L’avenir de la conduite ? Apparemment, il inclut beaucoup de tôles froissées.
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© Robert Way / Shutterstock.com 𝕏
Un parfum de déjà-vu flotte au-dessus du constructeur américain. Après les gros problèmes de l’année dernière concernant l’Autopilot, l’accident meurtrier impliquant le FSD (Full Self-Driving), la NHTSA, le gendarme américain de la sécurité routière, vient d’ouvrir une nouvelle enquête concernant plus de 2,5 millions de véhicules Tesla.
En cause : la fonction de stationnement autonome baptisée « Actual Smart Summon » (ASS), censée permettre aux voitures de rejoindre automatiquement leurs propriétaires sur simple commande via smartphone.
Une accumulation d’incidents qui alarme les autorités
Le bilan des accidents s’étoffe depuis le lancement de l’ASS en septembre dernier. La NHTSA a recensé quatre cas distincts : une plainte directement déposée auprès de ses services et trois incidents rapportés par les médias. Dans chaque situation, le scénario se répète : la voiture, pilotée à distance, percute un obstacle fixe – poteau ou véhicule stationné – que le système n’a pas su détecter.
Douze cas similaires avaient été signalés avec la version précédente du dispositif, le « Smart Summon ». La particularité de ces accidents ? La brutalité de leur survenue, ne laissant aucune chance aux propriétaires d’intervenir pour éviter l’impact.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000La vision par caméras : un pari technologique contesté
L’approche technique de Tesla des fonctions autonomes de ses véhicules est un peu en dehors des standards de l’industrie. En effet, le constructeur a abandonné capteurs à ultrasons, LIDAR (LIght Detection And Ranging) au profit d’un système reposant uniquement sur la vision par caméras. Une architecture plus minimaliste et forcément moins coûteuse à la production.
Toutefois, ces caméras, aussi sophistiquées soient-elles, peuvent-elles égaler la fiabilité d’un système multi-capteurs ? Les premiers retours d’expérience jettent le doute. Les obstacles statiques semblent être le gros point faible de l’ASS : c’est un peu paradoxal, surtout que les dernières versions du FSD fonctionnent assez bien et parviennent à faire mouvoir le véhicule dans des environnements complexes.
La suppression des capteurs à ultrasons, qui offraient une détection de proximité bien plus précise, apparaît dès lors comme un choix technique assez discutable face aux exigences de sécurité d’une manœuvre automatisée aussi précise.
En tout cas, la NHTSA n’en restera pas là, comme elle l’explique dans son rapport : « L’ODI [NDLR : Office of Defects Investigation, bureau est chargé d’enquêter sur les problèmes de sécurité potentiels liés aux automobiles] lance une enquête préliminaire pour analyser le fonctionnement de l’ASS et son rôle dans des accidents signalés, notamment sur les véhicules équipés du mode FSD ou proposés en essai gratuit. La NHTSA se penchera sur la vitesse maximale autorisée lorsque cette fonction est activée, les limitations prévues pour une utilisation sur route publique, ainsi que les conditions nécessaires de visibilité ». Voilà qui devrait clarifier un peu l’état de maturation de ce système, âgé de cinq mois à peine.
- La NHTSA enquête sur plus de 2,5 millions de Tesla après des accidents liés à la fonctionnalité ASS.
- Le système, basé uniquement sur des caméras, a du mal à détecter des obstacles fixes, ce qui soulève des questions sur sa fiabilité.
- Les autorités examineront les limites techniques et sécuritaires de cette technologie pour évaluer sa sûreté.
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