palavas où il apprend également de nouveaux signes. Même si son fils est désormais appareillé, Tracy tient à continuer à communiquer en signant avec Ridann.
Aujourd’hui, elle défend l’apprentissage de la langue des signes auprès du grand public. Et salue d’ailleurs la mise en œuvre, de plus en plus fréquente, de la langue des signes pour bébés dans les crèches. D’autant plus que, selon elle, cette compétence pourrait concerner au-delà des publics sourds et malentendants. “Mon grand-père en vieillissant avait perdu l’audition et se régalait de communiquer en signes avec Ridann. Cela pourrait aussi aider les personnes qui ont du mal à s’exprimer”, assure Tracy Izoird. Qui continue d’apprendre de nouveaux mots qu’elle devrait, à n’en pas douter, enseigner prochainement à ses abonnés.