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“J’ai deux fans-club, Monsieur Preskovic et la crêpe au sucre” : la folle histoire du Splendid racontée par Bruno Moynot

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Midi Libre donne la parole cette semaine aux acteurs de l’emblématique troupe qui célèbre ses 50 ans. Aujourd’hui, l’interview de Brunot Moynot et les confidences de Christian Clavier avec le livre "Le Splendid par le Splendid, nous nous sommes tant marrés" (Le Cherche Midi), vendu au profit de la Fondation pour la recherche médicale (FRM).

Comment avez-vous vécu ce retour dans le temps pour concevoir tous ensemble ce livre dédié à l’histoire du Splendid ?

Cela m’a fait plaisir, parce que, honnêtement, il y avait des photos qu’on avait oubliées, ça nous rappelle des souvenirs. Et je découvre les commentaires des autres, on se rend compte qu’il y a une unité quand même, avec des petites variations c’est normal parce que chacun ressent les choses à sa manière.

Qu’est-ce qui a réuni cette troupe du Splendid, selon vous ?

C’était l’envie de faire des choses qui nous plaisent et de faire rire les autres. Michel Blanc avait une belle formule, il disait : “Le Splendid, c’est comme un puzzle. Il n’y a pas une pièce qui se ressemble, mais elles s’emboîtent toutes les unes dans les autres.” C’est bien vu.

Michel Blanc, c’était le grand absent au moment où ce livre est sorti.

Oui, il aura participé à sa conception jusqu’au bout, je sais qu’il a reçu la version numérique pour le bon à tirer, donc il a dû le regarder, le feuilleter.

Vous avez été touché par tous ces hommages, l’émotion des Français au moment de sa disparition ?

Oui, ça fait vraiment plaisir, parce qu’on n’imagine jamais ce genre de situation à l’avance. C’était très touchant.

Michel Blanc avait une place un petit peu un peu à part dans la troupe, il est le premier à avoir pris son indépendance.

Oui, il avait envie de faire ses propres trucs, ils ont tous fait des choses ensuite individuellement, moi aussi dans mon genre, tout en restant solidaires du groupe.

Dans quelles circonstances avez-vous rejoint la bande ?

J’ai rencontré Josiane Balasko par l’intermédiaire d’un ami commun, elle connaissait bien les gens du Splendid, donc je les ai fréquentés aussi, on est devenus amis, je les ai aidés à faire les travaux du Théâtre des Lombards, et, petit à petit, je me suis incrusté (rires).

Quels souvenirs avez-vous de ces années ?

Au début, c’était compliqué, parce qu’on ne savait pas si ça allait fonctionner, on s’était mis des dettes jusqu’au-dessus de la tête, et puis, petit à petit, ça a marché.

La troupe du Splendid devant son fameux théâtre. Collection personnelle

C’était formidable, parce qu’on faisait quelque chose qui nous amusait et on réussissait à en vivre ! J’ai un très bon souvenir de cette période-là.

Le public vous découvre dans “Les Bronzés” et surtout “Les Bronzés font du ski”.

J’ai toujours joué des personnages un peu à côté de la plaque, qui venaient perturber les autres, ça m’amusait.

Le Père Noël sera le point d’orgue aussi de votre collaboration.

Oui, honnêtement, dans tout ce qu’on a fait, si je devais prendre un ordre de préférence, le Père Noël, c’est vraiment, je pense, ce qu’on a fait de mieux.

Et vous avez vraiment marqué les esprits dans le rôle du voisin encombrant…

Ah oui, Monsieur Preskovic, ça me colle aux fesses depuis 40 ans (rires). C’est très sympathique, les gens m’en parlent et les expressions comme “je vous présente toutes mes confuses”, ou “roulé à la main sous les aisselles”, on les entend dans la vie de tous les jours, ça me fait plaisir.

J’ai deux fan-clubs, j’ai ça et la crêpe au sucre dans les Bronzés font du ski (rires).

Ce personnage du Père Noël, comment est-il né ?

C’était en discutant. SOS Amitié est censé venir en aide à tout le monde et ils ne sont pas foutus de comprendre que leur voisin a besoin qu’on s’intéresse à lui, c’était ça l’idée.

Après, on a pensé à un personnage venant des pays de l’Est, parce qu’à l’époque il y avait encore le rideau de fer.

Dans la pièce, je n’avais pas d’accent, mais pour le film, j’ai trouvé un comédien russe, à qui j’ai donné toutes mes répliques, il me les a enregistrées avec sa voix, et j’ai travaillé là-dessus pour avoir un accent un peu bizarre.

Ensuite, tout le monde est parti mener des projets individuels, vous auriez aimé que cela continue un peu plus ?

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Non, parce que ça s’est trouvé comme ça et puis moi je me suis retrouvé à gérer le théâtre, ce que j’aimais bien aussi, c’est pour ça que j’ai moins joué comme comédien, parce que je me suis occupé du Splendid, et puis un peu plus tard également du théâtre de la Renaissance, donc c’était très prenant, mais j’ai toujours continué à jouer à droite à gauche.

 

Là, maintenant, j’ai un peu plus de temps pour moi, je continue à écrire, j’ai fait un seul en scène il y a deux ans, et je fais toujours des choses qui me motivent et qui m’intéressent.

Vous avez toujours occupé une place à part dans la troupe, comment la définiriez-vous ?

Maintenant, les gens me considèrent comme le gardien du temple, parce que je suis là au Splendid, on a beaucoup de souvenirs qui sont là et généralement mes camarades vedettes, quand ils ne savent pas quoi répondre, disent “Demandez à Bruno” et donc ça me retombe sur la tête… (Rires)

Vous dites “mes camarades vedettes”, vous avez été moins en lumière qu’eux, comment le vivez-vous ?

Je m’en fous, je suis très heureux de la vie que je mène, chacun a fait sa carrière comme il avait envie de la faire.

Vous êtes associés à parts égales dans ce théâtre ?

Ah oui, complètement, c’est limite communiste… Du moment où on ne leur demande pas de l’argent à la fin du mois (rires), ils ne m’ont jamais rien demandé. Je leur parle de ce que je fais, mais à partir du moment où chacun est un peu parti de son côté, ils m’ont fait une totale confiance

Ce qu’il faut, c’est trouver des spectacles qui nous plaisent et qui fonctionnent, c’est ça qui est amusant et intéressant.

Vous avez été réunis une nouvelle fois dans les Bronzés 3. Ce film a été un énorme succès populaire, mais a fait l’objet aussi de critiques, que vous inspirent-elles ?

Il y avait une énorme attente, mais ce film, je l’aime bien, c’est une comédie efficace qui fonctionne. Il y a toujours des gens déçus qui disent “ce n’est pas comme avant”. Mais c’est normal, c’était trente ans après le dernier Bronzés, on avait tous vieilli, on n’était pas exactement pareil. Et puis, on a fait presque 11 millions d’entrées, il y a quand même certaines personnes qui ont aimé…

C’est un bon souvenir, parce qu’on s’est retrouvés pendant un mois et demi, deux mois, tous ensemble sur le tournage et on a bien rigolé…

Vous vous êtes retrouvés ensuite pour les César…

C’était rigolo, parce que la comédie généralement, c’est jugé très vulgaire, c’est très français, ça… Enfin, ils nous ont fait un César d’honneur. C’est à l’ancienneté, peut-être, qu’on l’a eu… (rires)

13 mars 2021, la troupe du Splendid reçoit un César collectif. MAXPPP – DAVID NIVIERE

Vous vous êtes tous retrouvés, après, pour fêter ça ?

Oui, c’était bizarre, parce que c’était en plein Covid, donc la salle de l’Olympia était quasiment vide. Il y avait des contrôles sanitaires partout, c’était un peu l’enfer. Mais on s’est retrouvés, oui, après, à l’hôtel, tous ensemble, pour boire un coup.

Avez-vous d’autres projets ensemble désormais ?

Pour l’instant, non. Peut-être ponctuellement l’un avec l’autre. L’écriture collective, je crois que ce serait trop compliqué aujourd’hui. Mais si on nous propose un truc qui nous plaît, oui, on le fera.

Christian Clavier : “On était ensemble, dès que l’un doutait, les autres le confortaient”

Parmi les six acteurs de la troupe, c’est le seul qui n’a pas pu participer finalement dans les temps à cette séquence anniversaire du Splendid dans Midi Libre. Nous avons donc puisé les souvenirs de Christian Clavier dans le livre Le Splendid par le Splendid (Le Cherche Midi), où il évoque, notamment sa rencontre avec Marie-Anne Chazel." Après le bac, on a décidé de vivre ensemble, mais on n’était pas du tout dans la dimension bourgeoise “on va se fiancer, puis se marier.” Ça ne comptait pas pour nous – et toujours pas pour moi, je reste un vrai et vieux soixante-huitard", témoigne-t-il.
"Le Père Noël est une ordure". "On l’a écrit en un mois. Dans un mélange joyeux d’excitation, d’inspiration et de grande, très grande liberté. Nous n’avions vraiment aucune limite", décrit Christian Clavier, regrettant qu’aucune actrice du film n’ait été alors nominée aux César. "C’est une vraie rupture avec la profession. Cette blessure ne s’est jamais refermée. J’ai compris là que quelque chose ne passait pas au niveau du rire", explique-t-il.
Le Splendid. "L’histoire est belle aujourd’hui. Mais à l’époque, on avait 20 ans, il fallait vraiment qu’on y croie puisque nos parents ne nous donnaient rien. Ce n’est pas qu’on n’avait pas de doutes, mais on était ensemble. Dès que l’un doutait, les autres le confortaient."

Le livre “Le Splendid par le Splendid, nous nous sommes tant marrés” (Le Cherche Midi, avec Jean-Pierre Lavoignat, 256 pages, 26,50 €) est vendu actuellement au profit de la Fondation pour la recherche médicale (FRM). Bruno Moynot devrait remonter sur scène en 2025 dans une pièce de théâtre et sera à l’affiche d’un nouveau film. Je m’abonne pour lire la suite

Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116

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