L’accès aux formations à l’IA varie drastiquement selon les catégories de personnes. Et c’est un gros problème.
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La révolution de l’intelligence artificielle (IA) est en marche. Les entreprises sont toujours plus nombreuses à vouloir tirer parti de la technologie, mais doivent se frotter à d’importants obstacles pour y parvenir. La pénurie de talents constitue l’un des plus grands freins. En France, seuls 32 % des talents ont reçu une formation à l’IA en 2024, tandis que 7 sociétés sur 10 envisagent de l’adopter. Alors que cette formation devient essentielle, on constate d’importantes inégalités entre les salariés selon leur âge, leur genre ou leur situation face au handicap.
Ce sont les résultats d’une vaste étude menée par le groupe Randstad, spécialisé dans les ressources humaines. « La pénurie de talents est un défi pour les organisations, partout dans le monde. Dans le domaine de l’intelligence artificielle, tout particulièrement, la demande de profils qualifiés croît à un rythme effréné, alors que les inégalités dans l’apprentissage et l’utilisation de cette technologie se creusent », commente Benoit Labrousse, président de Randstad France.
Ceci est d’autant plus vrai en ce qui concerne les femmes. 31 % d’entre elles ont eu accès à l’IA dans le cadre de leurs mission au travail en France, contre 52 % des hommes. De même, seules 24 % des femmes déclarent s’être vues proposer des formations à l’IA par leur employeur. Un chiffre qui augmente à 40 % pour les hommes.
Cette tendance reflète des disparités déjà reconnues dans l’écosystème de la technologie : en 2022, 10 % des startups des ont été fondées par des équipes entièrement féminines et 12 % par des équipes mixtes, d’après le baromètre annuel réalisé par le collectif Sista.
« Cette tendance peut être attribuée à plusieurs facteurs qui sont très différents, mais qui sont en même temps interconnectées », indique Claire Grisolia, directrice marketing digital et expérience client chez Randstad France, dans un entretien accordé à Presse-citron.
Tout d’abord, et c’est un fait reconnu, les élèves et étudiantes sont moins encouragées à rejoindre des cursus liés aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie ou aux mathématiques. Elles manquent, en outre, de modèles à qui s’identifier et de qui s’inspirer. Dans ce contexte, les hommes sont plus à même de profiter de la hausse du nombre d’offres d’emploi liées à l’IA.
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200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’étude de Randstad démontre par ailleurs que les personnes en situation de handicap sont beaucoup plus enclines à se tourner vers l’intelligence artificielle pour résoudre des problèmes au travail. « Elles ont plus d’accès à l’IA sur un tas d’outils qu’elles peuvent utiliser au jour le jour, notamment pour faciliter leur intégration », explique Claire Grisolia. « Ces personnes sont plus sensibilisées aux bénéfices que l’IA peut leur apporter, et voient davantage la technologie comme un avantage », continue-t-elle.
Problème, 50 % des travailleurs en situation de handicap et issus de la génération Z estiment avoir moins d’opportunités de formation par rapport à leurs collègues non handicapés. Preuve de l’importance accordée à l’IA, 25 % d’entre eux, toutes générations confondues, se disent prêts à quitter leur emploi s’ils ne bénéficient pas de formations en IA.
Les inégalités d’accès à la formation touchent aussi les collaborateurs selon leur âge. Car seuls 42 % des baby-boomers estiment que l’IA peut les aider dans leurs tâches au travail, contre 66 % des membres de la génération Z, et 57 % des millenials. En conséquence, les jeunes générations ont plus propension à se former à la technologie par elles-mêmes, en dehors de leur emploi.
C’est aussi vrai dans le cadre professionnel. Moins d’un quart des baby-boomers ont eu l’opportunité d’utiliser l’IA au travail, contre 31 % de la génération X, 45 % des millennials et 47 % de la génération Z. Pire encore, seulement 22 % des baby-boomers ont bénéficié d’une formation. « Comme ils n’ont pas eu accès à une initiation précoce à la technologie, ils ont peut-être moins le réflexe de tester l’IA. Ils ont plus de mal à percevoir la valeur de celle-ci, qui leur permet pourtant d’augmenter leur expérience et de les rendre plus efficaces », estime l’experte.
Une tendance à laquelle il faut absolument remédier. Dans le cas des baby-boomers, cela pourrait passer par des formations intergénérationnelles, observe Claire Grisolia, afin de favoriser un échange constructif entre les jeunes plus habiles avec la technologie et les séniors expérimentés.
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La formation est d’ailleurs l’élément central qui devrait permettre de réduire les inégalités, selon Randstad. Et pour déployer des programmes efficaces, adaptés à chacun selon ses besoins, par exemple son corps de métier et son âge, des mesures publiques semblent absolument nécessaires. « Sans l’action de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire les institutions, l’État, les entreprises, etc., ce sera difficilement mis en place », considère-t-elle. La collaboration est donc la clé.
C’est un enjeu crucial, car une bonne formation permettra en parallèle aux individus de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de l’intelligence artificielle, et d’être en mesure d’identifier ses risques et biais inhérents. « Impliquer les talents et offrir des espaces dans lesquels ils peuvent poser des questions dès la phase de mise en œuvre contribuera à préparer les collaborateurs à utiliser l’IA, tout en leur permettant d’exercer une supervision humaine sur son utilisation », note Randstad.
Des actions concrètes doivent être décidées dès que possible, constate le groupe. En janvier 2024, 40 % de l’emploi mondial était impacté par l’IA, selon le FMI, et cette dynamique ne va aller qu’en s’accentuant.
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