Nadine Baptiste au milieu des juges du tribunal de commerce ce jeudi. Midi Libre – TOM SERRANO
Le tribunal de commerce de Montpellier tenait son audience de rentrée ce jeudi. L’année 2024 a marquée par une augmentation de 20 % des procédures collectives qui illustrent les difficultés rencontrées dans le bâtiment.
Une économie qui souffre mais toujours dynamique. La rentrée solennelle du tribunal de commerce offre l’occasion de prendre le pouls et de déterminer la santé des entreprises de l’est héraultais.
Bâtiment et commerce les plus impactés
Et, sans surprise, l’année 2024 a été marquée par une augmentation des problèmes rencontrée par les entrepreneurs. Un chiffre traduit ces difficultés : la hausse de 20 % des procédures collectives (1009), les procédures de sauvegarde, les liquidations et redressements judiciaires. “Les liquidations simplifiées, d’entreprises qui n’ont pas ou d’effectifs représentent 42 % des procédures collectives” modère cependant la présidente du tribunal Nadine Baptiste. Le bâtiment est le secteur le plus impacté par ces défaillances avec 29,7 % des dossiers, devant le commerce, 20 %, et la restauration 13,4 %. Le contentieux général (conflit entre deux acteurs commerciaux) est également en hausse significative de 14 % avec 1011 affaires examinées dans un délai de jugement stable de 10 mois.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Sanctions et lutte contre le blanchiment
En préambule du discours de Nadine Baptiste, le procureur adjoint Laurent Fekkar a noté l’augmentation des audiences de sanctions prises contre des dirigeants défaillants. 68 dossiers ont été examinés qui ont donné lieu à 62 décisions d’interdictions de gérer ou de faillites personnes. Treize dossiers ont abouti à des condamnations patrimoniales représentant un montant d’un peu plus d’1 M€.
Le représentant du parquet a également souhaité faire un focus sur les "sociétés taxis", dont "la seule raison d’exister est de blanchir de l’argent issu du trafic de stupéfiants". Ces sociétés légales servent, à travers des systèmes de facturation et des montages parfois complexe à remettre dans le circuit les liquidités issues des trafics. "Le tribunal de commerce est un formidable observatoire de ces pratiques" a t-il souligné.
Dans son discours Nadine Baptiste a, une nouvelle fois, insisté sur l’intérêt des mesures de prévention des difficultés. En 2024, 116 mandats ad hoc et conciliations ont été pris, soit à peine plus qu’en 2023. “C’est une opportunité, un acte de gestion et non un aveu d’échec. 75 % des procédures sont des succès” a-t-elle indiqué.
Ces difficultés économiques particulièrement visibles dans le bâtiment, “il faut préserver ce secteur”, pourraient perdurer en 2025. Elles s’inscrivent dans un contexte général qui reste dynamique. En 2024, la juridiction a enregistré la création de 4793 sociétés, en augmentation par rapport à l’année précédente. Parallèlement, 1574 radiations ont été prononcées, le solde reste donc très largement positif.
Le ressort du tribunal comprend, outre Montpellier, les secteurs de Sète, Clermont-l’Hérault, Lodève, Ganges et Lunel soit un tissu d’environ 60 000 entreprises.
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