Oubliez la Red Bull, les Germains avaient peut-être des champignons pour leur donner des ailes.
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Des découvertes archéologiques viennent apporter un éclairage inédit sur les pratiques martiales des peuples germaniques de l’époque romaine. Ces derniers ont interagi avec l’Empire romain pendant plusieurs siècles, principalement à partir du Iᵉʳ siècle après J.-C. et jusqu’à la chute de l’Empire romain d’Occident au Vᵉ siècle. Parfois pour commercer, mais surtout pour guerroyer. Grâce aux objets qu’ils ont laissés derrière eux, les Germains nous ont laissé une fenêtre grande ouverte sur une facette supposée de leur stratégie militaire.
Des cuillères miniatures, longtemps énigmatiques, attestent potentiellement de l’utilisation de substances stimulantes lors de leurs campagnes militaires. Ce sont des travaux d’une équipe pluridisciplinaire de l’Université Marie Curie-Skłodowska de Pologne ; publiés dans la revue Praehistorische Zeitschrift ; qui viennent de proposer cette interprétation.
Les campagnes de fouilles menées en territoires germaniques anciens – Scandinavie, Allemagne et Pologne actuelles – ont permis d’exhumer des objets aux caractéristiques singulières : des instruments en forme de cuillère, dont les dimensions précises oscillent entre 4 et 7 centimètres de longueur, pourvus d’un réceptacle circulaire mesurant de 1 à 2 centimètres de diamètre.
Illustrations des cuillères retrouvées dans les sépultures. © Jarosz-Wilkołazka et al., Praehistorische Zeitschrift
L’analyse de 241 de ces objets, issus de 116 sites distincts, révèle une récurrence dans leur disposition et leur contexte d’utilisation. Ces ustensiles, systématiquement fixés aux ceintures masculines et sans fonction apparente, présentent une association fréquente avec l’équipement militaire.
La présence systématique de ces objets dans les sépultures de guerriers et les sites sacrificiels liés aux activités martiales pourrait être un indice qui expliquerait leur utilisation. Cette corrélation spatiale et contextuelle suggère une utilisation intimement liée aux pratiques guerrières, potentiellement comme instruments de dosage et d’administration de substances psychoactives.
« La présence de cet objet dans l’équipement du guerrier laisse penser que l’usage de substances pharmacologiques pour augmenter la résistance au stress et à la fatigue était une pratique répandue chez les combattants », expliquent les chercheurs dans leur étude.
200% Deposit Bonus up to €3,000 180% First Deposit Bonus up to $20,000L’utilisation de substances psychoactives en contexte martial n’a rien d’étonnant ; c’est même une tradition multiséculaire, dont les manifestations les plus documentées apparaissent au XXᵉ siècle. L’usage massif de la cocaïne pendant la Première Guerre mondiale, le recours systématique aux amphétamines et méthamphétamines par les forces de l’Axe comme des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale ne sont, de nos jours, plus un secret.
Dans l’Histoire plus récente, 225 millions de comprimés stimulants (dont de la Dexedrine) aux troupes américaines entre 1966 et 1969 ont été distribués lors de la Guerre du Vietnam. Les amphétamines, substances de prédilection à l’époque (et encore aujourd’hui), étaient censées augmenter la vigilance, réduire la fatigue et améliorer la capacité des soldats à se concentrer sur de longues périodes. Le conflit russo-ukrainien actuel ne fait pas exception non plus, certaines troupes russes étant envoyées sur le front sous l’effet, eux aussi, d’amphétamines. L’histoire militaire est absolument indissociable de l’usage de substances psychoactives même si ce lien est souvent minimisé, voire occulté.
Cette perspective diachronique permet d’appréhender les vestiges archéologiques germaniques sous un nouvel angle : les barbares, comme aimaient les appeler les Romains, étaient peut-être bien sous influence lors de leurs batailles. Si cette pratique s’avérait réelle, ils avaient pour sûr de quoi faire sous la main.
Représentation fictive d’un guerrier germanique inhalant une substance enivrante à l’aide d’une cuillère. © Stanisław Kontny / Praehistorische Zeitschrift
L’environnement naturel des territoires germaniques offrait un arsenal pharmacologique considérable : champignons aux propriétés psychotropes, Pavot à opium, Houblon, Cannabis, Jusquiame, et solanacées diverses comme la Belladone et la Datura, deux plantes contenant des substances délirogènes. En revanche, impossible de connaître précisément quelle plante/substance était utilisée.
Les biologistes Anna Jarosz-Wilkołazka et Anna Rysiak démontrent que ces peuples ne se cantonnaient pas à la simple consommation d’alcool, comme le supposait l’historiographie traditionnelle. S’il y a eu usage, comme l’avance cette recherche, des substances citées précédemment, celui-ci impliquerait une connaissance profonde de leur occurrence dans leur environnement, de leurs méthodes d’application et de leurs effets physiologiques.
Si tant est que l’hypothèse des chercheurs polonais se confirmait un jour ; il manque encore des analyses chimiques et archéologiques pour cela ; ces pratiques résonneraient très logiquement avec l’histoire militaire moderne. Comme si l’humanité n’avait jamais cessé de chercher dans la nature les moyens d’augmenter ses capacités face au défi ultime de la guerre.
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