José Bové au sujet de l’hôpital de Saint-Affrique : “Il n’y a pas de territoire sans hôpital”

José Bové était présent au banquet des luttes. Midi libre – J.-M. C.

L'ancien député européen José Bové soutient le Manifeste de défense des hôpitaux et le collectif Emile-Borel de Saint-Affrique.

Le Manifeste de défense des hôpitaux et maternités en Sud-Aveyron et le Collectif Émile-Borel ont organisé le vendredi 17 janvier un banquet de lutte devant le centre hospitalier pour faire pression concernant le maintien des services actuels dans l’attente de l’ouverture du futur hôpital commun. Parmi les soutiens de cette cause, José Bové était présent. L’occasion pour lui de retrouver notamment d’anciens compagnons de lutte du Larzac : “Je suis venu car je suis, par les communiqués, tout ce qui se passe, que ce soit à Millau ou à Saint-Affrique, au niveau de l’avenir de l’hôpital. La situation à Saint-Affrique est en train de s’aggraver. Mois après mois, année après année, cela devient de pire en pire. Aujourd’hui, les médecins sont incités même à partir, quasiment on les chasse. Le bâtiment se dégrade. Rien n’est fait pour maintenir une dynamique, ne serait-ce jusqu’à la construction et la mise en œuvre de l’hôpital médian. Le débat n’est même plus aujourd’hui de savoir si on est pour ou contre l’hôpital médian, c’est de savoir s’il y aura encore des soins, si les services seront ouverts jusqu’au moment où il y aura l’hôpital médian. Et là-dessus, contrairement à ce que certains devaient penser dans les administrations, et je pense à l’ARS notamment, cela fait l’unanimité de la population, des organisations syndicales, des forces politiques, le maire actuel, l’ancien maire, etc.”

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“On chasse les médecins”

Pour José Bové, il y a aujourd’hui un consensus pour dire “halte à cette casse, halte au fait que demain on aura un hôpital qui sera fermé, où il y aura quelques murs branlants, où les salles ne seront pas du tout adaptées. Bref, il n’y a plus rien qui va se passer. Et donc évidemment on chasse les médecins, ensuite on chasse les patients puisqu’on ne peut plus se faire soigner et ainsi de suite. On aura une coquille vide à la place. Ça, ce n’est pas possible. Quand j’ai vu que les initiatives s’élargissaient, en discutant avec des gens des collectifs ici, j’ai dit oui, c’est important de venir marquer le moment.”

“Ce n’est pas un combat d’aujourd’hui”

José Bové évoque alors le combat mené il y a vingt ans concernant le maintien de la maternité et la création en 2004 à Saint-Affrique de la coordination nationale de défense des hôpitaux de proximité et des maternités : “Cela avait déjà démarré avant, ici, à l’hôpital, au milieu des années 1990. Ce n’est pas un combat juste d’aujourd’hui. C’est une histoire qui est là d’une longue durée et qu’il est important de rappeler pour montrer qu’il y a toujours eu cette volonté et une dynamique des usagers, des personnels médicaux, des élus, de tenir cet hôpital.” L’ancien député européen conclut : “Et puis, défendre un hôpital quand même, merde, cela devrait être le b.a.-ba. On a toujours dit il n’y a pas de pays sans paysan, mais il n’y a pas de territoire sans hôpital. Un monde rural où il n’y a plus d’hôpital, c’est un monde rural qui est mort, où on part. Ce n’est pas possible quoi.”

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