Nourreddine Smali et, dans ses mains, la membrane de filtration, si précieuse pour le traitement de l’eau. Midi Libre – Patrice Espinasse
La petite société de Mèze Agile Water tente de développer des unités de potabilisation de l’eau pour venir en aide, dans l’urgence, aux populations les plus démunies de la panète.
Deux petits mots pour une grande ambition. Agile pour s’adapter avec habileté et rapidité aux situations d’urgence. Et Water pour l’eau. Réunis, ils forment le nom d’une petite société de Mèze spécialisée dans la conception d’unités compactes d’ultrafiltration connectées et autonomes.
Agile Water est entrée dans la lumière en décembre dernier quand Sète Agglopôle lui a passé commande d’une unité de potabilisation d’eau pour venir en aide aux populations sinistrées de Mayotte (lire encadré ci-dessous). Mais la société possède déjà une solide expertise en la matière. Son ancêtre bien connue n’était autre que Farmex, créée il y a 25 ans, déjà spécialisée dans la conception de grosses unités de potabilisation et de pompage et qui, de Montpellier à Mèze, poussa sa croissance jusqu’à 40 salariés et 25 millions d’euros de chiffres d’affaires.
Le rachat par Razel-Bec (groupe Fayat) en 2015 puis la fin de l’histoire commune en 2019 a mis un coup d’arrêt à la société. Pas à l’activité. Ainsi Agile Water est-il né la même année.
Six ans plus tard, la petite entreprise poursuit l’aventure au plan des Sesquiers, où elle assemble de petites unités sur la base d’une technique membranaire bien maîtrisée et agréée. En première ligne avec son associé Lahcen El Haddaji, Noureddine Smali rappelle le contexte de son engagement. “Au chevet de mon beau-père mourant au Maroc, à 80 km de Rabah, j’ai croisé des gens obligés d’acheter de l’eau très cher, sinon ils tombaient malades. On a besoin de 2 à 3 litres d’eau potable par jour pour boire, se laver les dents… Je me suis dit qu’il fallait pouvoir proposer une technologie normée et facile à utiliser.”
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Si elle est bien arrivée fin décembre dans l'archipel dévasté par le cyclone Chido, l'unité de potabilisation d'eau d'Agile Water, acquise et donnée par l'Agglo de Sète, n'est toujours pas installée à Mayotte. Les conditions locales très difficiles, la boue et de nouvelles intempéries n'ont aidé en rien. "Le contexte est très difficile. On espère maintenant pouvoir la mettre en service dans un bidonville ou un lieu où le besoin est le plus fort. Mais on a encore besoin du feu vert de l’ARS et de la Protection civile. On va avancer avec le relais d'Aquassistance (une ONG qui apporte une aide aux populations vulnérables dans les domaines de l’eau et de l’assainissement, NDLR)", assure Noureddine Smali.
Un groupe d’une trentaine d’experts a alors réfléchi à la solution à apporter si, demain, l’eau du robinet, devenait marron. Une démarche visionnaire : en de nombreux endroits de la planète, elle l’est devenue. “On a étudié toutes les solutions : l’ozonation, les lampes UV, la chloration… On a mené un projet dans le village congolais de Kikwit, à 12 heures de route de Kinshasa”, explique le cofondateur d’Agile Water.
Ainsi sont nées les membranes d’ultrafiltration, placées dans de grands tubes PVC. “L’eau qui sort de là est sans virus, sans bactérie, sans parasite. C’est mécanique. On y a ajouté des datalogger, des enregistreurs de données pour transmettre les infos par SMS.”
La demande est potentiellement énorme. La société cible les pays du Sud, les quartiers populaires, les camps de réfugiés… Et espère, comme pour Mayotte, apporter des solutions à des situations d’urgence de plus en plus nombreuses. “La demande est malheureusement là. Tout le monde essaie de trouver une solution à cet enjeu majeur de santé publique mais personne n’y arrive aujourd’hui. Nous aussi, on tâtonne, même si on propose nos solutions”, explique Noureddine Smali.
“Les gens doivent s’approprier la technologie. Si on peut relever ce défi…”
Fort d’un accord-cadre signé avec des partenaires suisses, Agile Water pourrait voir ses commandes exploser, notamment vers les camps de réfugiés du Tchad et du Soudan. Son unité de potabilisation dessert 50 000 personnes, à raison de 12 m3 d’eau traitée par heure.”On espère ainsi structurer l’entreprise et redécoller, dans un domaine malheureusement porteur”, confie Noureddine Smali.
Qui espère, à terme, pouvoir fabriquer localement dans les pays pauvres pour réduire les délais, les taxes et, surtout, “transmettre de la valeur ajoutée à l’écosystème local en partageant le savoir-faire”. Il en est convaincu : “Il faut changer de schéma. Les gens doivent s’approprier la technologie. Si on peut relever ce défi…”
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