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Un événement aussi rare qu’impressionnant.

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La chute d’une météorite enregistrée en vidéo : une première mondiale

© Roy S. / Pexels 𝕏

Chaque année, des milliers de météores pénètrent dans l’atmosphère terrestre. La plupart sont de très petite taille et se désintègrent complètement avec les forces de friction dues à l’air avant d’atteindre le sol. Elles se consument alors violemment en créant les spectaculaires étoiles filantes (comme les Perséides ou les Géminides). Seuls les fragments les plus résistants parviennent à traverser l’atmosphère et atteignent le plancher des vaches, on les appelle alors des météorites.

Si elles sont relativement nombreuses à atteindre la Terre, en apercevoir une s’écraser au sol en direct reste un événement très rare. Pourtant, le 25 juillet 2024, une caméra de surveillance domestique dans une rue paisible de Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard, Canada) a filmé ce bref moment.

Une caméra placée au bon endroit

Le dispositif de surveillance Ring (marque spécialisée dans les systèmes de sécurité pour la maison connectée), installé au domicile de Joe Velaidum et Laura Kelly, a accompli bien plus que sa fonction première. L’appareil a capturé non seulement la trajectoire de la météorite, mais également le son distinct de son impact sur le sol – une première mondiale selon les experts.

Chris Herd, géologue à l’Université de l’Alberta, n’a pas caché sa joie face à la nature exceptionnelle de l’enregistrement : « La météorite de Charlottetown, étant la première et la seule météorite de la province de l’Île-du-Prince-Édouard, a indéniablement fait une entrée remarquée. Aucune autre chute de météorite n’a été documentée de cette manière, avec un enregistrement sonore ».

La proximité de la météorite par rapport au domicile de Joe et de Laura, couplée avec la sensibilité du microphone de la caméra, a permis de capturer un enregistrement sonore unique et de grande qualité. Comme vous pouvez le voir sur la vidéo ci-dessous, l’impact est extrêmement violent.

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Des poussières d’étoiles à notre porte

L’analyse des fragments récupérés a révélé qu’il s’agit d’une chondrite ordinaire, une catégorie de météorite qui nous offrent une fenêtre unique sur les premiers instants de notre système solaire. Leur composition particulière réside dans leur structure caractéristique : elles contiennent des chondrules, de minuscules sphérules de silicates qui se sont formées il y a environ 4,56 milliards d’années, lorsque la nébuleuse solaire primitive commençait à se condenser.

Ces météorites sont qualifiées d’« ordinaires » non pas en raison d’un manque d’intérêt scientifique, mais plutôt par leur fréquence relative parmi les échantillons retrouvés sur Terre, représentant près de 90 % des météorites découvertes. Leur préservation s’explique par le fait qu’elles n’ont jamais subi les processus de différenciation planétaire – ces mécanismes qui, sur les planètes comme la Terre, ont conduit à la séparation des éléments en couches distinctes (noyau, manteau, croûte).

Un double coup de chance

Les données actuelles démontrent que notre planète intercepte quotidiennement 48,5 tonnes de matériaux météoritiques dans son atmosphère. L’étude des processus atmosphériques démontre que la majorité de cette masse se désintègre lors de sa traversée, comme expliqué en introduction. Les analyses statistiques indiquent que seules quelques dizaines de météores par an développent une masse suffisante pour atteindre le stade de boules de feu. Parmi ces dernières, une fraction minime parvient à franchir les couches atmosphériques jusqu’au sol.

Dans le cas de la météorite de Charlottetown, cette dernière a creusé un cratère de deux centimètres de diamètre, ce qui indique qu’elle devait mesurer quelques centimètres seulement. À titre de comparaison, la météorite de Chicxulub, qui a provoqué l’extinction des dinosaures, est estimée entre 10 et 15 km de diamètre.

Cette découverte a failli rester dans l’anonymat sans l’intervention des parents de Laura, qui ont perçu le bruit de l’impact. L’examen des débris par Velaidum a conduit à l’identification de fragments météoritiques, répartis dans l’herbe environnante. Les analyses du professeur Herd ont confirmé par la suite l’authenticité de ces fragments.

L’aspect remarquable de cet événement réside dans la convergence de deux facteurs : l’enregistrement audiovisuel complet de la chute et l’absence de victimes. Comme l’a souligné Velaidum dans son entretien avec CBC News : « Le plus surprenant pour moi, c’est que je me trouvais exactement à cet endroit quelques minutes avant l’impact. Si j’avais été présent au moment de la chute, la météorite m’aurait probablement transpercé ».

En moyenne, les météorites pénètrent dans l’atmosphère à des vitesses comprises entre 11 et 72 km/s (soit entre 40 000 et 259 200 km/h). Inutile de vous faire un dessin pour vous expliquer que les habitants de cette maison ont eu énormément de chance de ne pas se retrouver en dessous. Une chance qui relève presque du miracle.

  • Une météorite a été filmée et son impact sonore enregistré pour la première fois à Charlottetown, au Canada, grâce à une caméra de surveillance.
  • Les fragments récupérés montrent qu’il s’agit d’une chondrite ordinaire, un type de météorite nous donnant de précieuses informations sur la formation du système solaire il y a 4,56 milliards d’années.
  • L’événement est exceptionnel par son enregistrement complet et l’absence de victimes, malgré l’impact qui a eu lieu proche des résidents.

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Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116