“L’artisanat, c’est de l’achat utile” : le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gard confiant pour 2025

Xavier Perret, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, d’un optimisme prudent. Midi Libre – MIKAËL ANISSET

Xavier Perret, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gard, constate une légère hausse des défaillances mais évoque aussi l’attrait pour les artisans.

Ce début d’année est annoncé morose sur le plan économique. Quel est votre état des lieux en qualité de président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Gard ?

Il y a beaucoup de métiers de bouche, d’artisans qui fonctionnent beaucoup avec les fêtes de fin d’année. En général, ç’a bien marché pour eux. Mais on sent que la consommation des ménages marque un peu le pas. Si un artisan voit baisser de 5 à 10 % son chiffre d’affaires dans le Gard, c’est son salaire qui est en jeu ! L’inquiétude est là dans le Gard avec cette question : qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Les mois de janvier et de février ne sont pas les mois où l’on consomme le plus.

Des entrepreneurs indiquent qu’ils vivent sur leurs réserves, sur des commandes déjà prises. Partagez-vous ce constat plus encourageant ?

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Oui, forcément, on a un peu plus de réserves. Les commandes commencent à diminuer. On vit assez peu de la commande publique, excepté le bâtiment qui vit une catastrophe. Les ménages préfèrent épargner. Il faut se dire que pour l’artisanat, on est quand même sur de l’achat utile qui va directement dans la poche de l’artisan.

Pour l’économie locale, quel discours tenez-vous en ce début d’année, celui qui veut éviter tout catastrophisme ?

On est toujours dans l’action. Il faut retenir la leçon : il y a beaucoup de choses qu’on ne maîtrise pas avec les guerres à l’international, les taux de crédits, etc. Je dis aux artisans que 80 % de leurs chiffres d’affaires, ce sont eux qui le font. C’est leur choix, leur capacité à faire venir de la clientèle, à être sympa. À nous de les accompagner, de les aider s’ils ont en besoin ou par le biais de forums, de rencontres, d’informations et de formations tout au long de l’année.

Allez-vous mettre en place des dispositifs de soutiens aux artisans en 2025, une sorte de cellule de crise si la situation se dégrade ?

Nous œuvrons au quotidien que la conjoncture économique soit mauvaise ou pas. […] On travaille beaucoup sur le fond, sur le long terme, des formations jusqu’à la transmission d’entreprises. Par exemple, on a constaté que les retraites bien souvent, c’était la vente du fonds. Ce qui est de plus en plus compliqué.

Une entreprise artisanale à reprendre peut être souvent une bonne affaire. Une aide temporaire serait considérée comme un emplâtre sur une jambe de bois. […] La mise en place de cellule de crise ? C’est utile en cas de grosse catastrophe, après je pense que c’est plus un coup de com.

Constatez-vous malgré tout ces dernières semaines des défaillances d’entreprises sur lesquelles il va falloir se pencher ?

On constate une hausse légère de défaillances, notamment, dans le bâtiment, parce qu’on constate qu’il y a toujours des entreprises qui sont là la limite, ont un gros problème d’impayés. On n’est pas encore dans une grosse catastrophe. On savait que cela allait arriver, le problème c’est que c’est couplé avec l’instabilité politique, l’augmentation des taux, l’effet rattrapage d’après Covid. Les entreprises remboursent les aides Covid contrairement à ce que disent certains élus.

 

 

 

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