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Comment les arbres des villes améliorent-ils les résultats scolaires ?

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La preuve que planter des arbres, c’est aussi investir dans l’éducation.

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© Michael Morse / Pexels 𝕏

Il est prouvé que la présence d’arbre dans les zones urbaines rend la vie plus agréable : refroidissement naturel face aux canicules intensives, assainissement de l’air et bien être psychologique. Toutefois, ces grands végétaux sont d’une aide précieuse sur un tout autre sujet : celui de l’éducation.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, c’est une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’Utah qui a établi ce lien, dans la ville de Chicago (Illinois). Publiée au mois de décembre 2024 dans la revue Global Environmental Change, celle-ci a prouvé l’impact positif de la présence d’arbre sur la réussite scolaire d’élèves, particulièrement ceux issus de milieux défavorisés. Des travaux exploratoires ; l’influence des arbres sur l’éducation étant un domaine sous-étudié ; menés par le professeur Alberto Garcia et l’écologue Michelle Lee,

Une catastrophe écologique comme révélateur social

Dans la région métropolitaine de Chicago, les frênes constituaient l’espèce non invasive la plus répandue, représentant 18 % des arbres d’alignement, soit environ 85 000 spécimens. Ce sont des arbres qui suivent le tracé des rues, sélectionnés pour leur port, leur résistance aux conditions urbaines et leur capacité à s’adapter à l’espace restreint des trottoirs. En France, l’arbre d’alignement par excellence est le platane, bien que de nouvelles espèces soient de plus en plus présentes.

Malheusement, l’arrivée de l’agrile du frêne, (Agrilus planipennis) un coléoptère originaire d’Asie, a provoqué une véritable hécatombe sur la population des arbres de Chicago. En effet, l’agrile pond ses œufs sous l’écorce des frênes. Les larves se nourrissent ensuite du cambium (fine couche de cellules située entre le bois et l’écorce d’un arbre, responsable de sa croissance en épaisseur), interrompant la circulation de la sève et causant la mort de l’arbre.

Entre 2010 et 2020, la moitié de ces arbres ont péri, tandis que les survivants entraient en phase de déclin, selon les données du Morton Arboretum, un jardin public abritant un centre de recherche à l’ouest de Chicago. Cette situation dramatique a fourni en revanche aux chercheurs un laboratoire grandeur nature pour étudier les conséquences de la disparition de ces arbres sur le système éducatif.

Des performances scolaires intimement liées à l’environnement

En croisant imagerie satellite, données des tests scolaires standardisés de l’Illinois et relevés de l’infestation, les chercheurs ont mis au point une méthodologie inédite. L’étude a suivi l’évolution des résultats scolaires de milliers d’élèves de la 3ᵉ à la 8ᵉ année (du CE2 à la 4ᵉ en France) entre 2003 et 2012, période coïncidant avec l’arrivée du coléoptère ravageur.

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Les résultats qui en ont découlé sont incontestables : il existe une corrélation directe entre la perte du couvert arboré et les performances académiques des élèves. Dans les quartiers où les frênes ont dépéri, le taux de réussite à ces évaluations a baissé de 1,22 %. Cette diminution, observée uniquement dans les zones touchées par la perte des arbres, représente des centaines d’élèves qui n’atteignent plus les objectifs d’apprentissage fixés par l’État, simplement en raison de la détérioration de leur environnement scolaire. Une baisse en apparence modeste, mais aux répercussions considérables à l’échelle de la population d’élèves en situation d’apprentissage.

La canopée, un rempart contre les inégalités

Les quartiers défavorisés de Chicago (Englewood, West Garfield Park ou Austin, par exemple) disposant initialement d’une couverture arborée plus faible, ont été moins touchés par l’infestation. Cependant, les élèves de milieux modestes fréquentant des écoles situées dans des zones plus aisées ont particulièrement souffert des conséquences de la disparition des arbres. « Ces élèves ne disposent pas des mêmes ressources pour se remettre des effets des températures extrêmes ou des maux de tête induits par la pollution », explique Garcia.

Le chercheur nous dépeint en réalité ici un contexte un peu particulier. Premièrement, la disparition des arbres ne se mesure pas uniquement par le nombre d’arbres perdus dans un quartier. Ensuite, les élèves les plus vulnérables ne sont pas forcément ceux qui vivent dans les quartiers les plus dégradés en termes d’environnement, mais ceux qui connaissent une rupture entre leur environnement scolaire et leur environnement de vie.

Ceux de milieux modestes qui fréquentent des écoles dans des quartiers aisés sont encore plus exposés aux conséquences de la disparition des arbres, car ils perdent un environnement de référence auquel ils étaient habitués. Par ailleurs, ces élèves passent généralement plus de temps dans leur environnement scolaire, augmentant leur exposition aux conditions environnementales dégradées, contrairement à leurs camarades plus aisés qui peuvent rejoindre des espaces climatisés ou des quartiers plus éloignés.

Cette situation, un peu contradictoire au premier abord, nous prouve que la répartition des arbres en ville est une question sociale autant qu’environnementale. Même si l’étude s’est concentrée sur la ville de Chicago, il serait extrêmement intéressant de mener des études comparatives pour mieux comprendre les spécificités de chaque contexte urbain, en France par exemple. En comparant les résultats d’études menées dans différents lieux, il est bien plus facile de renforcer la fiabilité des conclusions tirées des données recueillies et d’identifier des tendances générales. Tendances qui pourraient ensuite nous aiguiller vers une amélioration des politiques locales en matière de végétalisation urbaine.

  • Une étude a démontré que la présence d’arbres en ville améliore les résultats scolaires, en particulier pour les élèves issus de milieux modestes.
  • La disparition massive des frênes à Chicago a révélé un lien direct entre environnement dégradé et baisse des performances éducatives.
  • La gestion des arbres en ville est une question autant sociale qu’écologique, impactant directement les inégalités urbaines.

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Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116

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