En cet automne, Xiaomi et Google se répondent du tac au tac pour décrocher la palme du meilleur smartphone sous la barre symbolique des 1000 euros. Le Xiaomi 13T Pro est-il une meilleure affaire, technologique et pécuniaire, que le Google Pixel 8 ? Voici notre verdict.
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Il faut sauver le soldat haut de gamme ! En 2023, les smartphones oscillant entre 750 euros et 1 000 euros se sont réduits à peau de chagrin. Pourtant nécessaire, cette zone tampon a pour but de séparer les produits de luxe du haut de gamme. Autrement dit, d’offrir une alternative de haute volée sans frôler des prix parfois indécents.
Il y a bien eu en début d’année le Galaxy S23, dans sa version 128 Go à 959 euros. Ou encore son récent pendant côté pomme, l’iPhone 15, facturé 969 euros pour 128 Go. Or ces deux marques misent beaucoup trop sur l’effet de gamme pour vendre leurs versions plus musclées.
On aurait pu se tourner vers Honor, mais le constructeur se concentre cette année sur le premium, avec son Magic 5 Pro (1199 euros) et sur le milieu de gamme avec le Honor 90 (499 euros). Ah si ! Il existe bien le Nothing Phone (2), 849 euros pour 512 Go. Cependant, ce produit, bien que bon, reste une alternative marginale pour le grand public.
Puis début octobre, coup sur coup, se sont succédés deux produits bien décidés à changer la donne. Le Google Pixel 8, qui a fait l’effet d’un véritable plébiscite au sein de notre rédaction. Puis, bien que plus timide médiatiquement lors de son lancement, le Xiaomi 13T Pro a lui aussi pointé le bout de son nez. Avec dans sa botte, deux jolis arguments à proposer. Tenter de faire mieux techniquement qu’en 2022 avec le 12T Pro et ce, sans augmentation de prix.
De quoi détrôner dans nos cœurs, et dans vos mains, le Pixel 8 ? Après plus d’un mois de test avec le Xiaomi 13T Pro, voici notre réponse.
Le Xiaomi 13T Pro est disponible en trois coloris : une version bleue avec un cuir vegan et des versions vertes en noire avec un dos en verre. Pour la configuration, même combat, trois possibilités :
À configuration équivalente, le Xiaomi 13T Pro arrive à proposer un meilleur prix que le Pixel 8. Le petit dernier de Google se facture en effet à 799 euros (8/126 Go) et à 859 euros (8/256 Go).
Si l’allure des Xiaomi série 13, sortis en début d’année, vous dit quelque chose, vous n’allez pas être ici dépaysé. Comme à son habitude, le constructeur chinois livre un design qui privilégie l’efficacité à l’original. Cela à ses avantages, mais aussi ses inconvénients.
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Au rayon du positif, le Xiaomi 13T Pro ne souffre d’aucun défaut majeur. Les finitions sont impeccables, tandis que ses tranches plates et son poids contenu (206 grammes) offrent une bonne préhension. D’autant qu’il est relativement fin, 8,49 mm, pour sa carrure, 162 mm de long et 75 mm de large. Les bords sont également bien réalisés. À l’avant, elles forment un petit angle plat pour rejoindre l’écran. À l’arrière, elles s’effacent rapidement pour venir mourir dans le début légèrement bombé du dos en verre.
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Avec son effet miroir, il dégage un aspect plutôt premium. Cependant, sans coque, c’est un nid pour les traces de doigts et la poussière. Il est impossible de le garder à peu près propre une demi journée sans protection. C’est un peu frustrant.
Signé Leica, comme pour ses grands frères, le bloc photo est relativement imposant sur la largeur. Bien qu’il ne souffre d’aucun défaut d’apparence, son intégration manque d’harmonie sur les côtés. Pour le reste, c’est du grand classique sur ce segment. Un poinçon avant assez discret, un verre avant Corning Gorilla et une certification IP68.
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Quel que soit le secteur (entrée, milieu, haut de gamme ou premium), Xiaomi livre toujours des produits sérieux, mais qui à la longue manque de panache. D’une petite étincelle, d’un petit détail qui nous laisserait un souvenir impérissable. Peut-être que la version bleue en cuir végan nous aurait apporté un peu de fraîcheur. On n’en doute pas.
Après notre test du Pixel 8, nous étions sous le charme. Sa dalle prenait haut la main la place de référence sur le secteur des smartphones à moins de 1000 euros. Le Xiaomi 13T Pro soutient-il la comparaison ? Oui, sans aucun doute possible. Doté d’un écran AMLOED ( 2712 × 1220 pixels) de 6,67 pouces et d’une comptabilité HDR10+ et Dolby Vision, le 13T Pro est un petit régal à utiliser.
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C’est fluide, c’est lumineux et la colorimétrie est, pour une fois, très bien calibrée dès la sortie d’usine. D’habitude avec Xiaomi, nous avons le réflexe de passer directement en mode couleurs naturelles pour rattraper une certaine tendance à la saturation. Cette fois, la dalle est presque parfaite. Les plus puristes remarqueront peut-être une infime dérive vers le bleu. Cependant, vu que Xiaomi n’a jamais été avare en réglages, il sera très facile d’ajuster à votre appréciation.
Au niveau du taux de rafraîchissement, le 13T Pro nous en met plein la vue sur le papier, jusqu’à 144 Hz. Cependant, le dernier rejeton de Xiaomi ne dispose pas de la technologie LPTO qui lui aurait permis d’avoir un taux adaptatif. Ici, il est simplement variable.
Résultat, ce taux grimpera éventuellement sur quelques jeux AAA du PlayStore à 144 Hz, stagnera à 120 Hz pour vos principales activités sur TikTok ou Twitch et descendra à 60 Hz pour le reste. Ce n’est pas vraiment un défaut à ce prix, mais soyons précis sur les termes.
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Finalement, il y a peu de différence entre l’écran du Pixel 8 et du 13T Pro. Allez, disons que l’écran du smartphone chinois semble être plus sujet aux reflets la journée. Par contre, ce qui ne fait aucun doute, c’est que Xiaomi propose une meilleure formule que sur le 12T Pro.
Jusqu’ici Xiaomi était parfois avare en informations à propos des mises à jour logicielles de certains de ses produits. Avec le 13T Pro, le constructeur brise sa propre omerta en annonçant quatre années de mises à jour majeures d’Android et cinq ans de mises à jour de sécurité.
Pour rappel, lors de sa sortie le flagship ultime de la marque, le Xiaomi 13 Ultra, n’avait été annoncé avec « seulement » deux ans de mises à jour logicielles. Saluons donc cette nouvelle ambition du constructeur chinois de se mettre au niveau de Samsung et OnePlus.
Évidemment les maîtres en la matière restent les Pixel 8 Pro et 8 avec 7 ans de mises à jour. Pour autant les dés sont pipés, puisque Google est le propriétaire, et le décideur, de ce qui se passe sur Android.
Le smartphone est donc fourni avec MIUI 14 sous Android 13, la version 14 étant en cours de déploiement. Résultat, il est possible de garder ce 13T Pro jusqu’au moins 2026. Pour le reste, Xiaomi fait alterner le bon et le moins bon. À savoir, un smartphone avec encore trop d’applications préinstallées et qui fait toujours l’impasse sur Monet. Cette spécificité d’Android 12 qui permet de synchroniser les couleurs du fond de l’écran et celles de l’interface.
Pour le reste, la navigation est fluide et les options de personnalisation nombreuses. C’est appréciable, d’autant que Xiaomi exploite toujours quelques-unes de ses bonnes idées. Par exemple, cette fonction qui permet de cloner une même application afin de la gérer avec plusieurs comptes. Ou encore « Second Space », qui donne la possibilité de créer une deuxième interface (appli, photo, options…) pour utiliser le smartphone.
Que ce soit sur sa série 13 cette année ou sur l’ensemble de sa gamme T Pro, Xiaomi avait pour le moment toujours opté pour une puce de chez Qualcomm. Grosse nouveauté donc pour le 13T Pro qui embarque de son côté un SoC 9200 Plus MediaTek. Mis sur le marché en mai 2023 par le fondeur taïwanais, ce processeur a l’ambition de venir titiller la surpuissante Snapdragon 8 Gen 2.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000C’est la première fois que nous testons cette puce sur un smartphone et autant le dire tout de suite, c’est de la bombe atomique. Bien aidée par notre configuration musclée (16 Go de RAM et 1 To de stockage), nous avons pu tout faire pendant un mois avec le Xiaomi 13T Pro. De la retouche photo, de la bureautique, du streaming vidéo, du multitâche réactif… C’est rapide et fluide à souhait.
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Même sur le volet gaming, nous n’avons eu aucun problème. Les jeux les plus lourds tournent en qualité de graphismes élevés, et ce sans lag ou freeze intempestifs. En termes de puissance pure, le 13T Pro ravira les gamers à n’en pas douter. Clairement, cette puce de MediaTek fait bien mieux que la Snapdragon 8+ Gen 1.
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Par rapport à la Snapdragon 8 Gen 2, elle se montre toute aussi véloce, mais affiche un léger désavantage. Le 13T Pro chauffe un peu trop vite. Au bout de vingt minutes, le smartphone monte légèrement en température. La gestion de la dissipation thermique est souvent le gros problème lorsqu’une nouvelle puce sort sur le marché. Les ingénieurs ont besoin de temps pour s’approprier la nouvelle bête. Espérons que les prochaines mises à jour viendront si ce n’est gommer, au moins édulcorer au maximum, ce souci.
Pour son dernier rejeton, Xiaomi a complètement changé sa formule par rapport à l’an dernier. En effet, voici sur le papier la configuration du 13T Pro :
Tout d’abord, le smartphone bénéficie lui du nouveau partenariat entre Xiaomi et Leica. Officialisé en 2022, puis inauguré en grande pompe en France en début d’année avec les Xiaomi 13 Pro et Xiaomi 13 Ultra, cette association d’expertise est pour le moment une vraie réussite.
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De ce fait, le 13T Pro bénéficie du savoir-faire de l’entreprise allemande, ainsi que de quelques options déjà vu et déjà fortement appréciées. Nous pensons notamment au deux choix de colorimétrie disponibles sur tous les capteurs : le mode Leica Vibrant et Leica Authentic.
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Ensuite, Xiaomi semble avoir compris que la course au pixel n’était pas nécessairement gage de qualité. Grâce à Leica ? . Pour rappel, le 12T Pro proposait l’an dernier un capteur principal de…200 MP. Enfin quel plaisir de voir le constructeur troquer ici l’ancien, et inutile, capteur macro contre un téléobjectif proposant des portraits à 50 MP et un zoom optique x2.
Dans les faits, disons-le d’emblée, le 13T Pro est un excellent photophone. Son capteur principal propose un excellent piqué et une belle gestion de balance des blancs. En fin de journée, il est particulièrement à l’aise sur des scènes de coucher de soleil. Les nuances de gris et les détails dans le ciel en témoignent.
En termes de luminosité, le smartphone de Xiaomi nous a également fait forte impression. Cette dernière est bien maîtrisée selon l’environnement et les contours ne sont pas surexposés. En intérieur, c’est particulièrement efficace pour que les micro contrastes puissent s’exprimer pleinement.
Enfin, la colorimétrie ne fait jamais dans l’excès, même sur des scènes complexes . Sur les photos de fête foraine, les déclinaisons de roses, de rouges et de bleus sont admirablement ajustées à l’ensemble.
Malgré un léger assombrissement et une perte de détails logique sur les bords, l’ultra grand-angle se débrouille aussi plutôt bien. La gestion de l’exposition et surtout la rapidité de mise au point permettent de prendre de belles photos de paysage ou de monuments.
De son côté, le téléobjectif ravira les photographes amateurs. On sent calmement la pâte de Leica sur les focales. Celle de 50 mm, soit le zoom x2, est très plaisante pour les portraits ou pour se rapprocher d’une scène urbaine en minimisant la perte de détails. La gestion du bokeh se fait par ailleurs facilement et instinctivement.
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Enfin la nuit, tout dépendra de votre sujet. Sur des scènes statiques, le capteur principal, sans mode “Nuit”, est à l’aise. La plage dynamique est particulièrement bien gérée.
Sur des scènes plus en mouvement, par exemple lorsque le vent souffle fort, nous pouvons remarqué une plus grande difficulté à gérer certains détails dès le premier plan, notamment sur les feuilles.
Dans une pénombre plus intense, le mode “Nuit” est particulièrement efficace. Cependant, il tend à dénaturer la scène en la surexposant beaucoup trop. On le voit facilement ci-dessous entre une photo avec et sans ce mode.
Avec mode Nuit
Sans mode Nuit
Pour son côté pratique, ce mode est donc intéressant, cependant les puristes préférons faire sans. Certes, l’image sera plus sombre, mais aussi plus authentique. Enfin, presque rien à dire, sur le capteur avant de 20 MP qui produit de bons selfies. Hormis peut-être qu’en mode portrait, le détourage est parfois perfectible et il faut s’y reprendre à deux.
Durant plus d’un mois, le 13T Pro n’a pas fait déshonneur à la réputation de Xiaomi dans ces domaines. Doté d’une batterie de 5 000 mAH, le petit dernier de Xiaomi tient la cadence même lorsqu’on l’utilise avec boulimie. En utilisation intensive, il a toujours tenu jusqu’au soir. Et pourtant nous ne le ménagions pas avec au moins une heure de jeux 3D et de streaming vidéo. De manière plus classique, et en activant les options d’économie de batterie, il est allé sans peine au bout du deuxième jour.
Pour la charge, le 13T Pro s’offre même le luxe de faire mieux que le Xiaomi 13 Ultra. Alors que ce dernier mettait 40 minutes pour passer de 0 à 100% avec sa charge à 90 watts, le 13T Pro met seulement 30 minutes pour le faire grâce à son opulent bloc de 120 watts. Et si l’on active la fonction charge rapide, ce chiffre tombe à 20 minutes. Impressionnant !
Xiaomi ne déserte pas le secteur des smartphones haut de gamme et grand bien lui fasse. Son 13T Pro est un excellent smartphone à bien des égards qui tient la dragée haute au récent Pixel 8 de Google.
En termes de performance et d’autonomie, il fait mieux. Sur le volet photo, les deux sont excellents, mais ils n’ont pas la même philosophie. Là où le Pixel 8 fait de la magie avec l’IA, le 13T Pro se veut plus mature grâce à la polyvalence de son téléobjectif et la signature Leica. La joie de la simplicité contre le plaisir de la technicité, à vous de choisir.
Bien que l’écran du 13T Pro soit excellent, celui du Pixel 8 est encore plus impressionnant, mais de justesse. Difficile ici de les départager. Par contre, au niveau du design, le dernier rejeton de Xiaomi est encore trop scolaire à notre goût. Là où le Pixel 8 possède un style bien affirmé.
Du coup match nul ? Ce sont actuellement les deux meilleurs smartphones à moins de 1000 euros. Tout sera donc une question d’affinité ! Rappelons tout de même que même si le rapport qualité prix du Pixel 8 est excellent, celui du 13T Pro l’est encore un tout petit peu plus. En revanche, la durée de vie du modèle de Google est bien plus longue.
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