Chaque début d’année, on se pose les mêmes questions : que nous réservent les constructeurs de smartphones pour les 12 prochains mois ? Afin de tenter d’y répondre, on a voulu dresser le portrait-robot du smartphone Android haut de gamme de 2025 à partir des infos disponibles fin 2024.
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Snapdragon 8 Elite © Qualcomm
Annoncé en octobre 2024, le Snapdragon 8 Elite est décrit par Qualcomm comme étant une avancée majeure dans le domaine des SoC pour smartphones (System on Chip). Sa gravure en 3 nm permet d’augmenter la densité des composants tout en réduisant sa consommation énergétique. On passe ainsi de 112 millions de transistors par millimètre carré (MTr/mm2) pour le Snapdragon 8 Gen 3 (gravé en 4 nm) à 170 MTr/mm2 pour le Snapdragon 8 Elite.
Le Snapdragon 8 Elite est aussi le premier SoC pour smartphones à utiliser des cœurs Oryon de seconde génération en remplacement des Kryo de la gamme précédente. Cette technologie est dérivée de celle des cœurs équipant les Snapdragon X Elite, destinés aux notebooks. La finesse de gravure et la consommation électrique réduite d’Oryon ont permis de changer en profondeur l’architecture Snapdragon.
Les Snapdragon 8 Gen 1, 2 et 3 reposaient sur une architecture octacore de type 1+5+2 :
La gravure en 3 nm et le redesign des cœurs ont considérablement réduits les besoins en énergie du Snapdragon 8 Elite. Qualcomm a conservé les huit coeurs mais les a réorganisés en 2+6 :
Le CPU (Central Processing Unit) n’est pas le seul à voir ses performances exploser. Il en va de même avec le GPU Adreno 830, dont l’architecture segmentée permet une augmentation des performances de 40 % par rapport au modèle précédent tout en ayant une efficacité énergétique accrue de 40 %.
Le NPU (Neural Processing Unit), véritable chef d’orchestre de tout ce qui touche à l’IA, voit lui aussi ses performances boostées (+45 %) et son efficacité énergétique accrue (+45 %) par rapport au Snapdragon 8 Gen 3. La conséquence de ces améliorations est que l’intelligence artificielle va traiter localement de plus en plus de tâches sans avoir besoin d’envoyer vos données personnelles vers le Cloud.
Sans rentrer dans les détails techniques, on précisera que le modem, le gestionnaire de mémoire et le processeur de signal numérique (en charge de l’audio, de la vidéo et du traitement des photographies) voient leurs performances exploser.
© MediaTek
Qualcomm doit faire face à Mediatek, un concurrent de plus en plus redoutable sur le haut de gamme. Le Taïwanais s’est taillé une solide réputation sur les produits d’entrée et milieu de gamme avec des SoC aux performances moyennes mais aux prix imbattables. À tel point qu’il fut le premier vendeur mondial de SoC pour smartphones courant 2020, l’essentiel de ses ventes se faisant sur les marchés émergents.
L’introduction de la gamme de SoC Dimensity fin 2019 marqua un tournant stratégique majeur, ceux-ci étant destinés aux smartphones milieu et haut de gamme. Le Dimensity 9400, annoncé en octobre 2024, est à ce jour le modèle le plus performant proposé par Mediatek.
Sur le papier, il n’a rien à envier au Snapdragon 8 Elite puisqu’il propose des performances équivalentes ainsi qu’une excellente efficacité énergétique. Le Dimensity 9400 est par exemple présent sur les Find X8 et X8 Pro d’OPPO sortis fin 2024. On devrait le retrouver chez d’autres constructeurs au courant du premier trimestre 2025.
© Huawei
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Verra-t-on de gros bouleversements en matière d’affichage sure les futurs smartphones ? C’est peu probable, au moins en début d’année. La technologie AMOLED LPTO s’impose au détriment du LCD IPS, devenue en 18 mois une vieillerie reléguée aux modèles d’entrée de gamme (et encore).
Les fréquences de rafraîchissement variables deviennent la norme afin de limiter la consommation en énergie. Actuellement, la plage la plus courante est le 1-120 Hz, ce qui est largement plus que suffisant pour les usages actuels. Certains constructeurs de dalles montent à 144 Hz, mais le bénéfice n’est actuellement pas extraordinaire dans la plupart des cas (peu d’apps en tirent partie). Mais au moins, cela donne un argument bright and shine aux services marketing…
Les écrans pliants commencent à attirer l’attention des acheteurs potentiels. Les constructeurs travaillent actuellement sur quatre aspects :
Le principal frein à l’adoption massive des smartphones à écrans pliants reste leur prix. Positionnés en haut du haut de gamme, ils coûtent facilement un bras et ciblent les professionnels ou les acheteurs fortunés. Actuellement, le modèle le moins onéreux est le Razr 50 de Motorola dont le prix public conseillé atteint tout de même 799 €. Pour attirer le grand public, qui fait ou défait les succès commerciaux, il faudrait diviser ce prix par deux.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000La marge de progression est donc bien réelle. Qu’ils soient pliants ou pas, on attend aussi l’amélioration, puis la généralisation des caméras logées sous la dalle d’affichage, actuellement peu exploitée (à notre connaissance, Samsung et Nubia sont les seuls à l’utiliser). Autre axe de progression, l’amélioration de la luminosité sans trop booster la consommation électrique. Nous pensons que les dalles en résolution 1,5 K ayant une luminosité maximale de 3200 nits devraient devenir la norme.
Enfin, l’e-ink commence à attirer l’attention des constructeurs. Non pas comme affichage principal, la latence étant bien trop importante pour cela, mais comme complément, sur l’arrière (ou l’extérieur) des smartphones. L’option devient de plus en plus crédible avec l’amélioration des technologies d’encre électronique, l’arrivée de la couleur et surtout une dégringolade du prix des dalles. Nous ne pensons pas que les grands constructeurs l’adopteront en 2025, mais elle devrait commencer à se montrer dans les concepts de nouveaux produits.
En matière de haut de gamme, les batteries de 5000 mAh deviennent la norme. Certains constructeurs cherchent à se démarquer en abandonnant progressivement les technologies Lithium-ion (Li-ion)et Lithium-polymère (Li-po). Le Silicium-carbone (Si-ca), au pouvoir énergétique élevé (plus d’énergie à volume égal qu’une batterie au lithium) fait partie des technologies prometteuses et a déja été adoptée par Honor.
Si ces technologies ont encore de beaux jours devant elles, les industriels s’intéressent à de nouvelles pistes prometteuses. Citons pour l’exemple les batteries au graphène qui se chargent très rapidement, ont une haute capacité de stockage et une meilleure durée de vie, mais dont le coût est encore bien trop élevé. Les batteries Sodium-ion (Na-ion) utilisent du sodium, élément peu coûteux et présent en abondance sur la planète. Elles ont l’avantage de se charger rapidement et de mieux résister aux températures extrêmes, mais ont une densité énergétique plus faible que le Li-ion.
La pile betavoltaïque de Betavolt a une durée de vie de 50 ans © Betavolt technology
Les technologies mentionnées jusqu’ici se concentrent sur l’amélioration chimique de l’existant. Une approche totalement différente (et un peu flippante) consiste à exploiter l’énergie nucléaire. Les piles bêtavoltaïques pourraient révolutionner l’alimentation des smartphoneset de tout objet mobile. Elles produisent de l’électricité à partir de la désintégration radioactive d’un isotope, comme le nickel-63, et sont conçues pour limiter les radiations.
Contrairement aux réacteurs nucléaires classiques, elles n’exploitent pas la fission ou la fusion atomique afin de produire de l’énergie, mais le rayonnement bêta moins (β-) émis lors de la désintégration atomique du nickel-63. Cet isotope du nickel se transforme alors en cuivre-63, isotope stable du cuivre, donc non radioactif. Principal avantage, elles n’ont pas besoin d’être rechargées et peuvent fonctionner pendant des décennies.
Les californiens d’Infinity Power, start-up soutenue par le ministère de la défense américain, compte faire une annonce majeure sur ce sujet courant 2025. De son côté, la start-up chinoise Betavolt Technology a récemment présenté une pile bêtavoltaïque miniature capable de générer de l’électricité pendant 50 ans. Elle promet un démarrage de production courant 2025. S’agit-il d’un effet d’annonce comme l’industrie high-tech en connait régulièrement, ou d’une véritable innovation ? Difficile d’en savoir plus pour l’instant. Reste à savoir si le public est prêt à accepter de mettre dans sa poche un produit basé sur le nucléaire.
Reste le délicat problème de la charge rapide. À la notable exception de Samsung, tous les constructeurs de smartphones Android ont mis au point des technologies de charge ultra-rapides. Petit problème, toutefois : toutes nécessitent un bloc d’alimentation spécifique. Petit à petit, des consortiums se constituent afin de tenter de normaliser tout cela. C’est par exemple ce que tente avec un succès plus ou moins évident Power Delivery.
Le principal moteur à l’avancée de cette normalisation pourrait être l’Union Européenne. En imposant la non-livraison de chargeurs avec les smartphones à partir de janvier 2025, il est probable qu’une norme commune devrait s’imposer rapidement.
© Sony
Les processeurs d’images des nouveaux SoC profitent bien entendu des améliorations de l’architecture du SoC ainsi que de l’IA. Par exemple, le Snapdragon 8 Elite autorise la capture simultanée de trois flux 4K HDR, ce qui ouvre la voie à de nouvelles applications. La captation de séquences en 8K HDR à 30 im/sec et en 4K HDR à 120 im/sec est désormais possible. Reste à savoir si on en a l’utilité !
La prise en charge de capteurs de plus en plus définis est aussi à l’ordre du jour. Le Snapdragon 8 Elite les supportent jusqu’à 320 Megapixels. Le niveau de détail des images devrait en bénéficier, tout comme images shootées en très faible luminosité.
L’IA devient de plus en plus présente dans le traitement du signal vidéo et les SoC haut de gamme disposent de processeurs d’images incroyablement sophistiqués. Chez Qualcomm, le Spectra autorise ainsi l’identification et la séparation de différents objets et couches dans une image. On peut donc appliquer des effets et ajustements sélectifs en temps réel (modification de l’arrière-plan d’une photo sans affecter le sujet principal, par exemple).
Qualcomm (toujours lui) a fait la démonstration d’une « gomme magique » destinée à la suppression d’éléments indésirables dans une vidéo, chose inimaginable jusqu’ici. On devrait la voir apparaître petit à petit dans les nouveaux smartphones haut de gamme, même si, pour l’instant aucun constructeur n’a confirmé sa présence. Des rumeurs laissent toutefois entendre que Samsung serait le premier à l’implémenter dans ses produits haut de gamme.
L’OS vedette du début d’année sera sans surprise Android 15, dont la durée de vie effective devrait être nettement plus courte que celle des versions précédentes. Google tient à rendre disponible Android 16 pour les constructeurs durant le premier semestre 2025 afin de ne pas réitérer les errements de la version 15, sortie bien trop tard.
Android 16 a pour objectif de prendre en charge les nouveautés matérielles apportées par les nouveaux SoC. Et plus particulièrement en matière de sobriété énergétique et d’intelligence artificielle. Gemini devrait évoluer en se fondant plus profondément dans l’OS. L’assistant devrait aussi pouvoir fournir des informations plus fiables et détaillées.
C’est en tout cas ce que laissent espérer les premières versions du « nouveau Gemini » actuellement en développement. Nous premiers essais de cette nouvelle IA mettent l’eau à la bouche. La version « Deep Research », actuellement en test, permet de générer des dossiers et rapports bien plus documentés. Pour chaque requête, un plan est soumis à l’approbation de l’utilisateur avant la génération du texte, l’utilisateur pouvant le modifier selon ses désirs.
Espérons que les constructeurs n’en profiteront pas pour abandonner leurs propres développements pour se laisser porter par l’écosystème Google. Ce serait d’autant plus dommage que Samsung, Honor et OPPO ont dans leurs cartons des évolutions intéressantes de leurs IA, notamment en matière de retouche d’image et de rapidité de traduction.
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