Le mouvement Emmaüs réuni mardi en assemblée générale extraordinaire a décidé de retirer de son logo la mention à son fondateur l'abbé Pierre, mort en 2007 et aujourd'hui visé par des accusations de violences sexuelles.
Les participants ont voté à 91 % en faveur du retrait de la mention “fondateur abbé Pierre”, qui apparaissait jusqu’à présent en petits caractères après le nom de l’association, sous un symbole, un carré bleu orné d’un soleil.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000“C’est un résultat sans appel”, a commenté auprès de l’AFP Bruno Morel, président d’Emmaüs France. “Sans renier ce qu’on doit à l’abbé Pierre, on doit continuer à travailler au service des publics vulnérables”.
Le conseil d’administration d’Emmaüs France avait proposé en septembre de retirer de son logo la mention à son fondateur, à la suite d’une deuxième salve de révélations d’accusations de violences sexuelles à son encontre.
Cette mesure s’inscrit “dans la droite ligne de la démarche de reconnaissance et de respect à l’égard des victimes”, précise un communiqué d’Emmaüs.
L’abbé Pierre fera “toujours partie de notre histoire” mais “il devient impossible d’honorer publiquement son image”, constate l’association. Elle a également fermé définitivement le lieu de mémoire dédié au prêtre, à Esteville (Seine-Maritime).
“Peut-être qu’on va réussir à tourner une page très douloureuse, pour les victimes mais aussi pour le mouvement”, a suggéré Bruno Morel.
Des dizaines d’accusations
Au total, l’abbé Pierre est visé par 33 accusations de violences sexuelles. Elles ont été révélées dans trois rapports différents réalisés par le cabinet Egaé, mandaté par le mouvement Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre pour faire la lumière sur les agissements du prêtre.
Le premier, publié en juillet, avait provoqué une onde de choc tant ce défenseur inlassable des mal-logés et des plus démunis a longtemps fait figure d’icône.
Créée en 1949, Emmaüs est la plus ancienne des associations fondées à l’initiative de l’Abbé Pierre, de son vrai nom Henri Grouès.
Il a également créé avec des proches en 1987 la Fondation Abbé Pierre qui lutte contre le mal-logement et compte également changer de nom.