La qualité graphique ne sert à rien ? Cette vérité qui dérange sur les jeux vidéo

Les jeux qui misent sur le réalisme quasi cinématographique ont de plus en plus de mal à se vendre.

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© MardeFondos / Shutterstock 𝕏

En 2023, Insomniac Games, le studio de Sony a impressionné tout le monde avec son Marvel’s Spider-Man 2 sorti sur PlayStation 5. Ultra réaliste et magnifique visuellement, ce jeu s’est écoulé à 11 millions d’exemplaires. Un résultat honnête, mais insuffisant pour ce titre qui a coûté 300 millions de dollars à produire.

« À quoi joue mon fils de 7 ans ? »

Le géant japonais des jeux vidéo a décidé de procéder à un plan de licenciements de 900 salariés en février dernier. Loin d’être un cas isolé, il s’agit là d’une tendance de fond dans l’industrie. Dans un article passionnant, le New York Times s’est justement interrogé sur ce phénomène.

Cité par nos confrères, Jacob Navok, un ancien cadre de Square Enix, résume parfaitement la situation : « Il est très clair que les graphismes de haute fidélité font bouger les choses que pour une classe de joueurs de 40 et 50 ans. Mais à quoi joue mon fils de 7 ans ? Minecraft. Roblox. Fortnite. »

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De fait, de nombreux studios commencent à se demander si dépenser des sommes conséquentes pour un groupe de consommateurs de plus en plus restreint n’est pas une aberration sur le plan financier. Certains privilégient donc des graphismes de plus en plus basiques qu’il est possible de visualiser sur des smartphones.

Matthew Ball, entrepreneur et analyste de jeux vidéo, n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins en évoquant le cas des jeux Roblox et League of Legends : « Ils fonctionnent essentiellement sur des grille-pain. Les développeurs ne courent pas après les graphismes, mais les liens sociaux que les joueurs ont construits au fil du temps. »

Pas de modèle qui fonctionne à 100 %

Le spécialiste met ici le doigt sur ce qui préoccupe les géants de l’industrie à l’heure actuelle. Il s’agit avant tout de miser sur l’expérience sociale des jeux vidéo, bien plus que sur le réalisme visuel. Ce n’est toutefois pas une science exacte. Par exemple, Warner Bros et Sony en ont fait les frais suite aux lancements de leurs jeux multijoueurs : Suicide Squad : Kill the Justice League et Concord.

À contrario, un autre exemple nous est fourni par Nintendo. Avec sa Switch, la firme japonaise ne mise pas sur des rendus spectaculaires, mais son savoir-faire, les jeux solos et ses grosses licences font toujours la différence. Le lancement de la Switch 2 s’annonce d’ailleurs déjà comme un prochain carton.

Ce qu’il faut retenir :

• Les jeux qui proposent des graphismes de grande qualité ont de moins en moins la cote dans l’industrie vidéoludique
• Ils coûtent trop d’argent et ne rapportent pas assez
• Les studios préfèrent désormais les jeux multijoueurs jouables sur des appareils bien moins gourmands

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