Les grands choix d’un budget de l’Etat qui doit permettre de dégager 50 milliards d’économies en 2025

François Bayrou a usé du 49.3 pour faire adopter le projet de budget de l’Etat 2025. MAXPPP – Pierrick DELOBELLE

Le budget 2025 a été élaboré sur la base de 30 milliards d’économies et 20 milliards de recettes, pour ramener le déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut d’ici la fin de l’année.

Que contient ce projet de loi de finances (PLF) 2025, sur lesquels députés et sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP) étaient parvenus vendredi à trouver un accord ?

Un texte commun pour un projet de budget de l’État qui a donc été présenté à l’Assemblée nationale ce lundi, porté par une ambition qui peut se résumer à quatre chiffres : ramener le déficit public à 5,4 % du produit intérieur brut d’ici à la fin de cet exercice budgétaire, ce qui serait permis grâce à un effort budgétaire d’environ 50 milliards d’euros, comprenant 30 milliards d’économies et 20 milliards de recettes. Rappelons que le déficit s’affiche aujourd’hui à 6 % du PIB.

“Contribution exceptionnelle”

Un budget qui présente de nombreuses similitudes avec celui élaboré par le gouvernement Barnier.

Il prévoit entre autres, en ce qui concerne les recettes relatives à la fiscalité, un effort supplémentaire mais temporaire qui sera demandé aux Français les plus fortunés (au-delà de 250 000 € de revenus par an), ou une “contribution exceptionnelle” sur les bénéfices des grandes entreprises.

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Taxes exceptionnelles, mais temporaires

Programmés également dans le dispositif des taxes supplémentaires, un malus revu à la hausse pour l’acquisition de voitures thermiques, une taxe sur les transactions financières elle aussi augmentée, ou une autre taxe, également temporaire, sur l’armateur CMA-CGM. Quant à l’aide médicale d’État, elle restera au même niveau que lors de l’exercice 2024.

Au chapitre dépenses, les ministères de L’Écologie, de l’Agriculture, de la Recherche, de l’Enseignement supérieur, ou de la Culture, devraient compter parmi les plus impactés. Plus ou moins sévèrement.

L’aide au développement paie le plus gros tribut

C’est l’aide publique au développement qui paiera le plus gros tribut, avec une coupe d’un tiers de son budget, soit une diminution de près de 2 milliards d’euros par rapport à l’année 2024.

Un temps menacé d’une nouvelle taille, le budget des Sports, lui, y échappera, la CMP n’ayant pas retenu l’amendement du gouvernement qui souhaitait l’amputer de 34 millions d’euros supplémentaires. Et les socialistes ont obtenu le maintien des 4 000 postes d’enseignants.

“Des hypothèses un peu optimistes”

Du côté du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les dépenses devraient augmenter, comme la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Catherine Vautrin l’a confirmé samedi au Parisien : les crédits du fonds d’urgence pour les Ehpad vont tripler.

Et diverses mesures initialement prévues ont été finalement abandonnées. Notamment la baisse du taux de remboursement des médicaments et consultations.

Une fois ces grandes orientations énoncées, que ce dit ce projet de budget ? Selon Benoit Mulkay, professeur à la faculté d’économie de Montpellier, “il est construit sur des hypothèses un peu optimistes, avec une croissance de 0,9 %, alors qu’il y a consensus pour envisager plutôt une croissance de l’ordre de 0,6 % ou 0,7 % en 2025.”

“160 milliards d’euros de déficit supplémentaire”

Et de rappeler que si l’objectif d’un déficit public ramené à 5,4 % du PIB était tenu, cela représenterait quand même “à peu près 160 milliards d’euros de déficit supplémentaire, ça creuserait encore le déficit actuel qui est d‘environ 3 000 milliards d’euros” relève l’économiste montpelliérain.

Qui, pour souligner l’importance de cette dette, souligne qu’effacer ces 160 milliards d’euros de déficit en sus représenterait, sur une année, “2 500 € de dépenses en moins, ou d’impôts en plus, pour chaque Français. Pas pour chaque ménage, mais pour chaque personne.”

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