Camille Terdjan a repris ce commerce du centre-ville de Frontignan il y a deux ans et demi. Midi Libre – W. N.
Sa repreneuse, Camille Terdjan, compte sur la somme collectée pour maintenir à flot son activité.
À l’entrée de Bio Mag Nature, Camille Terdjan a collé une petite affiche pour signaler à sa clientèle qu’elle lançait une cagnotte Leetchi dans le but de sauver son épicerie bio indépendante. Une urne a aussi été installée dans le magasin pour recevoir les dons des clients de passage. “Actuellement, j’ai récolté 680 € sur Leetchi et au total 1 200 €. Idéalement, j’aimerais atteindre les 3 000 €”, indique la commerçante. Une somme qui lui permettrait de “stopper l’hémorragie” et de “repartir sur de bonnes bases”. Deux ans et demi après avoir repris cette boutique installée au centre-ville de Frontignan, elle se retrouve aujourd’hui, “comme tout commerce, face à une crise économique qui pèse lourdement sur mes épaules”.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Des charges “énormes”
En cause, d’abord, les charges “qui sont énormes” et notamment l’électricité. Si elle confie ne pas chauffer en hiver, elle se doit de climatiser son local en été pour assurer la fraîcheur de ses fruits et légumes. Ainsi en période estivale, “ma facture d’électricité s’est élevée à 900 € tous les deux mois”. Le paiement de la taxe foncière de son local commercial, à hauteur de 3 000 €, ainsi que celui de son loyer de 1 200 €, ajoute à sa difficulté. “J’ai un loyer en retard et ce n’est vraiment pas possible pour moi”, indique Camille Terdjan. Qui confie avoir également contracté une dette auprès d’un fournisseur au début de son activité. “Et il y a aussi l’Urssaf, la TVA… J’avais un apprenti mais je ne pouvais plus continuer avec lui, car cela me coûtait trop cher”, ajoute celle qui ne parvient toujours pas à se dégager un salaire.
“J’ai l’impression d’être exploitée”
Pourtant, en reprenant ce commerce en solo, l’ancienne aide-soignante avait tenu à diversifier ses produits et à miser sur le local. “Je privilégie la qualité au seul label bio. J’ai augmenté l’offre de la cave avec des vins d’ici, j’ai fait appel à des artisans comme une céramiste ou encore une fabricante de bijoux basée à Frontignan”, liste Camille Terdjan. D’ailleurs, elle assure que la fréquentation de BiomagNature a un peu augmenté. Même si le chiffre d’affaires annuel, qui s’élevait à 130 000 € en 2024, a, lui, baissé de 10 % depuis la reprise. “Mais il faut tenir compte de la conjoncture actuelle. Les clients aussi ont des difficultés et doivent faire des économies”, indique la commerçante qui avoue avoir tout de même bien travaillé en décembre.
Épanouie dans son métier – “j’ai beaucoup de plaisir à recevoir mes clients, à chercher de nouveaux produits” – , Camille Terdjian assure toutefois que si elle ne parvient pas, d’ici un an, à se dégager un salaire, elle envisagera de mettre la clé sous la porte. “Faire douze heures par jour pour seulement payer des charges, ce n’est plus possible, j’ai l’impression d’être exploitée, d’être le dindon de la farce”, lâche-t-elle. Grâce à la cagnotte, elle espère ainsi maintenir à flot Bio Mag Nature et, par là même, continuer “à promouvoir une consommation responsable, soutenir l’agriculture locale et contribuer à la vie du centre-ville de Frontignan”.
La cagnotte est disponible sur leetchi.com. Je m’abonne pour lire la suite