“Il faudrait raser entre 35 et 72 arbres, supprimer le stationnement” : l’aménagement cyclable du boulevard de l’Ayrolle fait débat

Mardi 10 décembre, la municipalité a inauguré la réfection du boulevard de l’Ayrolle devant le café de La Perle. AD

L’inauguration de la réfection du boulevard de l’Ayrolle a permis à la Ville de se prononcer sur la faisabilité d’aménagements cyclables sur l’artère fréquentée par 10 000 véhicules par jour.

“Grâce à tous ces efforts collectifs, le boulevard de l’Ayrolle est désormais rénové et nous fait déjà oublier l’état de vétusté de la chaussée.” Après un mois de travaux, cette artère “vitale pour la circulation et la vie quotidienne des Millavois” a été inaugurée mardi soir en présence de tous ceux sans qui la “métamorphose” n’aurait pu avoir lieu, s’est félicité l’adjoint aux transports Yannick Douls.

Porté par la municipalité à hauteur de 260 000 €, l’aménagement de cet axe fréquenté au quotidien par 10 000 véhicules a reçu un traitement qui “permet d’atténuer le bruit des véhicules de 50 %”. Il a aussi permis de renforcer l’éclairage, “beaucoup plus performant”, tout en modernisant les réseaux d’eau potable.

“Un véritable travail environnemental grâce à la réfection de 59 branchements”, poursuit la conseillère municipale déléguée à l’écologie, Séverine Peyretout, qui prévoit d’en traiter 3 000 autres dans les prochaines années.

200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000

“Un réseau plus vertueux et plus sain”

Une lutte contre le gaspillage d’une “ressource précieuse et fragile” dont se félicite la Ville. “C’est une nécessité, valide l’élue. Et c’est ce que nous faisons et que nous allons continuer à faire sur le boulevard de l’Ayrolle, l’avenue de la République et de très nombreuses autres rues. Depuis 2019, ces travaux nous ont permis d’économiser 280 000 m3 d’eau, l’équivalent, à peu près, de 2 mois de consommation des habitants. C’est considérable.”

Pensés pour répondre aux enjeux d’accessibilité, d’esthétique ou d’attractivité, ces travaux symbolisent aussi pour la maire Emmanuelle Gazel l’aboutissement d’un ” travail collectif” qui aura finalement permis de lever “les derniers mécontentements” en “anticipant et décidant des modalités d’actions avec les citoyens.”

Un satisfecit général qui tranche singulièrement avec les attentes de l’association Vélo Millau qui dans un recours gracieux déposé fin novembre déplorait l’absence d’une piste cyclable ou, a minima, d’un itinéraire réservé aux deux-roues comme le préconise la loi d’orientation des mobilités (Lom).

“Contraindre la Ville à se mettre en conformité”

Visant à favoriser la transition écologique et la mobilité durable, cette loi contraint les collectivités territoriales à réaliser un ensemble d’aménagements cyclables “lors de la construction ou de la réfection de routes “. Avec une exigence plus élevée dès lors que la circulation – c’est ici le cas – excède 4 000 véhicules/jour.

Or, rien de tel sur le boulevard de l’Ayrolle. “Ce recours est le dernier levier dont nous disposions pour comprendre pourquoi en 2024, la Ville n’a pas souhaité aménager de pistes cyclables. Et la contraindre, si elle persiste, à se mettre en conformité”, avait ainsi prévenu l’association qui sans réponse de la Ville – dans un délai de deux mois à la date de dépôt du recours – n’exclut plus désormais de saisir le tribunal administratif.

“Raser entre 35 et 72 arbres”

“Il nous semblait avoir répondu à la majorité des attentes des usagers et des cyclistes en particulier, en passant le centre-ville à 30 km/h. En faisant aussi prendre conscience aux automobilistes qu’ils n’étaient pas les seuls à circuler en ville grâce à une signalétique dédiée”, regrette pour sa part Yannick Douls, pointant pour la collectivité, les difficultés de mise en œuvre tant logistiques que budgétaires.

“Nous avons étudié différentes options. Nous avons fait intervenir le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) mais nous nous sommes rendu compte que pour aménager une voie dédiée, il faut supprimer le stationnement et raser entre 35 et 72 arbres.” Une option que la municipalité, soucieuse “d’apaiser le centre-ville” après le traumatisme de la piétonnisation, n’est vraisemblablement pas pressée de présenter aux Millavois.

Je m’abonne pour lire la suite