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“Imperfecto”, le spectacle de danse qui fusionne flamenco et contemporain, à la recherche de l’amour parfait, à Bayssan

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Jann Gallois, danseuse et chorégraphe, fait corps avec David Coria, étoile du flamenco, sur la scène de Bayssan. – DR

Jann Gallois, chorégraphe et danseuse qui hybride hip-hop et contemporain, et David Coria, étoile de la scène flamenca, fusionnent leurs univers pour créer "Imperfecto", en représentation sur la scène de Bayssan, le dimanche 8 décembre. Entre questionnement, conflit, pardon et union, le spectacle offre un cheminement à travers les corps, vers la recherche d’une symbiose dans le couple. Entretien avec la chorégraphe Jann Gallois.

Quel est votre parcours ?

Je viens du hip-hop, j’ai commencé dans le milieu underground, la rue, en 2004. J’avais toujours voulu danser mais j’étais éloignée de cette discipline et très loin des codes hip-hop, ayant grandi dans une famille de musiciens aux parcours très classiques. Quand je suis tombée sur des danseurs, au forum des Halles, à Paris, ça a été un choc émotionnel. De voir ce dont était capable le corps humain, je me suis sentie appelée. J’étais fascinée aussi bien par le mouvement, que par le partage, le plaisir, que je n’avais pas au conservatoire. Petit à petit, je me suis fait une place dans un “crew” (une équipe). C’était transgressif d’aller vers le hip-hop, j’ai fait ce choix pour titiller mon environnement mais aussi pour me créer une identité, m’incarner.

De fil en aiguille, vous êtes devenus danseuse professionnelle ?

Oui. Je faisais des études de physique, à l’université, et par hasard, j’ai vu passer une annonce de recherche de danseur, pour un metteur en scène contemporain. J’ai postulé et j’ai découvert la danse contemporaine. Ça a été une deuxième choc, plus profond encore. J’ai pris conscience de la puissance que peut avoir la danse pour exprimer des émotions, un parti pris, faire passer un message. À partir de là, je me suis lancée dans une carrière de danseuse interprète, et de fil en aiguille, j’ai créé ma compagnie, toute seule. Plusieurs de mes “solos” ont été très diffusés et remarqués et avec l’effet boule de neige, ma compagnie a connu un bel essor et j’ai pu créer de nouveaux spectacles. Désormais, ma danse n’est plus hip-hop, c’est là d’où je viens, mais ce n’est pas là où je vais…

Qui est votre partenaire de danse, David Coreia ?

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David Coria, c’est une étoile, il est connu et reconnu dans le milieu du flamenco depuis quelques années. C’est un des chorégraphes iconoclastes qui n’a pas peur de réinventer les codes, faire bouger les lignes. Il revendique être un enfant du flamenco et a commencé dans la rue, c’est un de nos points communs. On ne se connaissait pas avant que l’ancien directeur de Chaillot (à Paris) nous propose une carte blanche, pour créer une pièce à 4 mains.

Comment s’est monté “Imperfecto” ?

On a rassemblé les points communs de nos danses respectives. L’énergie flamenco est très proche de celle du hip-hop : elle vient des tripes mais aussi du peuple, des “caves” où l’on dansait en cercle, et elle met en avant la personnalité du danseur. On a pris beaucoup de plaisir à partager nos univers. Présenter une pièce, ce n’est pas seulement faire un patchwork, c’est composer une nouvelle grammaire, qui soit le reflet de nos deux mondes. Et sur le fond, ce qui nous tenait à cœur, c’est la recherche de l’amour parfait.

Pourtant, le spectacle s’intitule “Imperfecto”, imparfait… Quel est le propos de cette création ?

Imperfecto, parce qu’un amour parfait, c’est un amour qui se réinvente sans cesse, chaque jour, un équilibre qui se réajuste constamment. Il y a des moments d’harmonies mais aussi de conflit, d’incompréhension, de perte. On a voulu montrer ses deux aspects de l’amour chez l’humain, tout en souhaitant mettre de l’humour, en alternant les moments de légèreté avec des moments plus profonds.

Comment se déroule la création d’un tel spectacle ?

Ça a été court, en 4 semaines. L’improvisation est le cœur du processus de création et la danse se ressent plus qu’elle ne se pense. Alors, sans parler, en nous écoutant, nous avons senti nos énergies respectives, on a beaucoup improvisé, en studio, tout en se filmant. En visionnant toutes cette matière première, on a sélectionné des moments pertinents avant d’écrire, ensemble, chaque geste, pour qu’il y ait une écriture commune. Chacun à ses moments de solos mais, dans la majorité du spectacle, c’est une fusion de nos technicités.

Comment s’articule le spectacle, y’a-t-il différents tableaux ?

Il y a une introduction rigolote, très décalée. Ensuite, la découverte des corps de l’autre, puis le questionnement, le conflit, le pardon et enfin l’union… C’est un va-et-vient entre sa place et la place de l’autre. C’est un cheminement à la recherche d’un équilibre, d’une symbiose, de l’acceptation de l’autre tel qu’il est ; sans oublier ses propres valeurs. Car rien n’est jamais acquis, il faut sans cesse séduire l’autre à nouveau et ça demande un effort constant.

Vous êtes accompagnés de musiciens, qui fusionnent également les genres, entre flamenco et hip-hop electro ?

Il était important que la musique reflète ce mariage, et la présence d’un chanteur était indispensable pour David. Il a choisi David Lagos qui est phénoménal et très charismatique. Deux musiciens l’accompagnent : un batteur – c’était important pour moi qu’il y ait de la percussion, de la pulsation – et un pianiste qui joue du clavicorde, l’ancêtre du clavecin, dont la sonorité ressemble beaucoup à celle de la guitare. La musique s’est adaptée pour suivre le corps, avec un petit train de retard sur la danse. Ça donne un ensemble très original.

Bayssan sera-t-il la toute dernière date de ce spectacle, qui tourne depuis 2 ans ?

Oui. Nous en sommes à 33 représentations et on a décidé de s’arrêter après Bayssan. Nous avons chacun nos compagnies respectives, des créations à venir. Je suis en train de créer “Imminentes”, avec un groupe composé uniquement de femme, pour mettre en lumière la puissance de la douceur féminine. C’est l’oxymore qui m’anime pour ce futur spectacle.

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Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116

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