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"Dix ans déjà…" une centaine de personnes réunies à Nîmes pour commémorer les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher

Une centaine de personnes réunies place de la Maison Carrée. Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Ce mardi, à 13 h, une centaine de personnes se sont réunies à l’appel de la Licra place de la maison Carrée.

Une petite centaine de personnes, des journalistes, une poignée d’élus ceints de leur écharpe tricolore (Ville, Département et Agglo), un vieux monsieur brandissant le drapeau français étaient présents ce mardi à 13 h pour commémorer les dix ans des attentats de 2015 et répéter inlassablement l’indispensable liberté de la presse et les inaliénables valeurs de la République.

“Certains événements façonnent l’histoire”, a sobrement rappelé Daniel Benfredj, président de la Licra à Nîmes, dans une brève prise de parole lors de “ce rassemblement citoyen en hommage aux victimes des attentats de 2015, les douze morts de Charlie Hebdo, le 7 janvier, la policière de Montrouge le 8 et les quatre morts lors de la prise d’otages de l’Hyper Cacher de Vincennes, le 9 janvier… Une sombre spirale de terrorisme et de barbarie”.

"Dix ans déjà…" une centaine de personnes réunies à Nîmes pour commémorer les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher

Daniel Benfredj, président de la Licra, a rappelé Midi Libre – MiKAEL ANISSET

Et créent un slogan, toujours vivace, qui ce mardi s’affichait sur quelques petites pancartes. “Finalement, ce sont les frères Kouachi qui ont créé “Je suis Charlie”. Plus qu’un slogan, c’est une idée et on ne peut pas tuer une idée. Je suis Charlie incarne ce qui nous constitue, nous Français…”, assurait Laurent Poulain, président de l’association Laïcité 30.

Est-on toujours Charlie ?

Cri de désespoir, d’union, de résistance et de fraternité, “Je suis Charlie” a-t-il encore du sens dix ans plus tard ? Après l’immense émotion et une rare union nationale en 2015, les temps restent troublés et incertains. “Depuis dix ans, les actes terroristes et antisémites se sont multipliés”, observe Daniel Benfredj. “Je me sens moins en sécurité depuis quelque temps”, ajoute Gérard Kupfer, 82 ans et drapeau tricolore haut levé, qui raconte inlassablement dans les écoles son histoire d’enfant juif caché qui échappa à la Gestapo et la barbarie “pour que personne n’oublie jamais”.

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“Il ne faut pas se raconter d’histoire, nous devons rester vigilants et combatifs et ne rien laisser passer. Le danger, ce sont les extrêmes politiques et religieux. Mais aujourd’hui, “Je suis Charlie” reste l’affirmation que dans ce pays il faut préserver la caricature et la critique des idéologies”, ajoute Patrice Bilgorai, fondateur et président d’honneur de la Licra.

Eddie Pons a dessiné pour Charlie Hebdo

En page 7 du numéro spécial de Charlie Hebdo, pour les dix ans de l’attentat, un dessin d’Eddie Pons : trois coiffes (juive, catholique, musulmane) sur un porte-manteau attendent le retour de leurs propriétaires. Tout près, une porte donnant accès à un atelier de risothérapie, thérapie par le rire. Le dessinateur nîmois, collaborateur de Midi Libre, a vu son dessin sélectionné parmi 350 dessins du monde entier : « En ouvrant Charlie, j’ai eu un sentiment très ambivalent, raconte Eddie Pons. Ça ne me fait pas plaisir d’être publié après ce qu’il s’est passé, mais je suis content qu’on ait jugé mon dessin pertinent. J’avais cette volonté de placer les trois religions sur le même plan. »
Eddie Pons a commencé sa carrière de dessinateur de presse au début des années 80 à Barcelone. « Je me souviens avoir reçu des menaces de mort pour des dessins touchant à la religion ou à l’armée. C’était des réminiscences du franquisme. Mais ça ne me faisait pas peur. On ne croyait pas à ces menaces Aujourd’hui, avant de faire un dessin en rapport avec la religion, on y réfléchit plusieurs fois avant de commencer… »

“Laïcité et liberté d’expression”

Sous son bonnet phrygien cousu main “pour rappeler les valeurs de la République laïque, démocratique et sociale” Philippe Isnard, administrateur national de l’Union des familles laïques (Ufal), martèle la liberté de conscience et d’expression, “la laïcité est une question d’organisation politique”.

"Dix ans déjà…" une centaine de personnes réunies à Nîmes pour commémorer les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher

Le dessin d’Eddie Pons a été retenu parmi 350 pour être publié dans le Charlie Hebdo Midi Libre – MiKAEL ANISSET

“L’autre jour, j’ai vu une émission à la télé où l’on demandait si on peut tout dire. Poser ce genre de question est grave”, estime David Storper, président du collectif Histoire et Mémoire. “Il ne faut pas capituler devant la violence et garder la flamme au-delà du repli sur soi”.

Le 11 janvier 2015, plus de 30 000 personnes avaient participé à une marche pacifiste à Nîmes et quatre millions partout en France. Dix ans plus tard, le souvenir des attentas perdurent mais la mobilisation s’effiloche. “Une petite déception”, sourit tristement Patrice Bilgorai.

Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116