Dans la nuit de ce mercredi à jeudi 30 janvier, un avion de ligne avec 60 passagers à son bord est rentré en collision avec un hélicoptère militaire près de l’aéroport national Ronald Reagan de Washington (États-Unis). Aucun passager n’a survécu à la tragédie.
Plus de 60 personnes sont présumées mortes à la suite d’une collision survenue mercredi soir à Washington entre un avion régional de la compagnie American Airlines et un hélicoptère militaire qui se sont abîmés tous deux dans les eaux glaciales du fleuve Potomac, près de l’aéroport national Ronald-Reagan de la capitale fédérale américaine. Il pourrait ainsi s’agir de la pire catastrophe aérienne survenue aux États-Unis depuis plus de deux décennies. Le président américain Donald Trump, investi en début de semaine dernière pour un second mandat, a déclaré jeudi qu’il n’y avait “aucun rescapé”.
Plus tôt dans la journée, lors d’une conférence de presse, le chef des pompiers du district de Columbia a déclaré qu’“à ce stade, nous ne pensons pas qu’il y ait des survivants”. John Donnelly a précisé que 28 corps avaient pour l’heure été repêchés du fleuve. “Nous allons œuvrer pour récupérer tous les corps pour les ramener à leurs proches”, a-t-il ajouté. American Airlines a fait savoir que l’appareil, un Bombardier CRJ-700 opéré par PSA Airlines, filiale régionale de la compagnie aérienne, transportait 60 passagers et quatre membres d’équipage.
L’hélicoptère transportait pour sa part trois militaires qui effectuaient un vol d’entraînement, ont déclaré les autorités. Reuters a appris de source officielle que les vols d’hélicoptère ont été suspendus pour l’unité de l’armée impliquée dans l’accident. Fermées à la suite de l’incident, les opérations de l’aéroport Ronald-Reagan ont repris jeudi en fin de matinée. Certains vols ont été reportés ou annulés. Parmi les passagers de l’avion de ligne se trouvaient des patineurs, accompagnés de leurs entraîneurs et proches, qui rentraient d’une compétition organisée à Wichita dans l’État du Kansas, dont les anciens champions du monde de patinage artistique d’origine russe Evguenia Chichkova et Vadim Naumov. “On nous a informés qu’il n’y avait aucun survivant”, a déclaré la maire de Wichita, Lily Wu, devant les journalistes.
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Trump s’interroge sur les contrôleurs aériens
La collision est survenue à moyenne altitude alors que l’appareil civil était en phase d’approche de l’aéroport Ronald-Reagan. Des communications par radios montrent que l’équipage de l’hélicoptère BlackHawk savait que l’avion se trouvait dans la zone. D’après le secrétaire américain aux Transports, Sean Duffy, l’hélicoptère et l’avion ont tous deux suivi un itinéraire de vol normal et les communications n’ont pas été rompues. “Tout a été standard” dans les moments ayant précédé l’accident, a-t-il déclaré, tout en disant penser que cette collision était “évitable”. L’espace aérien de la région de Washington est très fréquenté, avec trois aéroports commerciaux et plusieurs installations militaires majeures.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Des représentants avaient exprimé par le passé leurs préoccupations à propos des flux d’appareils à l’aéroport Ronald-Reagan. Plusieurs incidents évités de justesse, dont un en mai dernier, avaient alerté. Daniel Driscoll, choisi par Donald Trump comme secrétaire aux Armées, a déclaré que l’armée pourrait modifier ses entraînements dans la zone. “Cela semble évitable”, a-t-il dit à propos de l’incident de mercredi lors de son audition au Sénat en vue de sa nomination. S’exprimant depuis la Maison blanche, Donald Trump a déclaré ne pas savoir ce qui a provoqué cette collision, “mais nous avons des avis et idées très tranchés”, a-t-il ajouté. Le président républicain a reproché à son prédécesseur démocrate Joe Biden d’avoir trop assoupli les normes du contrôle aérien et s’est plaint par ailleurs des efforts d’inclusion et de diversité de l’ancien gouvernement. “Il faut que nous ayons nos personnes les plus intelligentes”, a déclaré Donald Trump à propos des contrôleurs aériens. “Il faut qu’ils soient des génies, doués naturellement”, a-t-il ajouté, après s’être interrogé sur de potentielles erreurs du personnel de l’hélicoptère et des contrôleurs aériens.
Selon des informations du New York Times, les effectifs de la tour de contrôle de l’aéroport Ronald-Reagan de Washington n’étaient “pas” à leur niveau “normal” mercredi soir au moment de la catastrophe. Cet effectif de contrôleurs aériens notamment “n’était pas normal pour cette heure de la journée et ce volume de trafic” aérien, a critiqué dans un rapport préliminaire le régulateur américain de l’aviation (FAA) cité par le quotidien.
Froid et vent
Les ultimes échanges radio de la tour de contrôle avec l’hélicoptère, dont le nom de code était PAT25, avant la collision avec l’avion identifié comme CRJ ont été publiés par le site liveatc.net. “PAT25, avez-vous un CRJ en vue ? PAT25, passez derrière le CRJ”, dit un contrôleur aérien à 20h47 (01h47 GMT), selon un enregistrement. Quelques secondes plus tard, un autre avion contacte la tour de contrôle en déclarant : “Tour de contrôle, avez-vous ça ?”, semblant se référer à la collision, et un contrôleur enjoint à tous les appareils de retarder leur atterrissage. Le crash a été filmé par une webcam du Kennedy Center, situé à proximité. On aperçoit une boule de feu au moment de l’impact et l’avion en flammes plonger dans le Potomac.
Le président russe Vladimir Poutine a exprimé ses condoléances aux familles des ressortissants russes tués, a fait savoir le Kremlin. Le travail des équipes de secours est “extrêmement difficile”, a déclaré John Donnelly, “en raison du froid et du vent”. Glenn Youngkin, gouverneur de l’État de Virginie qui borde la capitale fédérale et le Potomac, a déclaré à Reuters que les corps de la plupart des personnes impliquées dans la collision avaient été retrouvés. “Tout a été routinier, jusqu’à l’accident”, a-t-il dit. “Quelque chose a mal tourné”. La piste principale de l’aéroport Ronald-Reagan est la plus utilisée aux États-Unis, avec plus de 800 décollages et atterrissages quotidiens.
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L’aéroport est situé à environ trois kilomètres de la Maison blanche, et juste à côté du Pentagone. Il devrait s’agir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière aux États-Unis depuis novembre 2001, quand un appareil American Airlines s’est écrasé après son décollage de l’aéroport JFK à New York, tuant l’ensemble des 260 personnes à son bord et cinq personnes au sol. En 1982, un avion d’Air Florida avait heurté un pont avant de s’abîmer dans le Potomac, tuant 74 personnes. Seuls quatre passagers et un membre d’équipage avaient survécu.