Compteur Linky : contrairement aux promesses annoncées, les économies d’électricités sont ridicules

À l’heure où les Français scrutent leurs factures d’énergie avec inquiétude, la Cour des comptes dévoile un rapport accablant sur le compteur Linky. Ce petit boîtier vert fluo, installé dans 90 % des foyers français, devait révolutionner notre consommation d’électricité. La réalité est tout autre.

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© Enedis 𝕏

Les promesses initiales étaient alléchantes : une meilleure maîtrise de la consommation, des factures allégées et une transition énergétique facilitée. Pourtant, six ans après le début du déploiement massif, le bilan dressé par la Cour des comptes fait l’effet d’une douche froide.

Un investissement colossal supporté par les consommateurs

Le déploiement des compteurs Linky représente un investissement pharaonique de 5,7 milliards d’euros. Cette somme astronomique n’est pas sortie des caisses d’Enedis, mais directement des poches des consommateurs. Le mécanisme est simple, mais pervers : l’intégralité du coût est répercutée sur la facture via le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE). Ce dernier représente environ un tiers de la facture totale d’électricité des ménages.

Pour chaque compteur installé, les Français déboursent en moyenne 130 euros. Un investissement conséquent qui devait théoriquement être compensé par les économies réalisées grâce aux nouvelles fonctionnalités de l’appareil. La réalité est bien différente : les consommateurs se retrouvent à financer un projet dont ils ne voient pas la couleur des bénéfices.

Des économies d’énergie quasi inexistantes

Le constat est sans appel : les économies d’énergie réalisées grâce au compteur Linky atteignent péniblement 1 % en moyenne. Un chiffre dérisoire qui contraste violemment avec les promesses initiales d’Enedis. L’entreprise avait vanté les mérites de son compteur intelligent, censé permettre aux consommateurs de mieux maîtriser leur consommation grâce au suivi en temps réel.

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Danielle Rouault, retraitée, témoigne de cette désillusion : « Je ne vois pas comment c’est possible que ça me fasse faire des économies, étant donné qu’un appareil qui consomme 2 kWh consommera toujours pareil avec le Linky ou un autre compteur ». Comme elle, de nombreux Français peinent à tirer parti des fonctionnalités avancées du compteur. La faute à un manque d’information et à une interface peu intuitive qui décourage les utilisateurs.

Un bénéficiaire surprise qui n’est évidemment pas le consommateur

Pendant que les consommateurs cherchent désespérément à rentabiliser leur investissement, Enedis tire son épingle du jeu. L’entreprise réalise des économies substantielles grâce à la suppression des relevés physiques et à la réduction des coûts de maintenance. Ces gains, estimés à plusieurs centaines de millions d’euros par an, ne sont pourtant pas répercutés sur les factures des consommateurs.

La situation est d’autant plus problématique que le compteur Linky présente une durée de vie limitée : 15 à 20 ans contre 60 ans pour les anciens modèles électromécaniques. Cette obsolescence programmée implique un renouvellement plus fréquent du parc, générant des coûts supplémentaires pour les usagers et un impact environnemental non négligeable.

Le bilan écologique du projet soulève d’ailleurs de sérieuses questions. Le remplacement massif des anciens compteurs a généré une quantité importante de déchets, dont certains contiennent des composants toxiques nécessitant un traitement spécial. La fabrication des nouveaux compteurs a également nécessité l’utilisation de ressources considérables, notamment des métaux rares et des composants électroniques.

Malgré ces points noirs, le rapport de la Cour des comptes souligne quelques avantages : la réduction des fraudes, la diminution des erreurs de facturation et la possibilité d’effectuer certaines opérations à distance. Des bénéfices qui semblent bien maigres au regard de l’investissement consenti par les consommateurs.

• Le déploiement des compteurs Linky a coûté 5,7 milliards d’euros, intégralement financés par les consommateurs
• Les économies d’énergie atteignent seulement 1 % en moyenne, loin des promesses initiales
• Enedis réalise des économies importantes grâce au système, sans les répercuter sur les factures des usagers

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