“Le solaire, c’est moins coûteux et bon pour le pouvoir d’achat”, pense le maire de Frontignan Michel Arrouy

Le marché des toits solaires de plus en plus visible dans le paysage urbain. Midi Libre – GL

L’édile de la cité muscatière rappelle que les énergies renouvelables permettent de réaliser des économies. Le service urbanisme de la mairie de Frontignan reçoit des demandes pour équiper les maisons et leurs toitures de panneaux photovoltaïques.

“C’est moins coûteux et c’est bon pour le pouvoir d’achat”. Telle est la conviction du maire de Frontignan Michel Arrouy et des élus de son groupe. L’édile prend à témoin ses administrés. “Nos concitoyens ont bien compris que les énergies renouvelables leur permettent de réaliser des économies. Ils équipent leur maison de photovoltaïque. Je ne pense pas que ce soit des gens irraisonnés.“

Arnaud et Clémence Laurent font partie de ces familles qui ont sauté le pas de la transition écologique. Ils ont tous les deux 37 ans. Il est gérant d’un fonds d’investissement et elle professeure d’éducation physique. Le couple est parents de deux enfants, un garçon et une fille. La petite famille vit à Frontignan. En 2023, ils se sont fait installer une toiture solaire sur le toit de leur habitation. Un an après, ils ne regrettent pas leur choix. “Notre consommation électrique a été divisée par deux et notre facture également” disent-ils.

“C’est plus rentable”

Un installateur professionnel regrette qu’il n’y ait pas plus d’engouement pour le marché des énergies renouvelables. Aujourd’hui, 80 % de sa clientèle est faite de particuliers. “Avec les prix d’électricité qui augmentent et les installations qui baissent c’est plus rentable d’opter pour l’énergie solaire”.

Révolution énergétique

Il faut mettre les bouchées doubles. C’est le sens de délibération 21 qui a été débattue et adoptée au conseil municipal du jeudi 5 décembre 2024 à Frontignan. Cette révolution énergétique se traduit aussi dans les orientations des politiques publiques en la matière. La ville de Frontignan veut ainsi accélérer et simplifier les projets d’implantation de producteurs d’énergie.

Zone d’accélération

Le maire tient à le rappeler : “Frédéric Aloy délégué à l’urbanisme, à l’aménagement et au développement économique reçoit des demandes d’urbanisme pour équiper les toitures de leurs maisons de panneaux photovoltaïques”. La définition des Zones d’accélération des Énergies renouvelables (ZAENR) permet à la commune d’identifier les secteurs où elle souhaite prioritairement voir des projets s’implanter.

Risques d’arnaques

Les gens appellent pour se renseigner ou pour s’assurer qu’ils ne se font pas arnaquer par des promesses d’aides qui n’existent pas. "Les gens sont très méfiants" déclare Charly Pons de l’entreprise P14, électricien de métier reconverti dans l’installation de panneaux photovoltaïques à Frontignan. Autre professionnelle du secteur, Philippine Roy, ingénieure en bâtiment explore le marché littoral pour le développement de son entreprise Zilo Énergie créée en 2023. "La facture de l’énergie est un sujet qui parle à tout le monde" déclare-t-elle. Philippine Roy met elle aussi en garde contre "La peur des arnaques" qui expliquerait la frilosité de certains foyers à franchir le pas vers la transition écologique. En cas de démarchage douteux, le client sollicité peu aussi contacter le Groupement des particuliers producteurs d’énergie photovoltaïque habilité à intervenir en cas de litige. "Les artisans locaux doivent être sollicités pour leur savoir-faire et leur connaissance de l’environnement" plaide Charly Pons.

Dépôt pétrolier

Conseiller municipal en charge déléguée à l’aménagement durable, Loïc Linarès défend mordicus l’engagement de la commune de Frontignan dans la transition écologique à travers différents projets structurants comme celui qui aujourd’hui, “vise à remplacer l’actuel dépôt pétrolier par une zone de production d’énergies renouvelables demain”. Les sites de la Carrière Lafarge, la friche d’Exxon Mobil et celui de GDH (Gestion des hydrocarbures) seraient eux aussi, susceptibles d’accueillir des installations photovoltaïques au sol. L’horizon énergétique de la cité muscatière passe par le déploiement d’autres types de ressources allant de la méthanisation à la géothermie en passant par les toitures ombrières.

“Nous ne sommes pas sectaires”

Le programme n’emballe pas Gilles Ardinat élu Rassemblement national. En conseil municipal du jeudi 5 décembre 2024, ses colistiers et lui se sont abstenus lors du vote de la délibération relative à la ZAENR. “On aurait pu voter contre. Mais nous ne sommes pas sectaires. Malgré leurs inconvénients les énergies intermittentes, peuvent dans certaines conditions être rentables et intéressantes” a-t-il convenu.

“Susciter le débat”

Le vote d’abstention du RN “c’est pour exprimer notre méfiance et susciter le débat et la réflexion” déclare pour sa part Gilles Ardinat. L’élu d’opposition juge les énergies renouvelables “extrêmement coûteuses. Elles drainent énormément de subventions qui ont un coût considérable pour les contribuables et qui induisent une dépendance vis-à-vis de la Chine qui est extrêmement forte”.

Gestion des déchets

Réplique de Nathalie Glaude déléguée à l’insertion et à la formation : “L’uranium pour l’instant, on ne le trouve pas en creusant dans nos sols.” Quid de la gestion de la gestion déchets ? “Un panneau photovoltaïque bien fabriqué est 100 % recyclable contrairement aux déchets d’uranium qui sont radioactifs, qui ne sont pas renouvelables et qui sont entreposés dans les sites d’enfouissements dont on ne sait pas quoi faire”. La transition écologique est une véritable ligne de démarcation entre la majorité et opposition municipale.

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