Auto : comment expliquer la hausse des prix du carburant ?

Les automobilistes français doivent à nouveau faire face à une augmentation significative des prix à la pompe. Une situation qui rappelle les tensions de l’été 2024.

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© engin akyurt / Unsplash 𝕏

Le début d’année 2025 réserve une mauvaise surprise aux conducteurs français. Les relevés effectués par le ministère de la Transition écologique entre le 13 et le 19 janvier confirment une tendance préoccupante : les prix des carburants grimpent inexorablement. Cette hausse, qui se traduit par une augmentation de 6 centimes pour le gazole et 3 centimes pour l’essence depuis le début de l’année, pèse lourdement sur le budget des ménages. Pour un plein de 35 litres de gazole, le surcoût atteint déjà 2,10 euros.

Une tempête parfaite de facteurs économiques et géopolitiques

L’euro traverse actuellement une période difficile face au dollar, la monnaie de référence pour les échanges pétroliers. Cette situation affecte directement le prix du baril de Brent, l’étalon-or des marchés financiers pétroliers. Depuis janvier, son cours est passé de 71,7 à 78,6 euros, une augmentation qui se répercute directement sur les prix à la pompe.

Le contexte géopolitique amplifie cette tension. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont récemment durci leur position concernant les importations illégales de pétrole russe. Francis Pousse, président des distributeurs de carburant chez Mobilians, confirme cette vigilance accrue : « Ces deux pays ont clairement affiché leur volonté de renforcer les contrôles sur ces approvisionnements ». Cette surveillance renforcée contribue à réduire l’offre disponible sur le marché mondial.

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Le gazole particulièrement touché par les effets saisonniers

La hausse des prix frappe plus durement le gazole, pour des raisons qui dépassent la simple logique des marchés pétroliers. L’hiver joue un rôle crucial dans cette dynamique. Depuis la mi-décembre, la chute des températures a provoqué une augmentation significative de la demande en fioul de chauffage. Or, le fioul et le gazole partagent la même base de raffinage.

Cette concurrence entre les besoins en chauffage et en carburant crée une pression supplémentaire sur les prix du gazole. L’écart habituel avec l’essence s’est considérablement réduit, passant de plus de 10 centimes fin octobre à seulement 5 centimes aujourd’hui. Francis Pousse se montre toutefois optimiste pour les mois à venir : « Le retour du printemps devrait permettre de retrouver des écarts plus habituels entre l’essence et le gazole. »

L’horizon reste incertain pour les automobilistes. L’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis pourrait rebattre les cartes du marché pétrolier mondial. Son programme prévoit une relance massive de l’exploitation pétrolière américaine, une politique qui pourrait faire baisser les cours mondiaux. Le ralentissement économique global, particulièrement marqué en Chine, laisse également entrevoir une possible modération de la demande énergétique.

Cependant, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) garde la main sur les vannes de la production mondiale. Ses décisions futures concernant les quotas de production auront un impact déterminant sur l’évolution des prix.

• Les prix des carburants atteignent des sommets avec le gazole à 1,72 € et le SP95-E10 à 1,77 €
• La faiblesse de l’euro, les tensions géopolitiques et la demande hivernale en fioul expliquent cette hausse
• Le printemps et le ralentissement économique mondial pourraient apporter un certain répit, mais l’OPEP garde le dernier mot

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