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La Terre brûle, les records tombent, et l’humanité continue de jouer les spectateurs.

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Le verdict climatique est tombé : 2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée

© Piotr Twardowski / Pexels 𝕏

L’année 2024 vient d’inscrire son empreinte thermique dans les annales de notre histoire planétaire ; les relevés climatiques collectés par les organismes internationaux convergent tous vers cette conclusion. Le franchissement du seuil symbolique des 1,5° C marque l’entrée de notre planète vers une nouvelle ère : celle d’un réchauffement effréné où les événements extrêmes deviendront la norme et les écosystèmes seront poussés à leurs limites.

Une blessure profonde que nous laisserons probablement aux générations futures, qui seront marquées par une sécurité alimentaire branlante, un accès à l’eau menacé et des déplacements de population incontrôlables.

Une escalade thermique vertigineuse

Les mesures effectuées par le service Copernicus sur le changement climatique (C3S) de l’Union européenne révèlent une hausse de 1,6° C par rapport aux températures de l’ère préindustrielle. Cette augmentation dépasse de 0,17° C le précédent record établi en 2023, lui-même déjà remarquable dans l’histoire des relevés climatiques.

Une unanimité des données soulignée par le Dr. Carlo Buontempo, docteur en physique et directeur du C3S : « L’ensemble des bases de données internationales sur les températures globales confirment que 2024 a été l’année la plus chaude depuis le début des mesures en 1850 ».

La dernière décennie concentre les dix années les plus chaudes jamais enregistrées, dessinant une courbe ascendante dont la pente s’accentue progressivement. Cette accélération thermique est le signe d’une modification structurelle de notre système climatique, dont les effets se manifestent déjà à l’échelle planétaire. Vagues de chaleur, précipitations extrêmes, sécheresses répétées, recrudescence des ouragans et des cyclones, perte de biodiversité, etc.

Le verdict climatique est tombé : 2024 est l’année la plus chaude jamais enregistrée

Ce diagramme illustre l’évolution des anomalies de température générale par rapport à la période préindustrielle (1850-1900) entre 1940 et 2024. Chaque barre représente l’écart annuel moyen de température en degrés Celsius, montrant une tendance marquée à la hausse au fil des décennies. © Copernicus Climate Change Service

Le dérèglement climatique : une histoire de phénomènes naturels et d’influence anthropique

L’année 2024 s’est tristement distinguée par une conjugaison exceptionnelle ; au premier sens du terme ; de phénomènes climatiques. Au premier plan de cette dynamique, le phénomène El Niño reconfigure les courants océaniques dans le Pacifique tropical. Cette oscillation naturelle, caractérisée par une accumulation d’eaux chaudes en surface, génère un transfert thermique considérable entre l’océan et l’atmosphère. Les masses d’eau, dont la température peut excéder de plusieurs degrés les moyennes saisonnières, libèrent alors progressivement leur énergie thermique, provoquant une cascade de modifications dans les circuits atmosphériques globaux.

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Mais l’Homme reste le principal coupable. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) nous assène une véritable claque : la concentration de dioxyde de carbone atmosphérique a franchi, en 2023, le seuil historique de 420 ppm. Cela signifie que dans un million de molécules d’air, on compte en moyenne 420 molécules de dioxyde de carbone. Cette valeur, qui représente une augmentation de 50 % par rapport aux 280 ppm de l’ère préindustrielle, explique l’ampleur des transformations atmosphériques induites par les activités humaines.

Le mécanisme physique à l’œuvre est incontestable : ces molécules supplémentaires de CO2 amplifient l’effet de serre naturel, piégeant une fraction croissante du rayonnement infrarouge terrestre et modifiant ainsi l’équilibre thermique planétaire. Samantha Burgess, responsable stratégique pour le climat au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, explique : « Nous oscillons désormais au bord du dépassement du niveau de 1,5° C défini dans l’Accord de Paris, et la moyenne des deux dernières années excède déjà ce seuil ». Un signal très fort de l’urgence de la situation.

La Niña ne nous sauvera pas du réchauffement

L’émergence attendue de La Niña introduit une autre variable dans cette équation brûlante. Ce phénomène océanique, marqué par une résurgence d’eaux profondes et froides dans le Pacifique équatorial, génère habituellement un effet modérateur sur les températures globales. Pourtant, les modélisations du Met Office britannique ne pointent pas vers ce scénario : même sous l’influence de ce refroidissement naturel, 2025 devrait se classer parmi les trois années les plus chaudes de l’histoire moderne.

Une projection assez terrible, paradoxale, commentée par Adam Scaife du Met Office : « En 2016, sous l’effet d’El Niño, la planète a connu son année la plus chaude jamais enregistrée. Pourtant, comparé à nos prévisions pour 2025, cette année semble désormais presque fraîche ».

Nous fonçons droit dans le mur, n’y allons pas par quatre chemins, mais dévier notre trajectoire est encore dans l’ordre du possible, même si les chances sont infimes. La démocratisation des énergies renouvelables est le signe qu’une transition reste envisageable : l’énergie solaire voit ses coûts diminuer de 85 % depuis 2010, tandis que l’éolien offshore a multiplié sa capacité par sept sur la même période. Une bien maigre consolation, puisque cette métamorphose énergétique se heurte violemment à une réalité tenace. La croissance de la demande mondiale en énergie, qui progresse de 2 % par an en moyenne.

Nous sommes aujourd’hui, plus que jamais, face à un affreux dilemme : allons-nous continuer à privilégier une croissance économique fondée sur une consommation énergétique toujours plus importante, au risque de compromettre notre avenir ? Ou bien allons-nous opter pour un modèle de développement plus sobre et plus durable, en misant sur l’efficacité énergétique et en réduisant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre ? Le modèle économique dominant, les lobbies des énergies fossiles et l’inertie des systèmes politiques semblent déjà nous donner une ébauche de réponse, et elle ne va, pour le moment, pas dans le bon sens. Combien de temps allons-nous continuer à tergiverser ?

  • L’année 2024 marque un nouveau sommet alarmant de réchauffement global, franchissant des seuils critiques.
  • Les activités humaines, amplifiées par des phénomènes naturels, accélèrent une crise climatique déjà visible à l’échelle mondiale.
  • Malgré des progrès dans les énergies renouvelables, la croissance énergétique mondiale met gravement en péril une éventuelle transition durable.

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Teilor Stone

By Teilor Stone

Teilor Stone has been a reporter on the news desk since 2013. Before that she wrote about young adolescence and family dynamics for Styles and was the legal affairs correspondent for the Metro desk. Before joining Thesaxon , Teilor Stone worked as a staff writer at the Village Voice and a freelancer for Newsday, The Wall Street Journal, GQ and Mirabella. To get in touch, contact me through my teilor@nizhtimes.com 1-800-268-7116