Me Florence Mendez assurait la défense d’un chauffard à l’origine d’un accident, ce lundi 30 décembre. MIDI LIBRE – CHARLES LEDUC
Me Florence Mendez, ce lundi 30 décembre, au palais de justice de la capitale des Cévennes, assurait la défense d’un chauffard qui, après un repas de Noël entre collègues, avait causé un accident de la circulation, au nord du Gard, une quinzaine de jours avant d’être entendu par les gendarmes.
Un accident de la circulation à Saint-Hilaire-de-Brethmas, survenu le soir du 10 décembre et au cours duquel deux véhicules se sont percutés frontalement à un rond-point, est évoqué au palais de justice d’Alès, ce lundi 30 décembre. Le mis en cause, un Alésien de 51 ans, récidiviste de conduite en état d’ivresse, est jugé en comparution immédiate et son avocate, Me Florence Mendez, se montre d’emblée agacée : “Concernant le certificat médical (de l’autre automobiliste), il a été fait a posteriori, à la demande du procureur, ce qui est dérangeant. Je plaiderai…”
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’autre automobiliste “est choqué. Légitimement. Valablement.”
Comme le dit Cécile Baessa, la présidente de l’audience, les faits sont “plutôt très simples”. Peu après l’accident, les gendarmes de Vézénobres ont découvert deux véhicules à l’état d’épave, un suspect coopérant et visiblement saoul, et une victime se disant “spontanément choquée”. Entendue le 26 décembre, cette dernière fournit un certificat médical de son médecin traitant faisant état d’un gros traumatisme psychologique avec angoisse depuis l’accident, auréolé de huit jours d’interruption totale de travail (ITT). “Pas en service commandé du parquet, mais parce qu’il a été demandé à la victime de consulter !”, précise Quentin Larroque, le substitut du procureur de la République. “Oui, il est choqué. Légitimement. Valablement.” Mais Me Mendez ne comprend pas que l’on ait tant attendu avant d’entendre son client, qui ne cessait de se manifester pour s’expliquer. L’avocate de la défense n’en démord pas : “On attend quinze jours et on retient des faits supplémentaires de blessures involontaires aggravées, car on a demandé à la victime d’aller voir le médecin. C’est la manière de procéder qui est dérangeante, et la manière d’acculer quelqu’un…”
Le chauffard : “J’étais un danger, je ne le nie pas”
Depuis son box, après avoir passé le week-end en détention provisoire, le quinquagénaire explique avoir fait, ce jour-là, “le repas de Noël avec (ses) collègues. Comme un imbécile, j’ai bu.” Puis, comme son fils ne répondait pas au téléphone pour venir le chercher, lui, qui soigne pourtant son alcoolisme, a pris le volant pour rentrer chez lui. “Ce soir-là, j’ai fait n’importe quoi. J’étais un danger, je ne le nie pas.”
“Un petit miracle”, selon le ministère public
Quentin Larroque parle d’“un petit miracle si, de l’autre côté, les séquelles sont minimes et essentiellement psychologiques”, tout en soulignant “la gravité des agissements” de cet Alésien. Mais ce dernier, au fil des ans, “a évolué en bien”, assure son conseil. Elle redoute que la prison ruine tout le travail effectué jusque-là s’il repart en prison et réclame un aménagement ab initio, en milieu ouvert.
Les magistrats du siège suivent le réquisitoire du parquet
Le tribunal est contre, et suit le réquisitoire du parquet. Le chauffard est condamné, notamment, à 18 mois d’emprisonnement assortis d’un maintien en détention.
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