Sa réapparition inquiète les spécialistes. MAXPPP – Sebastien TOUBON
Alors qu’on pensait la maladie disparue, le scorbut a fait son retour en France. Une maladie, liée à des carences en vitamine C, souvent associée à la malnutrition et la famine et dont le nombre de cas qui a notamment augmenté chez les enfants.
“On estime que le scorbut a fait 2 millions de morts entre les XVIe et XXe siècles, surtout chez les marins”, explique à BFMTV Ulrich Meinzer, coordinateur de l’étude sur l’augmentation des cas de scorbut chez les enfants. C’est cette étude qui révèle qu’entre janvier 2015 et novembre 2023, 888 enfants ont été hospitalisés du scorbut en France.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Le scorbut est une maladie qui frappait surtout les marins partant en mer de longs mois et qui se nourrissaient surtout de lait caillé. D’ailleurs le mot scorbut vient du Viking “skyrbjurg”.
“C’est vraiment déroutant”
Les symptômes du scorbut sont les saignements des gencives, de la fatigue, la perte de cheveux ou de dents, des hémorragies ou encore des douleurs articulaires. Son apparition est due à des carences en vitamine C.
“De telles carences à notre époque, c’est vraiment déroutant”, affirme Ulrich Meinzer, avant d’ajouter que l’on “ne devrait pas rencontrer cette maladie chez des enfants vivant en France”.
“Il y a actuellement en France une population d’enfants âgés de 5 à 10 ans qui sont exposés à une carence alimentaire profonde. Je pense que c’est un problème de santé publique qui nécessite une réponse urgente”, ajoute-t-il à FranceInfo. Le corps humain doit avoir 110 mg de vitamine C par jour et en dessous de 10 mg les symptômes peuvent apparaître.
Alimentation déséquilibrée et inflation
Si la maladie est potentiellement mortelle et faisait de nombreuses victimes durant le Moyen Âge, elle est guérissable en prenant de la vitamine C en médicament pendant une dizaine de jours consécutifs. Face à cette situation, des médecins interrogés par Libération, plaident pour un programme afin d’éduquer les plus jeunes à une alimentation équilibrée.
Mais sa simple réapparition en France, notamment chez les enfants, pose des questions, notamment sur l’accès à une nourriture équilibrée face à l’inflation et la hausse des prix. Pour Ulrich Meinzer, “Dans notre métier, nous rencontrons des parents qui nous disent limiter les apports alimentaires par manque de moyens. Il y a urgence !”