Les agrumes sont la source la plus connue de vitamine C. Midi Libre – MICHAEL ESDOURRUBAILH
Un nombre inquiétant de 888 cas entre 2015 et 2023, et une incidence significative en 2020, 26,6 cas pour 100 000 enfants, contre 8,2 en 2016 : Zein Assad, pédiatre et chercheur à l’Inserm, premier auteur de l’étude française publiée en décembre dernier dans The Lancet sur le retour du scorbut en France, explique la situation.
Oublié et reléguée, dans l’imaginaire collectif, à des maux d’un autre temps, quand les marins en expédition étaient privés de vitamine C, le scorbut fait son retour en France, alerte une étude française publiée dans The Lancet, en décembre dernier.
Zein Assad est l’auteur principal de l’étude publiée dans The Lancet.
Le Dr Zein Assad a conduit l’étude qui recense 888 cas pédiatriques de scorbut entre 2015 et 2023 en France. L’augmentation de l’incidence de cette maladie, qui était “régulière” depuis 2015 (+ 0,05 % par mois), s’est accélérée significativement à partir de mars 2020 (+ 1,9 % par mois). Pédiatre, Zein Assad est aussi chercheur Inserm au sein du laboratoire Infection, Antimicrobials, Modelling, Evolution (IAME).
Qu’est-ce qui vous a alerté sur la situation du scorbut en France ?
Nous sommes partis d’une observation clinique, comme c’est souvent le cas dans les études épidémiologiques. À l’hôpital Robert-Debré, on avait eu le sentiment de voir des enfants issus de familles de plus en plus précaires, vivant parfois dans la rue, ce n’était pas vraiment mesurable.
Et parallèlement, on a observé quelques cas de scorbut, qui est une maladie liée à une carence profonde en vitamine C, du fait d’un défaut d’apports en fruits et légumes frais (brocolis, choux, agrumes, ananas…). Nous avons donc voulu vérifier si ce signal d’augmentation des cas s’observait à l’échelle nationale, et s’il y avait un lien avec la précarisation.
Avez-vous été surpris par le résultat ?
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Près de 900 cas en 9 ans, cela reste rare pour une telle maladie. Mais la tendance à l’augmentation observée depuis ces dernières années est inquiétante. Dans l’imaginaire collectif, le scorbut est une maladie du passé, qui affectait les marins du 15e siècle lors de leurs longues expéditions en mer sans accès à des produits frais.
Pourquoi le scorbut ? Midi Libre – SOPHIE WAUQUIER
D’autres épidémies ont-elles été observées depuis ?
Habituellement, le scorbut accompagne la misère et la malnutrition et se rencontre donc souvent dans les populations déplacées exposées à la famine et les camps de réfugiés. La malnutrition ne désignant pas forcément la dénutrition, le scorbut était également réapparu chez les nourrissons de familles riches et éduqués de la fin du 19e siècle en France et aux États Unis. Ce scorbut infantile était lié à l’abandon de l’allaitement maternel pour des laits de vache industriels traités à haute température et donc dépourvu de vitamine C.
Dans notre étude réalisée en France, nous observons une augmentation douce et constante du nombre de cas depuis 2015, et, à partir de 2020, en pleine épidémie de Covid, une accélération.
Pourquoi le Covid ?
Nous nous sommes servis de la pandémie du Covid-19 comme marqueur d’une nouvelle période qui, de notre point de vue, a été un accélérateur de précarité. Nous avons d’ailleurs pu corréler l’augmentation du nombre de cas de scorbut à l’inflation alimentaire sans pour autant démontrer de lien de causalité. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’augmentation de ces cas de scorbut : on peut citer la précarité, aussi bien économique et sociale, qui peut limiter l’accès à certains types d’aliments, le manque d’information sur ce qu’est un régime alimentaire varié et équilibré, mais aussi le changement des comportements alimentaires ultra-sélectifs de certains enfants.
Nul n’est à l’abri ?
Il faut bien comprendre que le scorbut se manifeste à partir du moment où la carence en vitamine C est profonde et prolongée.
La vitamine C est une vitamine hydrosoluble, elle n’est pas stockée dans l’organisme. L’apport doit donc être régulier et quotidien pour ne pas être carencé.
Il en faut beaucoup ?
Moins de 10 milligrammes par jour. Une orange, c’est 100 milligrammes de vitamine C !
Les comprimés de vitamine C peuvent-ils être une alternative, où y a-t-il un risque de surdosage ?
La vitamine C en comprimé est le traitement curatif de la carence. Malgré l’absence de toxicité ou de maladie liée à un surdosage, les comprimés de vitamine C ne doivent pas remplacer les aliments dont les qualités nutritives dépassent celles des comprimés !
Le symptôme le plus évident, c’est le saignement des gencives ? QUels sont les autres symptômes du scorbut ?
La vitamine C permet la synthèse du collagène, lui-même indispensable au renouvellement du tissu conjonctif, du cartilage, des vaisseaux sanguins qui doivent être élastiques et souples. Elle favorise aussi l’absorption du fer, et participe à la réponse immunitaire. La carence peut donc entraîner des troubles de cicatrisation, des douleurs osseuses, une faiblesse musculaire, de la fatigue, une perte de poids… qui ne sont en soi pas des symptômes spécifiques au scorbut, d’où l’importance de penser à la maladie et d’interroger les patients sur leur régime alimentaire.
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