Maïk répond à des commandes de musiciens mais travaille également sur ses propres projets. Midi Libre – W. N.
La première guitare qu’il a fabriquée de A à Z dans laquelle il a incrusté des nuages et une lune en bois. Midi Libre – W. N.
Le luthier de 25 ans fabrique des guitares, en majorité à partir de bois français, dans son atelier Prismatic Guitars à Sète.
Derrière ses lunettes, les yeux de Maïk Chaland-Berthier pétillent. “Regardez-moi comme c’est beau”, lâche-t-il tout en contemplant le bois d’une de ses guitares. Un émerveillement qui se poursuit lorsque le luthier de 25 ans commence à parler de son métier : “Ce qui est magique, c’est de prendre un morceau un bois et de finir avec quelque chose qui sonne”.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000On l’aura vite compris, le jeune homme est un passionné. Au point d’avoir aménagé son appartement au-dessus de son atelier de la rue Jean-Jacques Rousseau. “Le matin, je prends mon café les pieds dans les copeaux de bois”, sourit le sympathique Sétois, après avoir fait faire un tour du propriétaire. Outre les instruments à corde de différentes tailles et formes décorant les lieux, de nombreuses autres guitares sont entreposées à l’arrière. Dont la toute première que Maïk Chaland-Berthier a fabriqué de A à Z.
Travailler du bois français
Une guitare peu commune, à laquelle ont été incrustés des nuages ainsi qu’une lune en bois et qu’il a conçue lors de sa formation de luthier. “Elle a été fabriquée à partir de noyer de Grenoble et d’épicéa des Alpes”, détaille celui qui a à coeur d’utiliser en priorité du bois français pour ces instruments. S’il confie posséder certaines essences exotiques ayant appartenu à l’ancien luthier qui travaillait là, il ne compte pas en racheter une fois le stock écoulé. “Nous avons la chance, en France, d’avoir des bois fruitiers comme le noyer, l’abricotier, le prunier…qui permettent d’avoir des guitares très équilibrées”, insiste cet artisan. Qui parle facilement du bois comme d’un “matériau miraculeux”.
Avant la lutherie, Maïk Chaland-Berthier avait pratiqué le tournage sur bois. De son père bricoleur, il en a en effet tiré la passion pour le travail manuel et de sa famille, l’amour pour la musique : “J’ai toujours gravité là-dedans”. Adolescent, il forme un groupe de rock avec ses copains. Et commence à entretenir sa guitare. A la sortie du lycée, il décide de se former à la lutherie du quatuor (violon, alto, violoncelle, contrebasse). Mais rapidement, il s’oriente vers la lutherie guitare qui offre, selon lui, une “plus grande liberté”. Il décroche son diplôme en 2022 et décide d’ouvrir son propre atelier, Prismatic Guitars, à Sète, là où il a grandi. Avec, toujours, cette envie de tester de nouvelles choses.
“J’aime croiser les arts”
Comme avec ce premier client qui lui a demandé de réaliser une lune dans la rosace de l’instrument. Ou comme cette guitare sur laquelle il travaille actuellement pour laquelle le client a demandé un lien avec la Jamaïque. Pour ce faire, Maïk Chaland-Berthier n’hésite pas à s’entourer d’autres artistes et artisans : “J’aime croiser les arts. A la période baroque, les instruments éaient souvent illustrés. C’était très beau et même si j’aime le bois brut, j’apprécie aussi d’apporter une personnalisation”.
Outre les commandes des clients – en majorité des musiciens professionnels qui viennent pour son “expertise” -, il travaille sur des projets plus personnels. Il programme de créer, par exemple, un vitrail – “peut-être en ambre” – à l’intérieur d’une guitare. Il ambitionne également de fabriquer, prochainement, des guitares électriques. De beaux projets pour ce passionné qui, à travers son métier, assure participer à “un cycle de l’art” : “Mes guitares sont inspirées par ce que je vois et les musiciens s’en servent pour inspirer des gens”.
Je m’abonne pour lire la suite