Un algorithme qui ne peut ni goûter ni sentir prend désormais les rênes de la création des nouvelles saveurs Oreo. Mondelez, le géant de l’agroalimentaire, assume pleinement ce choix pour le moins bizarre.
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© Pexels / Celsomejia 𝕏
L’intelligence artificielle s’immisce partout, même dans nos biscuits. Mondelez, le mastodonte derrière les célèbres Oreo et Chips Ahoy, vient d’avouer utiliser une IA pour imaginer les nouvelles saveurs de ses produits. Une révélation qui laisse perplexe : comment une machine incapable de goûter ou de sentir peut-elle créer des saveurs censées ravir nos papilles ?
Quand l’IA joue les apprentis sorciers en cuisine
Cette IA gourmande ne sort pas de nulle part. Développée depuis 2019 en collaboration avec le consultant Fourkind, elle a déjà laissé son empreinte sur plus de 70 produits du groupe. Parmi ses « créations », le Golden Oreo sans gluten et une nouvelle version des Chips Ahoy. Loin d’être un simple chatbot comme ChatGPT, cet algorithme s’inspire des méthodes utilisées par l’industrie pharmaceutique pour découvrir de nouveaux médicaments.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000Kevin Wallenstein, responsable de la modélisation des biscuits chez Mondelez, défend ce choix avec un sérieux déconcertant. L’IA jongle avec des paramètres comme l’intensité du goût « brûlé », « œuf » ou encore « huileux », tout en ajustant des facteurs tels que le « goût beurré » ou « l’intensité de la vanille ». Un véritable chef d’orchestre digital qui compose sans jamais avoir goûté sa partition.
Les ratés savoureux de l’IA
Les débuts n’ont pas été sans accrocs. L’IA, dans sa quête d’optimisation, a parfois proposé des recettes pour le moins douteuses. Wallenstein raconte avec amusement comment l’algorithme, fasciné par le faible coût du bicarbonate de soude, suggérait d’en mettre des quantités astronomiques dans les cookies. Une erreur de débutant qui aurait fait grimacer n’importe quel pâtissier humain.
Face à ces dérapages algorithmiques, Mondelez a dû mettre en place des garde-fous humains. Des « gardiens de la marque » surveillent désormais les propositions de l’IA, tandis que des testeurs en chair et en os évaluent chaque nouvelle création. Une tâche qui peut devenir un véritable supplice, comme le confie Wallenstein : « Quand je travaillais sur les Sour Patch Kids (un bonbon particulièrement amer NDLR), faire une dégustation chaque jour pendant une semaine était un cauchemar. »
L’industrie alimentaire à l’heure du grand chamboulement digital
Joe Manton, directeur R&D chez Mondelez, précise que l’algorithme s’appuie sur des données historiques de recettes et d’ingrédients. Le processus ne s’arrête pas à la simple suggestion de l’IA. Chaque nouvelle saveur passe par une batterie de tests internes et externes auprès des consommateurs. Une précaution nécessaire qui montre les limites de l’automatisation dans un domaine aussi subjectif que le goût.
- Mondelez utilise une IA inspirée de l’industrie pharmaceutique pour créer de nouvelles saveurs
- L’algorithme a connu des ratés spectaculaires avant d’être encadré par des experts humains
- Vous mangez déjà sûrement des Oreo créés par une IA
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