Après la dissolution du Parlement allemand la semaine dernière, de nouvelles élections législatives auront lieu en février pour désigner le nouveau chancelier qui succédera à Olaf Scholz. D’ici là, la proximité entre Elon Musk et l’AfD, parti d’extrême droite, inquiète la classe politique allemande.
Le milliardaire américain Elon Musk “essaye d’influencer les élections” législatives allemandes prévues fin février avec ses soutiens répétés au parti d’extrême droite AfD, a estimé lundi le gouvernement allemand. “Elon Musk essaie d’influencer les élections fédérales par ses déclarations”, a déclaré Christiane Hoffmann, porte-parole adjointe du gouvernement, lors d’un point presse régulier.
“Il est libre d’exprimer son opinion”, mais celle-ci équivaut, a-t-elle souligné, à “une recommandation électorale pour un parti qui est surveillé” par le Renseignement intérieur allemand, “car il est soupçonné d’être d’extrême droite” et a déjà “été reconnu” par la justice comme tel.
Une tribune qui avait été vivement critiquée par les autres partis mais aussi les associations de journalistes, dénonçant une “publicité électorale” du journal. Même le nouveau rédacteur en chef du journal déclarait que “même un génie peut se tromper”.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’AfD, un parti d’extrême droite surveillé
Cette qualification en Allemagne pour un mouvement politique peut justifier une surveillance policière en raison de craintes d’atteinte à l’ordre constitutionnel. Samedi, le quotidien Welt a publié une tribune croisée dans laquelle le patron de X, spaceX et Tesla assure que l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est “la dernière lueur d’espoir” pour l’Allemagne. Il y estime “clairement fausse” sa classification à l’extrême droite.
Only AfD can save Germany https://t.co/8TNZVEZGh5
— Elon Musk (@elonmusk) December 22, 2024
L’homme le plus riche du monde réaffirmait une position déjà exprimée le 20 décembre dans un tweet qui avait créé le malaise dans le pays en pleine campagne pour les élections. L’AfD est créditée en moyenne de 19 % des intentions de vote dans les sondages, deuxième derrière l’opposition conservatrice, en tête avec 32 %.
L’embarras en Allemagne est à la mesure de l’influence grandissante que semble prendre le multimilliardaire sur la future présidence Trump, dans lequel il doit prendre la tête du “Département de l’efficacité gouvernementale”.
Le parti de Scholz le compare à Vladimir Poutine
Le 8 novembre, il avait déjà traité le chancelier social-démocrate Olaf Scholz de “fou”, dans la foulée de l’éclatement de la coalition gouvernementale. Et le 20 décembre, après l’attaque à la voiture-bélier contre le marché de Noël de Magdebourg, il l’a qualifié d’“imbécile incompétent” et l’a appelé à démissionner.
“La liberté d’expression comprend également les plus grandes absurdités”, a jugé à ce propos sa porte-parole Christiane Hoffmann. Le président du parti social-démocrate, Lars Klingbeil, a lui comparé le comportement d’Elon Musk à celui du président russe Vladimir Poutine : “tous les deux veulent que l’Allemagne soit affaiblie et plongée dans le chaos”.
Bien placé pour devenir le prochain chancelier, le conservateur Friedrich Merz a également fustigé la tribune pro-AfD d’Elon Musk, jugée “intrusive et prétentieuse”. “Je ne me souviens pas que, dans l’histoire des démocraties occidentales, il y ait eu un cas comparable d’ingérence dans la campagne électorale d’un pays ami”, a déclaré le chef de l’Union démocrate-chrétienne (CDU) aux journaux du groupe Funke, connu pour ses positions très atlantiques.