“Les mots sont la seule chose qu’on partage tous” : pour le créateur de contenus Etymocurieux, la culture est au centre de ses vidéos

Le créateur de contenus montpelliérain Etymocurieux dissèque les mots. Midi Libre – JEAN MICHEL MART

L’influenceur montpelliérain Etymocurieux a connu un succès immédiat après s’être lancé sur les réseaux sociaux il y a un an, avec un contenu toujours très instructif.

La langue française est riche et Etymocurieux est au premier rang pour s’en apercevoir. Sébastien Grimaud, de son vrai nom, se passionne depuis son adolescence pour les mots et leur signification. Un loisir qui l’a fait se lancer sur les réseaux sociaux, en décembre 2023, pour expliquer au plus grand monde l’origine de mots ou expressions françaises. Aujourd’hui, Etymocurieux culmine à plus de 267 000 followers sur Instagram et 51 000 sur Tiktok. Âgé de 31 ans, il vit à Montpellier depuis un an après un coup de cœur pour la cité. “Je venais ici tous les ans quand j’étais ado. J’ai fini par m’installer ici sans regrets.”

Ancien prof de latin et de musique, Sébastien Grimaud a toujours aimé transmettre sa passion aux autres et notamment aux plus jeunes. “Je pense que ça me démange de faire de la pédagogie”, avoue le créateur de contenus. Celui qui a étudié les lettres classiques à la Sorbonne a eu l’idée de se lancer sur les réseaux sociaux au moment de quitter l’éducation nationale.“Je me suis dit que je vais créer un compte pour parler des racines des mots”.

Un public francophone

Une passion pour la culture transmise par son aîné. “Je ne suis pas issu d’une famille qu’on pourrait dire de lettrée. Par contre, mon père s’intéresse beaucoup à la culture. Il lit, il nous emmenait beaucoup au musée, il écoute de la musique classique”, explique le très sociable Etymocurieux.

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Consacrant une grande partie de son temps à ce projet, Sébastien occupe maintenant le reste de son planning avec des concerts sur Paris. “J’avais laissé un peu ça de côté quand j’étais prof. Je joue du clavecin”.

Un contenu différent des autres créateurs

Lorsqu’on lui demande de définir son contenu, Etymocurieux rétorque : "Je dirais du contenu intello. J’ai choisi une entrée particulière qui est l’étymologie. C’est très pointu. Ça me distingue un peu des autres."

Une forme assez rare sur des plateformes où l’humour est roi. Ce qui ne l’empêche pas de regarder des humoristes de temps en temps. "Sur les réseaux sociaux, il n’y a pas que des choses abrutissantes", promet le Montpelliérain.

Il prend l’exemple de l’etymologie du mot "avocat", faite il y a quelques semaines. "Le métier et le fruit n’ont rien à voir. C’est une coïncidence totale. Avocat en Nahuatl (aztèque), ça a été transcrit avocado pour les Espagnols, et puis ensuite avocat chez nous. Et de l’autre côté, à Rome, il y avait des avocats. Ad vocatus, c’est celui qu’on appelle près de soi. Voca, c’est la voix. C’est vox, voquis en latin, comme dans invoquer, vocal."

Comment trouve-t-il ses mots ? “Je me pose, je réfléchis. Parfois, il y a un mot qui vient. Je le cherche ensuite. D’autres fois, ce sont les abonnés qui m’écrivent parce qu’ils ont plein d’idées.” Une communication constante avec ses followers qu’il souhaite perpétuer. “Après avoir posté une vidéo, je reste les deux premières heures derrière mon téléphone pour essayer de répondre un maximum.”

Des followers qui viennent de toute la francophonie. “Il y a des Belges, des Suisses, des Canadiens, des Ivoiriens, des Québécois, ou encore des Congolais. Tout le monde aime la langue française. Les mots sont la seule chose qu’on partage tous. On utilise tous les mêmes mots au quotidien”, estime Sébastien.

Un futur spectacle ?

Ensuite, le créateur de contenus effectue ses recherches selon ses besoins. “Je lis des dictionnaires étymologiques, des vieux traités de linguistique ou de langue française. J’adore lire les traités anciens. Il y a aussi beaucoup de choses sur internet.”

En 2025, Etymocurieux souhaite développer d’autres projets et notamment la sortie d’un livre, “illustré, pour le grand public”, en cours d’écriture. Et pourquoi pas un one man show ? “Ce serait un spectacle un peu hybride, avec de la culture, de l’art et de la légèreté”.

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