“Je regarde le ciel en permanence” : le quotidien infernal de civils ukrainiens, traqués comme des animaux par des drones russes à Kherson

Depuis quelques mois à Kherson en Ukraine, l’armée russe pratique un nouveau type d’attaque.

Dans la ville de Kherson en Ukraine, les quelques civils encore sur place et soldats ukrainiens vivent dans l’horreur absolue.

Chaque mouvement est scruté à la loupe

Depuis six mois, l’armée russe utilise un nouveau type d’attaque : le “safari” qui consiste à traquer comme des animaux et exécuter des civils ukrainiens avec des drones : “Les drones volent désormais en groupe et attaquent tout ce qui bouge”, révélait en octobre The Kyiv Independant.

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Pour l’armée de Vladimir Poutine, Kherson et son oblast sont considérés comme “zone rouge”. Depuis qu’elle a été chassée il y a deux ans, l’armée russe cherche par tous les moyens de récupérer Kherson. Donc les soldats attaquent “tout, dès le moindre mouvement, quel qu’il soit”, explique le lieutenant Artem Rudakov à Franceinfo.

Les attaques se déroulent toujours selon le même procédé : un drone de reconnaissance vient d’abord filmer autour de lui puis envoie les images à un pilote russe situé de l’autre côté du fleuve. Ce dernier envoie ensuite un drone FPV qui lâche une grenade.

Ils “traversent les corps comme si c’était de l’eau”

Le quotidien des habitants de Kherson est rythmé par le bruit constant des drones russes, qui scrutent le moindre de leurs mouvements : “Je regarde le ciel en permanence pour vérifier s’il y en a un, parce que quand tu conduis, tu ne les entends pas”, raconte Youri, 50 ans. Ces drones “volent à plus de 50 mètres et traversent les corps, comme si c’était de l’eau”, décrit un pompier.

Il y a quelques semaines, lga Tchoupikova, chef d’équipe à la voirie de Kherson, a échappé de peu à la mort. Alors qu’elle essayait de rentrer chez elle dans le quartier d’Antonivka, lga Tchoupikova a été sauvé par un détecteur de drones, donné par son fils quelques mois auparavant : “On l’a détecté juste à temps pour réagir rapidement, faire une embardée et éviter de justesse l’explosif”, explique-t-elle à Franceinfo.

Sur Telegram, l’armée de Vladimir Poutine, envoie également des messages d’alerte ironiques aux civils avant leurs attaques ou se vante directement en publiant des vidéos de leur traque : “Ça ne les gêne plus de montrer qu’ils tuent des civils ou des humanitaires. Ils ne cachent plus leurs crimes”, constate le lieutenant Artem Rudakov