Après son agression, Samir Benhamida a déposé plainte. Midi Libre – ALEXIS BETHUNE
Pour avoir refusé de baisser les yeux, l’éducateur de Rousson a été lynché.
“J’assume mes propos : mes agresseurs sont des sauvages. Ils ne respectent rien ni personne. C’est à l’image de la France d’aujourd’hui. C’est la loi du plus brutal qui prime.” Venu assister à un match de foot de jeunes au stade Henri Noël, Samir Benhamida a été roué de coups parce qu’il refusait de baisser les yeux.
Samedi 7 décembre, les moins de 17 ans de l’AS Rousson rencontrent leurs homologues du Mas de Mingue pour le compte du championnat de Régional 1.
Lui-même dirigeant du club cévenol, entraîneur des moins de 10 ans, formateur de sport et éducateur de profession, Samir est par ailleurs président de l’association “Sport éduc”, une structure d’éducation et d’insertion par le sport.
“Pendant tout le match, l’équipe de Rousson a joué sous pression. On le sait, ce n’est jamais évident de jouer au Mas de Mingue, se remémore l’éducateur. Il y a eu des menaces et des insultes pendant tout le match. Bon, certains diront que c’est du folklore… passons.”
Le match s’achève sur un score de parité : un à un. “Je descends des tribunes et attends nos joueurs devant la porte des vestiaires, à l’extérieur du stade. C’est à ce moment-là qu’un jeune de 25 ans environ m’interpelle les poings serrés, déjà prêt à en découdre.”
L’homme lui demande de baisser les yeux. Ce que Samir refuse de faire. Le ton monte. Un éducateur du Mas de Mingue intervient et prévient : “Samir, arrête, ils vont te tuer.”
Un cadre du club nîmois, sentant la situation se tendre, attrape Samir pour le mettre en sécurité. “Il me tourne pour m’entraîner à l’abri. C’est à ce moment-là que mon agresseur a donné le premier coup, pendant que j’étais tourné. Je n’avais pas vu que derrière moi une vingtaine d’individus s’étaient massés. Ils m’ont sauté dessus et m’ont littéralement lynché. J’ai été roué de coups.”
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Les deux dirigeants du Mas de Mingue s’interposent comme ils le peuvent. Eux aussi prennent des coups au passage mais parviennent à extraire Samir. “Sans eux, je ne serais plus là. Si j’étais tombé, je serais mort.”
Bilan : huit jours d’interruption temporaire de travail. Un traumatisme crânien, un gros hématome à l’œil gauche doublé d’une hémorragie conjonctive.
Le lendemain, dimanche 8 décembre, Samir dépose plainte au commissariat de Nîmes.
“Ce comportement n’a rien à faire dans le foot, mais c’est le reflet de la société actuelle, dénonce l’éducateur sportif. Pour ces gens-là, il n’y a pas de règles, pas de lois, si ce n’est les leurs. À un moment donné, les instances du foot doivent faire le nécessaire pour sanctionner ces agissements. Ce serait bien que les responsables sortent de leur bureau pour venir au bord des terrains. Ils auraient sans doute une autre vision des choses. Je vais faire des courriers aux instances départementales, régionales et nationales pour que ces faits ne restent pas impunis. C’est pour cela que j’ai saisi la justice.”
Le président du club de foot du Mas de Mingue, Mounir Saoudi déplore cet incident “qui s’est déroulé à l’extérieur du stade”. Le dirigeant précise sa pensée : “Je ne suis pas policier ni en charge de la sécurité publique. Je n’ai pas assisté aux faits évoqués qui se sont produits après le match. Ce que je peux affirmer c’est qu’au niveau du terrain tout s’est bien passé. Il n’y a eu aucun incident pendant le match et c’est de ça dont je suis responsable.”
Contacté, le service juridique de la Ligue de foot d’Occitanie “n’a pas de remontée de ces évènements à ce jour (mardi 10 décembre, NDLR). En cas de transmission du dossier, nous ne faisons pas de commentaires sur les affaires en cours”.
Après les insultes présumées racistes subies au Vigan, le club de Rousson se retrouve, à son corps défendant, de nouveau sous les feux de l’actualité. Un spectateur, par ailleurs dirigeant, mais qui n’avait pas de fonction officielle pour le match du 7 décembre, au mas de Mingue, a été agressé et grièvement blessé.
"Que font les instances ?, s’interroge Mustapha “Mouss” Guiza directeur sportif de l’AS Rousson. On a eu le bus cassé à Petit Bard, on n’a pas reçu un coup de fil des instances. On banalise trop ses incidents jusqu’au jour où il y aura un drame. J’ai eu le président du mas de Mingue : il est dépité. Je l’ai senti impuissant. Faut pas laisser passer ses incidents graves. Le club fait visiblement ce qu’il peut mais l’environnement est compliqué. Moi, j’en ai marre. J’ai l’impression qu’on est les seuls, à Rousson, à monter au créneau pour dénoncer les dysfonctionnements. C’est désespérant."
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