Le milliardaire veut faire taire les médias trop gênants.
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© Frederic Legrand – COMEO / Shutterstock.com 𝕏
« Quel est l’intérêt de lire 1000 mots sur quelque chose qui a déjà été partagé sur X plusieurs jours plus tôt ? », s’interrogeait Elon Musk en octobre dernier sur son compte X (Twitter) où l’entrepreneur a pris l’habitude de s’en prendre aux médias.
Mais cette fois, c’est très concret. Le milliardaire se prépare en effet à une attaque de niveau inédite contre de grands noms du journalisme américain. Ses menaces sont d’autant plus à prendre au sérieux qu’il jouit d’un pouvoir grandissant au sein de l’appareil d’État. Faisons le point.
« Ce gaspillage sera supprimé »
Elon Musk n’a pas tourné autour du pot ce mercredi 5 février au sujet des dépenses d’abonnement et de publicité de l’administration américaine au sein de grands médias nationaux : « Ce n’est pas une utilisation efficace de l’argent des contribuables. Ce gaspillage sera supprimé ».
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Il a par la suite relayé des visuels montrant des dépenses de la Food and Drugs Administration (FDA), en charge notamment de l’approbation des médicaments. Les sommes évoquées sont de 517 000 dollars par an pour fournir des accès payants à 37 des employés au média Politico.
D’autres internautes soutiens de Donald Trump ont pointé les dépenses des ministères auprès des agences Reuters et Associated Press estimées à quelques millions de dollars. Ce à quoi Elon Musk a répondu que cela ne durera pas : « C’est objectivement un immense gaspillage de l’argent des contribuables ». Et le grand défenseur autoproclamé de la liberté d’expression de menacer : « De nombreux médias vont connaître une mystérieuse baisse de leurs revenus ».
On pourrait croire qu’il s’agit de paroles en l’air, mais il n’en est rien. La porte-parole de la Maison-Blanche Karoline Leavitt, a d’ailleurs indiqué lors d’un point presse hier :
Faire taire des médias gênants
Que penser de cette annonce ? Sur le papier, les chefs d’agence sont autorisés à dicter les différentes dépenses dans les médias. Ces dernières ne sont donc en aucun cas une obligation ou un dû. L’insistance sur ces montants pose toutefois question.
Ils sont en effet dérisoires au regard du PIB américain qui s’élève à 27 000 milliards de dollars. Quant aux dépenses de l’état fédéral, elles sont de 6700 milliards de dollars, et les quelques millions dépensés par les agences à des fins d’information n’ont donc quasiment aucun impact sur le budget. C’est en revanche un coup de massue pour ces entreprises de presse qui sont déjà en difficulté.
Le fait que l’administration de Donald Trump et Elon Musk se focalisent à ce point sur des organes qui rendent compte de leurs actions témoigne d’une pure animosité à l’égard de ces institutions indispensables au bon fonctionnement démocratique.
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